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Pourtant, la journée avait bien commencé.
Comme d’habitude, il s’était levé assez tôt, avait enfilé les bases de son uniforme de Quidditch avant de prendre un petit-déjeuner copieux dans la Grande Salle, puis il s’était tranquillement dirigé vers le terrain. Il faisait plutôt beau ; le printemps avait pointé le bout de son nez et il n’était désormais plus si désagréable de faire le trajet en extérieur. Le soleil brillait. Ce détail, d’apparence insignifiante, était néanmoins important pour comprendre ce qui avait pu se passer ensuite.
Berwald avait retrouvé les membres de son équipe et les avait poliment salués, tandis qu’il finissait de se préparer ; il nota avec un peu de désespoir que son balai n’était définitivement plus tout jeune et qu’il aurait été idéal d’en changer, mais il ne pensait pas avoir les fonds nécessaires pour cela. Il ne comptait pas non plus harceler son père à propos d’un objet magique qui coûtait cher et dont il ne verrait pas forcément l’utilité.
Avec un coup de pied bien placé, le Poufsouffle s’éleva dans les airs, armé de sa fidèle batte, prêt à donner son maximum. C’était une belle journée et son moral était au beau fixe. Ils commencèrent d’abord par quelques échauffements simples, histoire de les mettre en jambes, puis les poursuiveurs travaillèrent les passes et les buts tandis que les batteurs s’occupaient de les protéger du mieux qu’ils pouvaient. Tout se passait bien.
Enfin, jusqu’à ce que le détail du soleil vienne y mettre son grain de sel. Berwald n’avait déjà pas la meilleure vue au monde, et elle n’était que partiellement corrigée par ses lunettes. Il ne souffrait pas trop de ce défaut lorsqu’il jouait au Quidditch ; le Cognard était assez gros pour qu’il puisse le distinguer de loin, et les lunettes de protection qu’il portait en temps de pluie étaient adaptées à sa vision, pour qu’il ne souffre pas d’un handicap très important. Mais on avait beau avoir la meilleure vue au monde, lorsque le Cognard arrive précisément à l’endroit d’où vient le Soleil, il y avait de quoi être aveuglé.
Il zigzagua donc sur quelques mètres, renvoyant donc de justesse le Cognard, mais percutant par la même occasion avec violence l’un des poursuiveurs de son équipe. Un craquement se fit sentir plus qu’il ne se fit entendre au niveau de son nez, accompagné d’une douleur cinglante qui le terrassa quelques secondes. En face, Tsvetan ne semblait pas en meilleur état, et les deux s’étaient donc posés tant bien que mal.
Le Suédois se confondit en excuses, rouge et gêné, et indiqua au reste de son équipe qu’ils se dirigeraient vers l’infirmerie, et de continuer sans eux pour le moment.
Les deux Poufsouffle s’étaient donc mis en marche, bien que pas très stables ; Berwald n’osait pas faire de commentaire, se fustigeant mentalement pour une erreur stupide qui les avait blessés tous les deux. Ce ne fut qu’une fois devant les portes de l’infirmerie qu’il osa piper quelques mots.
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Désolé. J’espère que l’infirmière sera là et… Aura de quoi réparer ça.✉ tag -- (@tsvetan_hristov)
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