BHASSI Nanush & HÉDERVÁRY Erzsébet44 mots ▬ dialogue en gras

« Diffindo ! »

Un coup sec du poignet, et une gerbe de paille jaillit de la plaie qui venait de s'ouvrir sur le mannequin.

« Reducto ! »

L'objet rétrécit, et la hongroise poussa un soupir. Cela faisait plusieurs minutes qu'elle enchaînait les sorts sur ce pauvre mannequin d'entraînement qui ne lui avait rien demandé, et elle s'en retrouvait à présent épuisée. D'un dernier geste, elle fit disparaître l'objet et efface les barrières magiques qu'elle avait érigées, empêchant quiconque de se retrouver blessé si jamais quelqu'un passait dans le coin.

Chose qui était plutôt rare, au final – le jardin des quatre saisons, bien que magnifique, était peu souvent parcouru par des groupes d'élèves chahuteurs. A vrai dire, on avait plus de chance de tomber sur un artiste à la recherche d'inspiration, un aventurier parti dans ses livres, un rêveur qui prenait juste du plaisir au silence. Et, dans un coin, Erzsébet. Depuis que les jours s'étaient réchauffés, la hongroise en profitait pour venir s'entraîner au calme, non sans protéger avec soins les lieux, délaissant alors la salle de duel.

Elle fit quelques pas en rond, son épuisement égal à celui qui pouvait nous toucher après une intense séance de sport – puis elle se laissa tomber dans l'herbe, buvant doucement au goulot de la bouteille qu'elle avait apportée. Elle finit par fouiller dans son sac, en sortant un carnet qui ne la quittait plus depuis un certain temps. Elle y notait ses enquêtes concernant les événements qui secouaient l'école comme ses observations par rapport à ses capacités et ses améliorations. Saisissant une plume et de l'encre, elle y nota quelques mots, s'apercevant qu'elle avait amélioré son temps et sa rapidité – certainement avait-elle amélioré son endurance.

Un sourire étira ses lèvres, songeant que ça lui donnerait – avec un peu de chance – une légère avance pour ses cours de duels. Ses camarades du cursus Aurors & Défenses Magiques étaient eux aussi doués, et Erzsi se confrontait pour une fois à des gens susceptibles de la rattraper en force, en talent – et en note ! Et ça, c'était hors de question pour la hongroise et sa fierté démesurée. Le seul qui pouvait la dépasser, c'était Gilbert – et ils tenaient à vrai dire tous les deux la tête de classe, bien qu'elle ait dû perdre du terrain depuis un certain temps. Qu'importe, elle arriverait bien à lui mettre la pâté un jour.

Toujours avec ce léger sourire aux lèvres, la jeune femme referma son carnet et rangea ses affaires, profitant alors du soleil qui réchauffait doucement et du décor agréable à l’œil. C'était aussi pour ça qu'elle s'entraînait ici – le cadre qui s'offrait à elle quand enfin elle se reposait.