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[13 septembre 1990] Stronger than you • Feat Leopold Edelstein

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MessageSujet: [13 septembre 1990] Stronger than you • Feat Leopold Edelstein [13 septembre 1990] Stronger than you • Feat Leopold Edelstein Icon_minitimeMer 16 Sep - 0:19


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Stronger than you


ϟ ℱeat. Leopold Edelstein
Il était tard. Cela faisait presque trois heures que Kiku était penché sur son parchemin, éclairé de la faible lueur d'une bougie, et celle, plus rassurante, du feu de cheminée qui lui faisait face. La plupart des élèves avaient déjà quitté la salle commune des Serdaigles pour rejoindre la chaleur de leur couverture, dans les dortoirs. Shin'ju, son chaton au pelage mordoré, dormait paisiblement sur le coin de la table basse, ronronnant paisiblement grâce aux régulières caresses que lui prodiguait de temps à autres son maître. Malgré la concentration nécessaire pour se rappeler chaque information qu'il souhaitait ajouter à sa feuille, le japonais ne pouvait refuser quelques grattouilles à son tout nouveau compagnon. Le silence était complet, si l'on excluait le grattement de la plume sur le parchemin, et le crépitement des bûches dans l'âtre.

Il aurait déjà dû être couché depuis un bon moment. Ludwig était monté il y avait presque une heure, alors qu'il faisait toujours plus de zèle que lui en ce qui concernait le travail. Mais son devoir ne lui semblait jamais assez long, quelque soit le temps qu'il passait dessus, et pourtant, il avait largement dépassé les soixante centimètres demandés par Mrs. Bonnefoy. Mais la botanique étant sa matière préférée, il tenait à inclure chacune de ses connaissances sur chaque papier qu'il rendait. Et le fait de connaître sur le bout des doigts chaque livre de la bibliothèque sur le sujet ne l'aidait pas à rassembler facilement ses idées. Mais les propriétés de la poudre d'absodèle était tellement passionnantes! Dès qu'il pensait avoir tout dit, il se rappelait un autre détail qui méritait sans aucun doute de figurer  sur sa copie.

Mais l'heure tournait, et son savoir commençait à s'épuiser. Ses yeux, qui s'étaient habitués à l'obscurité, ne cessaient de papillonner, et il bailla à plusieurs reprises. Il décida de laisser là son devoir, et de le terminer le lendemain si d'autres informations lui revenaient en tête, puisqu'il n'avait pas de cours de botanique avant le mercredi. Il roula son parchemin, referma sa bouteille d'encre, et s'étira allègrement dans le fauteuil défoncé. Comme pour répondre à sa fatigue, Shin'ju ouvrit ses grands yeux océan, se redressant sur ses pattes, et arqua le dos en ouvrant la gueule pour bailler, découvrant ses petites canines. Kiku lui caressa une fois de plus l'arrière des oreilles avec un sourire. Toute comme sa petite boule de poil, il mourrait d'envie de retrouver son lit, et pourtant, il savait qu'il ne trouverait pas le sommeil. Et pour une raison simple. Le visage éclatant d'une certaine malaisienne occupait ses pensées.

Il soupira. Une fois de plus, il avait suffit qu'il ne soit plus occupé à la botanique pour que son esprit vagabonde de nouveau vers son souvenir. Il se giflait intérieurement de ne penser qu'à elle à longueur de journée, même pendant certains cours d'une importance capitale. Il avait été encore plus mauvais que d'habitude au cours de potion de la journée, créant une sorte de gelée verte et gluante au fond de son chaudron, au lieu du liquide légèrement rosé et parfumé qu'il aurait dû obtenir. Et lorsque le professeur l'avait interrogé lors de l'histoire de la magie, il n'avait pas prêté attention à sa question et s'était fait réprimandé par Beilschmidt père -et Beilschmidt fils qui s'était accoutumé à merveille à son rôle de prêfet. Pourtant, rien, même pas les sermons faits par les enseignants et son meilleur ami, n'arrivait à le détourner de la mémoire d'Aisa Binti Dzulkifli -même son nom semblait avoir été volé à un ange. Il ne l'avait rencontrée que la semaine précédente, et pourtant elle avait déjà pris une énorme place dans sa vie. Chaque fois qu'il la croisait, elle semblait encore plus belle que la fois précédente, et il se rappelait chaque fois qu'il entendait sa voix à quelle point cette dernière était mélodieuse. Il était sûr de l'avoir entendue jusque dans ses rêves.

Assis au fond de son fauteuil, il fixait le plafond où était tendu un drap bleu nuit serti de pierres semblables à des étoiles, ses yeux chocolat dans le vague, lorsqu'il fut pris d'une soudaine inspiration. Il sortit un morceau de parchemin en vrac, ainsi qu'un crayon gris, qu'il conservait dans sa trousse réservé au dessin, contenant nombre de pinceaux et plumes pour ses mangas. Sous le regard curieux de son chat, qui s'assit bien droit, le museau vers sa feuille, il commença à griffonner les contours ronds d'un visage, les traits fins d'une chevelure indomptable, et des yeux en amandes aux longs cils noirs. L'image de sa belle apparut peu à peu sur le papier, presque trop fidèle pour que son cœur puisse le supporter. Il dessina au dessus de son menton un sourire timide, comme il l'avait vue en adresser à Peter, mais saisit finalement sa gomme et l'effaça. Il le remplaça par un sourire plus éclatant, comme elle ne lui en avait jamais adressé, et qu'il était sûr de ne jamais recevoir de sa part. Cela lui faisait presque mal de la voir ainsi, sur cette feuille, semblant si joyeuse et enjouée. Mais il la laissa ainsi, car c'était là la Aisa de ses rêves. Une Aisa qui lui souriait, qui lui parlait avec gentillesse, et qui ne voyait pas en lui le japonais bizarre du jour de leur rencontre. Il espérait qu'en suivant les conseils de ses amis, tel qu'avoir confiance en soi, être patient, être naturel, il rencontrerait un jour cette Aisa-là. Sans s'en rendre compte, il commença à fredonner à mesure que s'inscrivaient les traits sur le papier. Il ajouta quelques ombres, donnant davantage de réalisme à ce visage, un sourire naissant peu à peu sur ses propres lèvres. Shin'ju l'observa avec curiosité, comme s'il se demandait qui était cette jeune fille et pourquoi son maître semblait si heureux de la dessiner.

▬ Ne t'en fais pas... murmura le japonais presque pour lui-même, lui donnant une petite caresse près des moustaches. Tu auras bientôt l'occasion de la rencontrer.

Il espérait aussi la revoir le plus tôt possible. Bien qu'ils soient tous deux dans la même maison, il ne la croisait jamais dans leur salle commune -ce qu'il expliquait qu'il ne l'ai jamais remarquée auparavant, alors qu'elle était à Poudlard depuis déjà quatre ans, car il serait sans doute tombé amoureux d'elle bien avant, dans ce cas-là. Elle passait apparemment une grande partie de son temps à la bibliothèque, ce qui limitait leurs rencontres aux repas dans la Grande Salle, et aux matchs de leur équipe de Quidditch, où il avait découvert qu'elle tenait le rôle de remplaçante. Pourquoi fallait-il, comme par hasard, que la personne qu'il désirait croiser le plus au monde, soit autant absente de son quotidien? Contrairement à une autre présence, dans cette salle, dont il se serait bien passé?


Dernière édition par Kiku Honda le Lun 1 Aoû - 15:45, édité 4 fois
Kikoo, la victime
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MessageSujet: Re: [13 septembre 1990] Stronger than you • Feat Leopold Edelstein [13 septembre 1990] Stronger than you • Feat Leopold Edelstein Icon_minitimeSam 26 Sep - 2:43




Stronger than you

Feat. Kiku Honda









Combien de temps était-il resté là à dessiner ? Il n’en avait pas la moindre idée. Peut-être était-il  encore bonne heure ou peut-être que le soleil était sur le point de se lever. Leopold avait ce jour là finir tôt ses cours car l’un de ses professeurs avait eut le besoin de s’absenter. Il avait commencé à remplir son temps libre en faisant ses devoirs et révisant, il dessina pendant celui restant. Il était parti se réfugier dans la Salle commune de sa maison pour ne pas être dérangé, étant emporté par sa créativité débordante. En réalité ça faisait bien une dizaine d’heure qu’il y était, sans avoir quitté sa place. Depuis la luminosité avait bien baissée. La fenêtre contre laquelle il était adossé ne l’éclairait plus mais ses yeux mauves s’était habitués à l’obscurité et à la faible lueur de la lune. Il savait pertinemment que s’il continuait ainsi sa vue baisserait fatalement mais il n’y pensait jamais.

Sa silhouette fut détourée d’une part par la lumière froide de l’astre et de l’autre par la chaude des flammes qui prenaient foyer non loin de lui. Il bailla en silence tout en dessinant tout comme il l’avait fait toute la journée.  De multiples croquis figuraient sur sa feuille, objets, visages, décor, tout y passait. Quelques aquarelles étaient peintes dans le calepin, ajoutant de la couleur au blanc terne du papier. Son doux pinceau coloré glissa avec souplesse sur  la surface mouillée laissant apparaitre des formes abstraites. Il esquissa à plusieurs reprises les majestueux cerfs qui l’avaient tant impressionné dans la forêt. Même si ça ne faisait que quelques jours, il était déjà nostalgique de l’été dernier. Tant de liberté, tant de beauté. Il savait qu’il n’aurait pas dû si habituer mais ne pas en profiter aurait été une bien trop grande perte.

Il quitta finalement les yeux de son carnet, voyant bien que le temps s’était longuement écoulé. Il se pencha vers la fenêtre au bord de laquelle il  se trouvait. Il observa longuement le paysage qui s’offrait à lui. Le soleil présent la dernière fois qu’il avait rivé les yeux sur le paysage avait disparu et laissait maintenant place à sa jumelle qui se reflétait  dans le lac. Les étoiles ce soir là étaient sublimes et faisaient miroiter l’eau au dessous d’elles. Sur la berge, les arbres s’agitaient calmement sous un vent qui écartait les nuages pour laisser place à un ciel splendide. Malgré que le décor pouvait sembler glacial pour certain, le jeune garçon ne pu en détourner le regard tant il était envoutant. Il ignora pendant ce temps  tout ce qui pouvait l’entourer. Pas même les grandes et froides étagères remplies de livres,  pas même le feu siégeant à ses côtés, pas même le ciel artificiel, orné d’une multitude de pierres semblant si factice en comparaison de la beauté qui s’offrait à lui ne semblait pouvoir le détacher du spectacle qui lui était comme réservé, adressé uniquement à lui le temps d’une soirée. Leopold était bien loin de connaitre tout les secrets que renfermait l’Ecole mais celui-ci fut le sien, entre lui et la nuit. Il partageait ainsi lors des heures les plus tardives le cadre le plus magique qu’il eut l’occasion de voir dans tout Poudlard. Ses yeux finirent par papillonner de fatigue, brisant le charmant sort qu’il redemandait chaque soir. Il s’étira un instant et posa ses yeux, vidés de leur émerveillement qui lui paraissait lointain, sur la salle possédant comme seul éclairage le brasier timide. Du revers de la main il se frotta le visage pour sortir de sa fatigue et posa son regard sur la pièce qui eut pour apparence un agréable cocon cependant dénué de vie.

La salle était vide, même les tableaux dormaient silencieusement, on n’y entendait que les crépitements des flammes et une plume grattant le papier. Le petit se tourna vers ce dernier bruit et y vit un autre élève qui avait les yeux rivés sur son parchemin. Malgré la qu’il n’était éclairé que par le feu il reconnu la personne dont il était sujet, un certain Kiku s’il se souvenait bien. Un prénom bien étrange à ses oreilles, asiatique sans doute. Oui c’était un drôle de prénom, il lui en demandera certainement  la signification un jour mais pour l’instant ce fût plus des déformations de celui-ci qui lui vinrent à l’esprit, la plupart inspirées de mots que prononçaient les personnes mal élevées.

Il vit le japonais s’enfoncer dans le fauteuil, accompagné d’un chat fort ravissant. Il songea que passer la main dans ses poils serait agréable tant ils avaient l'air doux. Malheureusement son maître ne paraissait pas lui être approprié. Malgré l’image paisible qui se montrait à lui il en gardait en effet le souvenir d’un être turbulent et particulièrement bruyant, parlant sans cesse de « chips » et de son «haut tipis ».  Il ne le comprenait décidemment pas.

Quelle personne étrange, il ne mérite pas un chat aussi adorable, pauvre bête. Je présume que du moment qu’il le chérit ça ira mais tout de même, il mérite mieux,  pensa t-il.

Il le regarda quelques instants ainsi, jusqu’à ce que le japonais commença ce qui avait l’allure d’un dessin. De là où il était le petit Leo ne voyait pas de quoi il s’agissait. Il décida de quitter la froideur du mur pour s’approcher de lui, ce curieux garçon qui semblait tout à coup plus bien calme. Le voilà qui commençait à chantonner maintenant.  Il attendit que le brun soit plus concentré sur son ouvrage et  marcha à pas doux dans sa direction, se faisant le plus discret qu’il pu. Il arrêta ses petits pieds nus sur le tapis lorsque  qu’il entendit enfin sortir un mot. Il l’écouta adresser des paroles à son chat tout en étant assez proche du plus jeune pour être entendu.

-Ne t’en fait pas. Tu auras bientôt l’occasion de la rencontrer, disait-il tout bas.

Il se demanda de qui il pouvait bien parler. Il parvint derrière lui, passant sa tête par-dessus son épaule tout en tenant ses tresses afin qu’elles ne le touche pas. Il vu alors le dessin d’une jeune fille, Aisa s’il ne se trompait pas. Ce devait certainement d’elle dont le jeune homme parlait. Que pouvait t-il y avoir entre eux ? Il se souvint que l’étrange jeune homme l’avais regardé avec obstination et bizarrerie l’autre soir, peut-être était t-il amoureux d’elle. Cela expliquerai qu’il  sache faire un dessin d'elle si ressemblant et réalisé avec cette passion frappante dans ses traits. Dessin qui était disons le pas des plus mauvais. De là où il était il jugea le croquis d’un œil critique. Il avait une certaine technique qui lui parue singulière et un matériel tout aussi inconnu, des plumes et des pinceaux qu'il n'avait jamais eu l'occasion d'essayer ce qui le rendit envieux. Cependant les yeux de la jeune fille eurent air d’être plus grand. En jouant machinalement avec ses nattes entre ses doigts il continua d’observer chacun des coups de crayon donnés avec ardeur.

Malheureusement son inspection furtive fût contrecarrée par le troisième et plus petit  mâle de la pièce qui le fixait maintenant avec insistance : le chat.





Dernière édition par Leopold Edelstein le Lun 1 Aoû - 16:03, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: [13 septembre 1990] Stronger than you • Feat Leopold Edelstein [13 septembre 1990] Stronger than you • Feat Leopold Edelstein Icon_minitimeJeu 8 Oct - 13:43


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Stronger than you


ϟ ℱeat. Leopold Edelstein
Kiku ne remarqua pas immédiatement le garçonnet penché par dessus son épaule, observant sans gêne aucune le fruit de son imagination, et de son adoration. Le silence avait été complet toute la soirée. Il ne pouvait deviner que tout ce temps, quelqu'un était resté immobile dans l'obscurité, déguisant sa présence dans le manteau de sa créativité, perdu dans l'esquisse de ses traits délicats et de ses couleurs diluées. Lui-même avait oublié le monde extérieur, son cœur et ses pensées n'appartenant qu'à sa malaisienne. L'air décousu qu'il avait chantonné plus tôt se transforma peu à peu en une oeuvre bien connue du japonais, et sans doute aussi de son camarade secret. Il se souvenait de ces journées passées dans la salle d'art et de musique magique, où, assis sur une simple chaise, il écoutait le jeu si saisissant, passionné, émouvant d'un certain autrichien, rendu muet par ce spectacle. Sa montre se fichaient bien de l'heure qu'il était dans ce temple de la création et de la beauté, et les aiguilles avançaient inlassablement derrière leur cadran de verre. Pourtant, il ne pouvait détacher son regard des doigts si habiles du pianiste qui frappait, effleurait, caressait les touches d'ivoire, avec la précision et le timing presque chirurgical de celui pour qui la musique est tout. Il était hypnotisé par cette dextérité, capable de créer quelque chose de si beau à l'oreille, ce don offert à une poignée d'élus qui bouleverseront le cœur de ceux qui les écoutent. Dans cette salle commune, baignée de la lumière d'un feu ronflant, il eut le sentiment d'être retourné dans ce temple sacré, d'entendre près de son fauteuil les cordes luisantes frappées avec hardeur. L'air de la "Valse des fleurs" résonna à ses oreilles. Sans s'en rendre compte, il leva son crayon, l'auriculaire en l'air, à la manière d'un chef d'orchestre, et l'agita telle une baguette de direction en chantant doucement la gracieuse symphonie de Tchaikovsky. Il leva à hauteur de son regard le dessin achevé de sa belle, satisfait par le réalisme obtenu, qui lui donnait le sentiment que la jeune fille allait bondir hors de la feuille pour venir l'enlacer, le sourire aux lèvres. Son cœur était auréolé d'une douce chaleur, que même la froideur de l'extérieur, persistant malgré le bois grésillant de la cheminée, ne pouvait éteindre.

Mais son interprétation et son enthousiasme furent interrompus par l'agitation aussi inexplicable qu'inattendue de Shin'ju, qui bondit subitement sur ses pattes, dressant le poil et crachant comme si quelqu'un lui avait marché sur la queue, ou qu'un chien était entré dans la pièce -Kiku avait d'ailleurs été clair sur ce point avec Ludwig: pas de chien sans surveillance lorsque Shin'ju était présent. Il s'arrêta, croyant être la raison de cette rage soudaine.

▬ Excuse-moi... Je t'ai fait peur?

Il reposa son outil, et passa le dos de sa main sur la joue de son compagnon, comme une forme d'excuse, ses doigts chatouillés par la douceur de ses moustaches. Le chaton abandonna immédiatement son air courroucé pour ouvrir de grands yeux envieux à l'approche de la main du japonais, yeux qu'il referma ensuite en ronronnant de plaisir. Les grattouilles de son maître étaient vraiment les meilleures. La douceur de son geste était évidente, et on sentait qu'il ne l'aurait jamais effrayé intentionnellement. Mais voyant la boule de poil retrouver son calme, il se demanda si c'était réellement ses mouvements de chef d'orchestre qui l'avaient effrayé. Il recula dans son siège pour détendre ses épaules, devenues raides à force de rester penché sur sa feuille. Il remarqua alors que les yeux de Shin'ju se détournaient de lui, pour fixer avec curiosité un point invisible par dessus son épaule. Persuadé d'être seul, il se retourna de manière nonchalante, pensant qu'il regardait un animal à la fenêtre ou le plafond aux étoiles factices. Mais quelle ne fut pas sa surprise, en découvrant une silhouette au cheveux blancs penchée sur lui!
Il sursauta en apercevant un visage à deux centimètres du sien, et dégringola au pied de son fauteuil, renversant au passage sa trousse et tout le matériel qu'elle contenait. Ses plumes, ses crayons et ses feutres s'étalèrent sur la moquette marine dans un bruit mât, mais il n'y prêta pas attention. Son cœur battait à tout rompre, après avoir manqué de se décrocher. Voyant cette chevelure de neige, il avait d'abord pensé qu'il s'agissait d'un fantôme -bien que ce soit monnaie courante à Poudlard, on efface pas comme ça les contes et légendes japonaises de son enfance. Mais après avoir retrouvé un semblant de calme, il observa plus attentivement l'apparition, et comprit que ce n'était qu'un simple élève, de sa maison de surcroît. Il arborait les couleurs bleu et bronze sur son insigne, et était bien plus jeune que lui. Il se releva péniblement de sa chute, honteux et rougissant d'avoir réagi de la sorte. Dans la pénombre, il avait du mal à distinguer les traits du Serdaigle qui lui faisait face, ne parvenant même pas à savoir s'il s'agissait d'une fille ou d'un garçon. Il balbutia des excuses en japonais, sans le vouloir. S'exprimer dans sa langue natale après un frayeur était toujours un réflexe pour lui.

P-pardon, je ne t'avais pas vu! Je croyais être seul, et tu as surgi, je...

Comme s'il ne l'écoutait pas, l'enfant fit un pas vers lui, entrant dans le halo du feu qui éclairait la pièce. De nouveau, Kiku l'observa plus attentivement. Il reconnaissait soudain les traits du garçon à qui il parlait. Cette figure sérieuse, semblable à celle de son frère aîné, était néanmoins, à la différence de ce dernier, teintée d'une certaine espièglerie. De fines tresses encadraient son visage rond et ses joues pleines, retombant sur le gilet de son uniforme, et un béret était sagement posé sur le sommet de son crâne. Il portait un simple short noir, qu'il trouvait sans doute plus confortable que le pantalon de rigueur dans l'école -Kiku avait du mal à comprendre cela, car c'était dans le vêtement de sa maison qu'il se sentait le plus à l'aise.

Et tout aussi soudainement, le nom du Serdaigle lui revint en mémoire, ainsi que le souvenir de leur première rencontre. Leopold. Kiku avait conversé avec lui pour la première fois lors du camp de vacances, la nuit où il avait appris la récente mise en couple de Ludwig et Feliciano. Quelle joie, mais aussi quelle déception, que ses deux meilleurs amis ne l'aient pas mis au courant! Ce soir-là, il avait hurlé, partagé entre hystérie et dépression. Et s'il n'avait pas réveillé tous les élèves présents au camp, il avait néanmoins eu des spectateurs. Peter, Altan et Leopold avaient été attirés par ses cris et l'avaient rejoint. Si son ami écossais et le mongole s'étaient montrés curieux, voir inquiets, le jeune autrichien, en revanche, avait donné une image plutôt négative au japonais. Prétentieux, insolant, il l'avait pris de haut, comme si ses problèmes n'avaient aucune importance, le traitant avec autant de considération que s'il était cinglé. Il ne l'avait plus recroisé depuis, jusqu'à il y avait quelques jours, où il l'avait trouvé en compagnie d'Aisa. La jeune fille avait semblé intéressée -oui oui, intéressée, cette attention qu'elle ne montrait jamais pour Kiku- par les dessins de Leopold, qui continuait malgré tout son travail en lui répondant d'un mot, comme s'il l'ignorait, ou qu'elle l'embêtait. Le japonais s'était senti furieux, non seulement contre le garçon, et cette impertinence qu'il montrait envers la fille qu'il aimait, mais aussi contre lui-même, incapable d'être assez captivant pour que la malaisienne prête l'oreille à ses paroles plus de deux minutes. Et cette scène n'avait fait que renforcer la première impression qu'il avait eu de Leopold. Il n'allait pas l'aimer.

Cette pensée transparut sur son visage. Son regard se fit plus dur, et il croisa les bras par réflexe, comme pour imposer une distance entre eux, et montrer sa rancœur envers le Serdaigle - ou pour se protéger, peut-être. Toute trace d'excuse quitta sa voix, remplacée par un ton froid et brusque.

▬ Je peux faire quelque chose pour toi?

Cela aurait été une question polie si l'on n'avait sentit l'agressivité dans ses paroles, comme si l'enfant l'avait dérangé. Kiku remarqua qu'il tenait un carnet au creux de ses bras, ainsi que quelques crayons et pinceaux. Sans doute lui aussi s'était-il installé pour dessiner, mais cela lui était égal. Cela ne faisait que raviver le souvenir d'Aisa, les yeux brillants, qui cherchait à éveiller l’intérêt de Leopold.
Mais sa colère se transforma en crainte, lorsqu'il vit du coin de l’œil le parchemin sur lequel il avait griffonné roulant au sol, replié sur lui-même, sous les yeux de l'autrichien.


Dernière édition par Kiku Honda le Lun 1 Aoû - 15:46, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: [13 septembre 1990] Stronger than you • Feat Leopold Edelstein [13 septembre 1990] Stronger than you • Feat Leopold Edelstein Icon_minitimeJeu 22 Oct - 23:30




Stronger than you


Feat. Kiku Honda









Leopold observait attentivement et avec le plus grand des silences son compère Serdaigle dessiner. Il était penché par-dessus son épaule profitant de sa concentration pour en être le plus proche possible. Il retenait presque son souffle pour taire sa présence. Il posa son regard sur chacune des traces déposées sur le parchemin, chaque effleurement du crayon sur la feuille. Il admettait clairement que Kiku avait un certain talent pour le dessin, qu’il mettait tout son cœur à l’ouvrage,  bien sûr il ne lui dirait jamais, c’était une évidence. Les traits d’Aisa étaient traits distincts, on la reconnaissait parfaitement. Cependant il était à noter qu’elle était particulièrement souriante, il n’avait pas souvenir de l’avoir vue ainsi. Peut-être l’était-elle avec son admirateur. Il était peu probable à en juger la soirée où elle voulait tant l’éviter. Ou alors était-ce une dispute de couple ? Il était vain de chercher une explication dans cette direction la solution ne semblait pas y être. Un amour à sens unique était le plus plausible, du peu qu’il connaissait d’elle, elle n’acceptera pas la demande de son courtisan désespéré.
Il sentait l’atmosphère devenir de plus en plus pesante. Il pénétrait sans gêne l’intimité de l’amoureux transi. Ca ne le dérangeait pas vraiment d’être si proche, il était assez concentré sur le dessin donc ça lui était égal mais ça lui permettait aussi d’en savoir plus sur lui, chose qui n’est jamais de trop. On peut dire qu’il aime ça, tout savoir, ou plus exactement qu’il déteste ne pas être au courant de ce qui se passe. De plus il préfère avoir toutes les cartes en main, surtout face à une personne dont il est tant méfiant. Une chose était sûre pour lui, il ne lui inspirait clairement pas confiance.

Il continuait de scruter le dessin tout en écoutant les chants du japonais, qui lui étaient d’abord sans cohérences mais qui lui devinrent familiers. Il eut plusieurs fois l’occasion d’écouter ce ravissant morceau auprès de son frère, l’un de ces morceaux que seul lui savait jouer à la perfection et dont la délicatesse était jouissante. Il aimait tant l’entendre jouer, pendant de longues heures. La musique était un art après tout, un art qu’il affectionnait particulièrement.   Il se demanda un moment comment l’étrange garçon pouvait-il avoir de l’intérêt pour des choses aussi douces et raffinées que la mélodie de «  La Valse des fleurs », l’un de ses airs favoris. Aussi, il dessine et ne se débrouille vraiment pas mal. Peut-être n’était-il pas aussi rustre qu’il le pensait ? …Improbable. Leopold savait parfaitement qu’il ne faut pas rester sur sa première impression, qu’il faut découvrir les personnes pas soi-même, mais il n’appréciait pas ce garçon. Ils ont pourtant tout pour s’entendre mais non. Même si la scène à laquelle il était en train d’assister lui prouvait le contraire mais il restait sur son à-priori. Il ne pouvait être que turbulent, bruyant, gênant, fatiguant, agaçant et probablement égoïste. Ce devait sûrement être le genre de personne qui aime se faire remarquer, que toute l’attention soit rivée sur lui. Parfaitement le genre de personne qui peut facilement l’irriter. Surtout s’il s’agit de s’accaparer l’attention de ses amis alors qu’ils ont d’autres préoccupations que de s’occuper de lui, comme leur santé par exemple.
Les événements du camp lui révèrent peu à peu en mémoire, il frissonna à leur souvenir mais fut interrompu par le chat qui grogna face à lui. Il tenait dans ses mains ses tresses qui étaient vraisemblablement la source du malaise entre lui et le petit animal. L’éclairage ne devait sans doute pas mettre sa chevelure en valeur et il devait en avoir peur, les jeunes animaux sont assez craintifs après tout. Ou alors il reconnaissait que les nattes sont de l’art et à dû être effrayé par autre chose.  La compagnie de Kiku ne devait pas l’aider.  Pour le rassurer il voulu tendre sa main pour lui prouver son innocence mais fut devancé par son maitre qui le caressa avec tendresse. Non il refusait de penser qu’il était un propriétaire convenable, d’une manière ou d’une autre il avait une influence négative sur le chaton.

-Excuse-moi... Je t'ai fait peur?

Il était bienveillant, ça se sentait. Mais l’artiste refusait toujours d’admettre que le japonais  pouvait être bon et généreux. Il alla même s’imaginer que s’il avait adopté le petiot c’était uniquement pour sa satisfaction, être aimé d’un petit être sans défense dont il profiterait à sa guise. La pauvre bête  était sous sa domination et restreinte à être obéissante. Un chat ne pouvait pas se défaire seul de son pouvoir et serait voué à vivre dans l’ignorance et vivre avec une personne aussi exécrable que ce profiteur.  Il restait sur sa pensée, Kiku n’était pas un maitre adéquat pour le petit.  Leo sentait le besoin, le devoir d’y remédier. Il réussira à sauver ce chat de son emprise néfaste.
Il essaya de lui transmettre le message par un échange de regard qui s’éternisait. Il tenta de le rassurer du mieux qu’il pouvait, de lui dire qu’il l’aidera à s’en sortir, qu’il devait tenir bon. Il lui tira même la langue en signe d’amitié, il esquissa même un sourire.


Il reporta son regard sur Kiku qui semblait épuisé. Il le voyait s’enfoncer dans son fauteuil, rapprochant encore plus leurs deux visages. Il se trouvait terriblement proche de son adversaire. Ils se frôlaient presque. Il entendait clairement sa respiration, sentait ses muscles se détendre.
D’une certaine manière, il se délectait de la situation, de le savoir ignorant et idiot, sur le point de se faire désarmer. Il était sous son joug, il avait l’avantage. Il savait quoi faire pour s’assurer le bien-être du félin, vaincre l’être perfide qu’il est. Il a la possibilité d’avoir en sa possession des éléments qui le mettront hors d’état de nuire, qu’il lui voue le respect et obéissance, pour la postérité.  Pour cela il fallait juste que tout se déroule pour le mieux, qu’il n’y ai pas d’imprévu et surtout garder son sang froid.

Kiku détourna alors son attention et leurs regards se croisèrent. Leopold le vit tomber à la renverse, s’étaler lamentablement sur le sol. Il observa son visage terrorisé, ses membres tremblants. Il devait être sacrément idiot ou craintif, voir les deux pour se laisser chuter de la sorte. Il le voyait trembler de tout son corps et s’approcha de lui pour mieux admirer le spectacle. Il était ridicule ainsi à paniquer à sa vue. Il devait sans doute être un hyperactif, l’un de ceux qui ne tiennent pas en place, qui ne peuvent s’empêcher de bouger et faire du bruit en permanence. Bien que ce soit mal de se moquer il était assez satisfait de lui.

-P-pardon, je ne t'avais pas vu! Je croyais être seul, et tu as surgi, je...

Leopold ne comprenait pas le moindre mot et feignit de l’ignorer. Le japonais balbutia quelques paroles dont il ignorait la signification, rouge de honte. En même temps, il avait de quoi être gêné. Puis le pauvre sensible du cœur semblait finir par reprendre ses esprit et jouer les fiers, ce qui était parfaitement inutile après avoir fait un saut de l’ange du fauteuil jusqu’au sol.

- Je peux faire quelque chose pour toi?

C’était des paroles remplies d’arrogance, même s’il était plus jeune il méritait du respect, plus que lui. Il était décidément face à une personne rustre et vulgaire se donnant des airs de garçons bien élevé. Quel ridicule !
Il le regarda mais ne lui répondit pas de suite. Il s’agenouillât et ramassa le matériel tombé sur le tapis. C’était plusieurs instrument  qu’il n’avait jamais eut l’occasion de se servir et qu’il jalousait. Certains d’entre eux avaient des formes assez étranges pour lui n’était habitué qu’aux traditionnels crayons et pinceaux. Il fit valser entre ses doigts les plus anodins, il se demandait comment pouvait-on les manier et quels étaient leurs rendus.  Il dû malheureusement interrompre son observation avant que le temps qu’il prenait plaisir à dépenser n’entrave ses plans et les rangea proprement dans la trousse. Il prit d’un mouvement vif le parchemin et le déroula sous les yeux inquiets de Kiku. Il se dépêcha de le replier et le glisser dans son gilet. Il se redressa fièrement et chercha le chat du regard, sans doute s’était-il caché suite à la chute de son idiot de propriétaire. Il décida de contrairement à ce dernier adopter un ton plus formel, il ne se rabaissera pas à sa grossièreté.  Il serait direct.

-Je ne sais pas, que vous preniez soin de votre matériel peut-être ? Ca pourrait être bien…Ah et votre chat. Je veux votre chat.







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MessageSujet: Re: [13 septembre 1990] Stronger than you • Feat Leopold Edelstein [13 septembre 1990] Stronger than you • Feat Leopold Edelstein Icon_minitimeDim 25 Oct - 21:43


&





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Il avait essayé d'être le plus intimidant possible. Pourtant, Leopold ne sembla nullement impressionné, et se contenta de le regarder avec cet air suffisant, dédaigneux si agaçant. Paraître plus féroce qu'il ne l'était n'avait jamais été le fort de Kiku. Le temps sembla s'étirer alors que les deux se jaugeaient gravement, à la manière des vieux films de western américain, comme si chacun se demandait lequel allait bouger en premier, bien décidé à rester campé sur ses positions. Finalement, l'autrichien lui adressa une moue je-m'en-foutiste au plus au point, et se baissa pour ramasser le matériel étalé au sol, ainsi que la trousse désormais vide. Le japonais le regarda faire, n'en croyant pas ses yeux dans un premier temps. Il lui fallu attendre que Leopold se relève, et observe avec un intérêt non dissimulé les crayons et plumes qu'il faisait tourner entre ses doigts, prenant tout son temps, avant de réaliser réellement ce qu'il faisait. Il était clairement en train de la narguer. Cet air prétentieux alors qu'il examinait les outils de dessin, comme si Kiku n'était pas là, était de la vantardise, de l'arrogance pure et simple, comme s'il lui crachait au visage "Voilà, je fais ça. Et qu'est-ce que tu vas faire, maintenant?". De quel droit touchait-il à ses affaires?! Il se retint de fondre sur lui pour lui arracher son bien des mains. Il devait garder son sang-froid. Il ne fallait pas qu'il s'abaisse à la violence alors qu'il venait de se montrer dans une position de faiblesse quelques minutes plus tôt. Il resta d'un calme froid en le regardant remettre les instruments dans leur pochette, toujours avec cette lenteur insupportable, lui adressant un continuel regard noir. Leopold savait que cela l'énervait, et c'était pour cela qu'il le faisait. Kiku était d'ordinaire d'une patience sans limite, un maître en matière de sérénité. Mais sans qu'il sache pourquoi, la simple vue de cette enfant lui donnait envie de se mettre dans une colère noire et de lui lancer des insultes, lui priant cordialement d'aller se noyer dans le lac gelé. Ou plutôt, il savait pourquoi, mais estimait au fond de lui que ce n'était pas une raison suffisante pour le détester. Après tout, il ne l'avait croisé que deux fois, et seule sa première impression avait joué dans l'idée qu'il se faisait du garçon. Il semblait détestable de prime abord, odieux, malpoli, il prenait les autres de haut. Mais qui était-il pour juger quelqu'un rencontré quelques semaines plus tôt seulement? Il devait se montrer plus réfléchi et chercher à en apprendre plus sur lui.

Pourtant, ce sentiment de haine demeurait en lui, lui qui n'avait pas pour habitude de cataloguer ceux qu'il rencontrait d'un seul regard, d'un seul échange. Alors au diable la morale! Cette animosité semblait de toute manière partagée, alors il n'allait pas s'en priver.

Il avait l'intention de rester posé et de ne pas laisser transparaître la rage qui l'habitait, mais Leopold se permit un geste qui lui aurait valu un bon sortilège de répulsion si le japonais n'avait pas essayé de toute ses forces de contenir la fureur qui éclata soudain en lui. L'enfant se baissa de nouveau, récupérant le dessin qui avait échappé au mains de Kiku. Il le contempla un instant -bien que "contempler" n'était pas le mot le plus approprié à ce coup d'oeil rapide et dégoûté, comme si cette feuille était un brouillon, une horreur de l'humanité-, avant de le plier sans soin et de le ranger sans aucune gêne dans la poche de son gilet, comme s'il lui avait appartenu, ou qu'il avait un quelconque droit dessus. Et le pire était sans aucun doute cette fierté qu'il lui lançait au visage en se remettant debout.

Kiku était sûr qu'il avait viré au rouge cramoisi. Non pas celui de la gêne ou de la honte qu'il arborait lorsqu'il croisait Aisa, mais celui de la colère dévastatrice d'un ras de marée prêt à s'abattre sur l'autrichien. Qu'il touche son matériel était une chose -et encore heureux, il ne l'avait pas enfourné dans sa poche-, mais qu'il ose poser ses mains à la propreté douteuse sur la représentation qu'il avait faite de la jolie malaisienne, ça, il ne pouvait l'avaler. Instinctivement, l'image de Leopold lui volant son dessin se superposa à celle de la réalité. Il allait sans doute aussi lui enlever Aisa, comme il l'avait fait pour ce bout de parchemin griffonné.

Il serra les dents pour contenir les milliers d'insultes qui déferlaient en lui, en japonais, en anglais, en français, en toutes les langues. Quelle importance, après tout? Tout ce qu'il y avait à savoir, c'était que Leopold était la pire ordure que l'univers ait jamais portée, et qu'il n'avait vu le jour sur Terre que pour être un nuisible de la pire espèce. Le peu de conscience qu'il lui restait, et qui l’incitait quelques minutes plus tôt à reconsidérer la vision qu'il avait de l'enfant, hurlait désormais avec lui, balayant tout bon sentiment ou toute moralité. Le japonais allait cesser d'être la gentille bonne poire pacifiste, et malheureusement -ou par bonheur-, cela tomberait sur ce gosse invivable.

Shin'ju sembla ressentir l'aura de menace que dégageait son maître, car il descendit de la table de travail et se coucha dans l'ombre de cette dernière, entre les quatre pieds, attendant que la tempête passe. Les animaux avaient un certain flair pour ça. Kiku lui en fut reconnaissant. Ça allait saigner.

Mais avant qu'il ait eu le temps d'ouvrir la bouche, l'ennemi se manifesta, toujours avec cette arrogance maladif, qui semblait suinter des pores de sa peau, comme si c'était pathologique chez lui. Comment un dieu vivant de la musique tel que Roderich, à l’éducation fondée sur les manières, la politesse, le rigueur, pouvait-il avoir un quelconque lien de parenté avec cette tare aux nattes ridicules? Par pure méchanceté, il songea qu'il avait dû être adopté. Le garçon se dressa donc face à lui, avec cette voix qui hanterait désormais les cauchemars du japonais:

▬ Je ne sais pas, que vous preniez soin de votre matériel peut-être? Ça pourrait être bien… Ah, et votre chat. Je veux votre chat.

Il mit quelques secondes à assimiler l'absurdité de ces paroles, persuadé qu'il plaisantait. Mais cet air et ce ton direct lui firent comprendre qu'il était sérieux. Kiku ne savait pas s'il devait rire ou le gifler. La deuxième option lui semblait libératrice, mais un 6e année qui frappait un de ses cadets risquait de faire des histoires. Et bien qu'il n'ait plus fait d'arts martiaux depuis des années, la force qu'il risquait de mettre dans son geste aurait pu arracher la tête du plus jeune de ses épaules. Il pensa à la satisfaction de voir son petit crâne rouler à l'autre bout de la salle, et faillit lâcher un sourire de contentement.

Il était en train de lui reprocher d'avoir potentiellement abîmé ses affaires -ce qui ne regardait donc nullement le Serdaigle-, alors que c'était lui qui avait causé sa chute, et pour couronner le tout, il le prévenait à l'avance du nouveau vol qu'il allait commettre. Car non content de lui avoir subtilisé, avec la délicatesse et la discrétion d'un éléphant dans un magasin de porcelaine, son dessin tout juste terminé, il avait l'intention de lui enlever son tout nouveau compagnon, à qui il tenait comme à la prunelle de ses yeux. Et avec ça, il pensait qu'il allait le laisser faire sans rien dire. C'était sacrément culotté, et il était presque impressionné par tant de hardiesse, par une telle quantité de toupet contenue dans ce petit corps.

Mais il allait lui faire ravaler ses paroles sans se priver. Sur le même ton rempli de prétention et de haine pure, il lui répondit calmement, sans s'énerver -extérieurement du moins:

▬ Peut-être que si tu n'étais pas apparu sans signaler ta présence, je ne serais pas tombé et ce beau matériel, qui est mien, je le précise -oui, il le narguait-, ne se serait pas retrouvé au sol. Tu ne peux donc t'en prendre qu'à toi-même.

Et pour bien montrer qu'il le méprisait, il l'avait tutoyé. Bim! Pour le garçon qui l'avait vouvoyé comme s'il lui témoignait tout de même un certain respect, ce devait être un coup dur.

▬ D'ailleurs...

Il s'avança vers lui sans se presser et lui retira la trousse des mains. Il sentit que le garçon essayait de résister sans que son visage laisse rien paraître, mais il avait quatre ans de plus que lui, et était bien plus fort, ainsi après quelques secondes d'affrontement du regard et de ce bras de fer silencieux, il finit par lui arracher l'objet. Les mains de Leopold étaient pour lui à l'image de celles des méchants dans les dessins animés japonais. Des mains griffues, avides, prêtes à déchirer l'air plutôt que de laisser le héros s'emparer de son bien. Bien sûr, le héros dans l'histoire, c'était Kiku.

Une fois sa trousse récupérée, il afficha un petit sourire satisfait, qu'il compléta de ces paroles:

▬ Merci bien de les avoir ramassés, mais je récupère ce qui m'appartient, à présent. Et pardonne-moi de te le dire, mais je ne sais pas qui tu crois être lorsque tu penses être digne de t'occuper d'une créature aussi pure et gracieuse que mon chat. T'avoir pour maître serait sans aucune doute la pire des hontes pour lui. Donc, non, je n'adhère pas à tes propos, et je pense que je vais le garder à mes côtés. Il semble me vouer une certaine... affection -il appuya sur ce dernier mot.

Avec un timing des plus parfaits, Shin'ju sortit de sa cachette à ce moment-là en entendant son propriétaire le mentionner, et vint frotter sa tête contre la cheville de ce dernier en ronronnant paisiblement. Kiku le regarda en souriant. Sans qu'il puisse rien faire, l'adoration se peignit sur son visage, malgré le calme olympien qu'il aurait dû montrer à son adversaire. Mais il ne pouvait juste pas résister.
Il releva les yeux vers Leopold, affichant un sourire faussement désolé, haussant les épaules comme s'il avait un quelconque remord à ne pas pouvoir lui confier l'animal. Mais sa manœuvre puait le sarcasme, et il était sûr que l'autre l'avait senti. Le contact de l'autrichien risquait de salir la mignonnité presque divine de Shin'ju, alors il ne le laisserait pas l'approcher. Puis il perdit sa risette, et arbora cette fois un regard d'acier, ne laissant transparaître qu'une infime parcelle de la haine qu'il éprouvait pour lui, mais assez pour essayer de l'effrayer. Kiku, lorsqu'il était enfant, était très doué pour faire peur aux autres grâce à ses yeux "sortis tout droit des enfers", semblables à ceux d'un fantôme. Un regard mort, vide, capable d'aspirer l'âme de ceux qui y plongeaient le leur. C'était ce qui se disait sur lui. Pour une fois, il aurait voulu que ce soit vrai.

▬ En revanche, le dessin que tu as ramassé ne t'appartient en aucun cas. Je te serais donc gré de le sortir tout de suite de ton gilet et de me le rendre, avant que je ne te dénonce pour tentative de vol, et menaces. Que mon accusation fasse retirer quelques points à notre maison m'est bien égal -je m'occuperai de les faire récupérer, je suis assez studieux pour cela-, tant que tu es sanctionné comme il se doit. Alors je te conseille d'obéir avant que je ne prévienne notre préfet, qui soit dit en passant est mon meilleur ami. Il ne mettra donc pas longtemps avant de faire remonter cette information à un professeur.

Oui, c'était du chantage pur et simple, et tout aussi culotté que Leopold lui-même, mais il fallait bien combattre le mal par le mal. Le plus jeune utilisait des techniques déloyales, alors il n'allait pas se gêner pour l'imiter. Et il n'avait pas dit un seule fois "s'il te plaît", car après tout, malgré la politesse flagrante dont il avait fait preuve, il n'allait pas le supplier. Plutôt mourir que de plier devant ce gamin. Cette fois, il allait frapper fort.


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MessageSujet: Re: [13 septembre 1990] Stronger than you • Feat Leopold Edelstein [13 septembre 1990] Stronger than you • Feat Leopold Edelstein Icon_minitimeMer 2 Déc - 23:32




Stronger than you

Feat. Kiku Honda










Il ne pouvait pas le nier, il était assez fier de voir cette incompréhension dans les yeux de son ennemi. S’il ne voulait pas tant garder une face sérieuse, il rirait, ou ce serait plus exacte de dire qu’il se moquerait. Le visage troublé était risible et donnait un spectacle des plus amusants à voir. Le japonais semblait désorienté de son annonce…Du moins pendant un temps.


-  Peut-être que si tu n'étais pas apparu sans signaler ta présence, je ne serais pas tombé et ce beau matériel, qui est mien, je le précise, ne se serait pas retrouvé au sol. Tu ne peux donc t'en prendre qu'à toi-même. D'ailleurs...


Il se retrouva malgré lui bien vite contre son ainé, le poignet serré par son emprise. Il essayait de lutter péniblement, en vain. C’était frustrant pour lui de ne plus pouvoir rien faire face à lui. L’adversaire faisait plusieurs têtes de plus que le petit seconde année, il ne fera pas face longtemps. Il s’en voulait de ne pas réussir à s’éloigner de lui, être proche de lui le dérangeait sincèrement mais il se devait de ne rien laisser paraître. Se sentir aussi désarmé était une sensation des plus détestables, surtout face à lui.  Il tentait de se débattre jusqu’à ce que Kiku arrive sans trop de difficultés à lui arracher la trousse des mains.
Il  pensait faire quoi, essayer d’abimer encore plus son matériel ? Si l’humain est doué de parole c’est bien pour ne pas avoir à en arriver là. Une personne un minimum civilisée aurait simplement demandé à ce qu’il rende les outils mais lui non ! Il ne comptait pourtant pas les garder, il avait profité du fait de les ranger pour les contempler, c’est tout. Mais ce dingue l’a presque agressé pour les lui reprendre. Et d’où cela pouvait être de sa faute ? Ce n’est pas de la sienne si c’est un ahuri qui ne tient pas en place. Il n’est en rien fautif dans sa chute, il se trouvait juste derrière lui à regarder son dessin. Il n’avait pas non plus eu l’intention de le surprendre -même s’il note que cela aurait pu être une bonne idée.


Kiku s’écarta finalement de lui. Leopold restait là, figé. Il attendait une réaction tout en faisant de son mieux pour paraitre indifférent. Il ne pouvait malgré tout s’empêcher de respirer plus fort. L’affrontement était minime mais tout de même un grand effort pour lui, sportif n’était vraiment pas le mot qui lui allait le mieux. Il se sentait surtout offensé d’avoir été traité de la sorte.


- Merci bien de les avoir ramassés, mais je récupère ce qui m'appartient, à présent. Et pardonne-moi de te le dire, mais je ne sais pas qui tu crois être lorsque tu penses être digne de t'occuper d'une créature aussi pure et gracieuse que mon chat. T'avoir pour maître serait sans aucun doute la pire des hontes pour lui. Donc, non, je n'adhère pas à tes propos, et je pense que je vais le garder à mes côtés. Il semble me vouer une certaine... affection -il appuya sur ce dernier mot.


Pour qui il se prenait ? Une meilleure personne que lui évidemment ! Et que fait-il a toujours s’imaginer des choses ? D’où serait-il une honte pour cette adorable créature ? Il était d’accord avec lui sur le fait que ce chaton était d’une grande pureté mais c’était bien pour ça qu’il le voulait, pour que ce ne soit pas ce japonais perfide qui l’ai en sa possession !
Quand il vit le principal concerné sortir de sa cachette pour venir se frotter à la jambe de son maître, le jeune autrichien sentait de plus en plus monter la colère en lui, une frustration. Un sentiment de ne pas pouvoir aider le pauvre animal endoctriné. Il savait qu’il ne pourrait pas le dérober de force même si c’était le cas ça serait se rabaisser à la sauvagerie de son interlocuteur. Il devait bien s’y prendre, réussir sa manœuvre. Il avait la résolution à son problème à portée de main, son plan ne devait pas échouer. Il ne devait pas, pas échouer devait lui. Lui si fourbe, si pervers. Il ne devait pas, il ne pouvait pas. Il ne se le permettrait pas.

Lorsque ses yeux remontèrent vers ceux de Kiku, il vu qu’ils avaient changés. Ils lui adressaient un regarde vide et froid, terne, sans vie. Le pervers se pensait fort ainsi alors qu’il semblait pour le petit plus faible qu’autre chose. Il avait l’air au bord de la vie, près à rendre l’âme et plus que tout ce n’était pas de l’art. L’éclat dans ses yeux était parti, il ne ressemblait plus qu’à une coquille vide. Seule la haine transparaissait à travers son regard mais son visage était celui d’un cadavre. Il lui évoquait certains tableaux de Manet, dont les yeux des sujets ne reflétaient rien. Ils étaient livides et sans sens.  On ne voyait en lui plus aucune vie, juste un immense reproche, une immense malveillance. Ca en était écœurant, le dégout que le jeune lui portait n’était que plus grand encore.
Cependant, si la situation n’était pas si tendue il aurait sincèrement rit.  Il lui parvint à l’esprit l’image d’un poisson mort. Il se rappela des repas que préparaient les cuisiniers du manoir familial. Il aimait les rejoindre aux fourneaux et les avait vu préparer des animaux encore entier. Il avait un souvenir très précis de ces têtes tranchées à coup de hachoir. Lorsque que la sentence s’abattait sur leurs corps inerte,  leurs faces morbides volaient de tous côtés. Elle ne devait pas lui être d’une grande importance sa tête, au Kiku ? Il n’avait pas l’air de savoir correctement s’en servir. Ca ne lui aurait pas fait de mal de lui enlever à lui aussi. Ca lui aurait même permis d’éviter de la voir aussi souvent, vu qu’elle serait  enfin définitivement absente.


- En revanche, le dessin que tu as ramassé ne t'appartient en aucun cas. Je te serais donc gré de le sortir tout de suite de ton gilet et de me le rendre, avant que je ne te dénonce pour tentative de vol, et menaces. Que mon accusation fasse retirer quelques points à notre maison m'est bien égal -je m'occuperai de les faire récupérer, je suis assez studieux pour cela-, tant que tu es sanctionné comme il se doit. Alors je te conseille d'obéir avant que je ne prévienne notre préfet, qui soit dit en passant est mon meilleur ami. Il ne mettra donc pas longtemps avant de faire remonter cette information à un professeur.


Il ne changea pas d’expression, comme s’il ne réagissait pas mais il savait qu’il était cerné.  Il pouvait toujours réussir en contournant les dires de l’actuel maître chanteur. Il devait changer la donne en inversant de nouveau les rôles. Il retira alors tout aussi soigneusement que ce qu’il l’avait rangé le parchemin de son veston et aborda un large sourire malhonnête.


- Je suis ravi d’entendre que vous vous entendiez bien avec  notre cher préfet mais il n’y aura pas besoin de le déranger. Je vous rends votre dessin si vous le désirez mais sachez que ça m’est égal. J’ai trouvé réponse à mes questions, vous me l’avez-vous-même montré. J’ai vu que vous n’étiez pas indifférent aux charmes de cette fille, même si elle l’est auprès de vous. Elle vous ignore mais s’intéresse à mes travaux, je pourrais à l’occasion lui parler des votre, notamment celui ci. Ce ne serait qu’une discussion courtoise entre gens bien élevés mais je vous préviens, il m’arrive que quand je me mets à parler de dessin j’ai du mal à tenir ma langue. Ne prenez pas ceci pour de une menace, juste un avertissement car c’est la simple vérité.

Il lui restait toujours un fort moyen de pression, la connaissance de ses sentiments envers Aisa et il comptait bien en jouer. S’il n’avait plus que ça il l’exploitera au maximum. Leopold se voilait parcellement la face. Il est vrai qu’il voulait sauver le chat mais il a une rancœur contre le japonais, un sentiment indescriptible qui le poussait à lui en vouloir, à l’enfoncer toujours plus. Il souhaitait voir Kiku dans la détresse, le voir touché dans son égo. Il voulait ébranler la fierté palpable venant de l’être de corruption, cela lui apparaissait comme un défi, un objectif. Il désirait là plus que tout le voir perdre, chuter et pouvoir lui montrer à quel point il lui est supérieur.
Il s’approcha de son interlocuteur, lui ouvrit la main et lui remit le papier. Il le fixait d’une manière malsaine, d’un regard insensible qui juge l‘ainé  Serdaigle au plus profond de lui. Il avait prit l’air le plus hautain imaginable, il ne venait pas d’une famille d’aristocrate pour rien. On pouvait voir clairement l’aversion qu’il lui portait. Il se fichait de ce qu’il pouvait bien penser de lui, peu importe après tout, du moment que c’est Kiku le perdant.


Il s’assit sur le fauteuil  auparavant occupé, prenant toutes ses aises. Il se prépara à continuer ses aquarelles tout en regardant le chat. Il posa soigneusement son réservoir sur l’accoudoir,  prit une feuille toute neuve et entreprit l’esquisse de l’adorable félin. Il ignorait ouvertement le japonais, comme s’il n’était pas là, qu’il ne comptait pas. Leopold voulait lui faire comprendre que sa présence n’était rien, que c’était un nuisible qu’il valait mieux éviter. Ce n’est pas non plus comme s’il allait lui donner le privilège de lui donner un peu d’attention ! Il l’écrasera plus tard, il jugea que pour l’instant l’ignorance était suffisamment abaissante même s’il est vrai qu’il aurait préféré que ce soit encore plus. Kiku ne se trouvait pas encore assez bas à son goût mais il attendait une victoire plus triomphante. Il l’aura un jour sa belle réussite, il fallait juste le moment parfait pour qu’elle ne soit que plus éclatante encore.
Il mourrait d’envie de lui jeter des regards furtifs pour voir quelle face pouvait bien tirer le japonais mais il fallait être patient.  Il avait toujours était capable d’attendre pendant de longs moments avec pour idée d’atteindre l’instant parfait, notamment en peinture, mais la tâche lui semblait plus ardue. Il se languissait tellement du moment où il l’humiliera, où il pourra montrer à tous qu’il est plus fort que ce minable insecte répugnant.

Il restait là, à dessiner posément sous les yeux de Kiku.  Il continuait tranquillement son croquis et trempa son pinceau dans l’eau, sur les petits carrés de couleurs. Il étalait les tâches humides avec une seule pensée à l’esprit.

En réalité il était impatient d’une réponse à sa provocation. Il était là à attendre. Comment allait réagir son homologue Serdaigle ?  Il espérait une démonstration quelconque mais surtout que ce dernier s’énerve, exprime sa colère.  Il ne rentrerait pas dans sa chambre comme ça non plus, ça serait trop facile. Leopold savait que ça pourrait rapidement devenir un jeu dangereux, il a eu là démonstration plus tôt. Cependant il se sentait habité d’une invincibilité envers cet odieux personnage, comme si la bave du crapaud n’atteignait pas la blanche colombe. Il était moins résistant, c’est un fait. Moins endurant, c’est certain. Plus petit, évidement. Mais non pas en désavantage. Il était bien plus malin c’est une évidence. Ce n’était pas de la vantardise de sa part mais bien une vérité, Kiku est l’incarnation de la primitivité. Ce n’était pas son seul avantage face à lui, il avait réussi à lui soustraire certaines informations et comptait bien en tirer profit. Ce type de stratagème peut paraitre fourbe pour certains mais pas pour lui. Il avait un atout et il fallait bien en profiter. De plus, il trouvait très amusant l’idée d’en faire son pantin et de lui les ficelles.  Il n’y avait pas que cela, il y avait aussi la vérité, la vérité pure. Il montrera à jour au monde ce côté perfide régnant dans le corps et l’esprit de cet être sale à l’âme noire et souillée.
Il voulait savoir jusqu’où sa sauvagerie pourrait s’exprimer, mais aussi et surtout car il adore le provoquer. Il s’impatientait de voir jusqu’où son animosité envers lui pourrait aller. Il attendait une quelconque réaction, il fallait bien une chute à cette scène.







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MessageSujet: Re: [13 septembre 1990] Stronger than you • Feat Leopold Edelstein [13 septembre 1990] Stronger than you • Feat Leopold Edelstein Icon_minitimeLun 11 Jan - 18:35


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Stronger than you


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Il s'attendait bien évidemment à ce que le garçon commence à se plaindre, à geindre comme l'enfant pourri gâté qu'il était. Kiku le voyait parfaitement au berceau, élevé avec la douce sensation d'une cuillère en argent dans la bouche. Il n'avait qu'une envie à cet instant, le faire tomber de son piédestal, lui faire comprendre que la vie n'était pas facile, qu'elle n'offrait pas tout sur un plateau, et qu'elle pouvait au contraire se montrer cruelle envers les personnes égocentriques, perfides et malhonnêtes. Quoi qu'il arrive, le bien l'emportait toujours. Et le japonais ne se plaçait clairement pas du côté obscur.

Il attendait patiemment, savourant sa victoire prochaine, que Leopold capitule, et laisse transparaître une moue de perdant, de gosse pris en faute. Mais sa surprise grandissait de plus en plus à mesure que les secondes s'écoulaient, sans que le plus jeune serdaigle n'ait la moindre réaction. Il se contentait de le fixer, sans un mot comme s'il était long à la détente, ou qu'au contraire, qu'il sondait l'âme du japonais. Comme s'il pouvait sentir la façade confiante qu'il essayait de se bâtir, dissimulant la crainte de se retrouver écrasé par le caractère irascible de l'autrichien. Il refusait de plier devant lui, et ses gênes japonaises étaient bien loin derrière lui. Le petit garçon frêle qui s'excusait au moindre faux pas semblait, faute d'avoir disparu, au moins s'être construit une carapace capable de le protéger de l'adversité. Mais cette enveloppe cuirassée avait ses limites et s'effritait peu à peu alors que le plus petit ne bougeait toujours pas. Kiku commençait à transpirer, retournant dans tous les sens cette simple phrase:

"Mais... qu'est-ce qu'il est train de faire?"

Ce regard inquisiteur, posé sur lui, le gênait. C'était dérangeant, cela regardait au plus profond de lui, comme si l'enfant pouvait percevoir quelque chose que personne d'autre ne connaissait. Quelque chose que l'aîné ne montrait à personne. Il voulait fuir devant cet œil fixe et obscène, mais son honneur tout comme sa peur le forçaient à rester campé sur ses positions. Déjà car tourner les talons serait synonyme de capitulation, et car il savait qu'avec l'anxiété qui lui tordait le ventre, il ne pourrait faire deux pas sans s'écrouler une fois de plus au sol. Droit sur ses jambes comme un soldat, il subissait le contre-coup de son audace précédente. Cela n'avait jamais été dans sa nature de se montrer aussi agressif, de sortir les crocs pour riposter face à quelqu'un qu'il considérait comme un ennemi. Son courage commençait à faiblir douloureusement, et il voyait son éducation revenir au galop.

Il fut presque soulagé lorsque le garçon bougea enfin. Il aurait été terrorisé de devoir rester ainsi pour toujours, à se dévisager, attendant que l'autre se décide à bouger en premier. Dans un sens, c'était une victoire pour lui, car Leopold avait esquissé un mouvement avant qu'il n'ait à le faire. Mais son sentiment de réussite fut interrompue nette lorsqu'il assimila le geste que le garçon effectuait. Il sortait le parchemin qu'il avait précédemment subtilisé de la poche de son veston. Kiku aurait dû être heureux qu'il abandonne enfin, qu'il se décide à lui rendre ce qui lui appartenait, car cela prouvait que ses arguments avaient été efficaces. Pourtant, loin de l’allégresse qu'il aurait dû ressentir, il sentait se rependre en lui une certaine... déception. Il savait que Leopold était plus coriace que cela, et le voir laisser tomber aussi facilement le déconcertait. Assurément, il avait quelque chose derrière la tête, et ce n'était qu'encore plus effrayant que le silence lourd qui s'était instauré pendant ces secondes qui avaient paru des heures. Il vit sur son visage se dessiner un sourire mauvais, perfide qui lui glaça le sang. Comment un enfant pouvait-il arborer un telle expression? Il lui jetait littéralement au visage une haine certes enfantine, mais cela ne la rendait qu'encore plus blessante, plus effrayant. Et les paroles qu'il prononça reflétaient également cette mauvaise foi, ce désir de lui en faire baver comme il avait tenté de le faire, sans succès visiblement.

▬ Je suis ravi d’entendre que vous vous entendiez bien avec  notre cher préfet mais il n’y aura pas besoin de le déranger. Je vous rends votre dessin si vous le désirez mais sachez que ça m’est égal.

Une fois de plus, il fut étonné. Il allait vraiment en rester là? Tourner les talons après lui avoir rendu ce qu'il avait pris avec tant de plaisir? Quelque chose clochait. La réponse lui fut apportée presque aussitôt sur un plateau d'argent.

▬ J’ai trouvé réponse à mes questions, vous me l’avez-vous-même montré.

De quoi parlait-il? Qu'avait-il découvert qui méritait cet air rieur dans ses yeux, cette délectation intérieure pourtant si apparente dans la voix, la risette et les prunelles améthystes de l'autrichien? C'était du bluff, sans aucun doute. Pourtant, une pointe d'inquiétude s'empara du japonais. Pourquoi vouloir lui faire peur si le jeune serdaigle n'avait pas de réel plan? Il serait vite démasqué. Mais il comprit que cela n'avait rien de paroles en l'air, lorsque les pupilles de Leopold quittèrent son visage figé par l'attente, pour fixer le parchemin enroulé qu'il tenait toujours au creux de sa petite main pâlit par le clair de lune. Ce même astre qui donnait au garçon cet aspect fantomatique, spectral, comme si le japonais faisait un cauchemar dont Leopold était le centre, le début et la chute. Une créature sortit de l'ombre pour l'emmener avec lui dans les profondeurs, son sourire carnassier annonçant sa pénitence prochaine. À cet instant, il comprit à quel point l'enfant était perfide. Il sut immédiatement qu'il avait l'intention de se servir de ce qu'il avait vu sur ce simple dessin, et de s'en servir contre lui.

▬ J’ai vu que vous n’étiez pas indifférent aux charmes de cette fille, même si elle l’est auprès de vous.

Il s'empourpra avant de pouvoir s'en empêcher. S'il était capable de contrôler au mieux ses émotions en tant normal, ce sentiment-là était indomptable et se manifestait sans lui demander son avis. Il suffisait de voir le sourire qu'il affichait alors qu'il dessinait la malaisienne, alors qu'il était si rare qu'il affiche sa joie aussi facilement, en dehors des moments qu'il partageait avec ses amis. Son simple souvenir parvenait à lui faire oublier ses soucis, mais désormais, ces derniers revenaient au galop alors qu'il affrontait l'autrichien du regard. Il savait bien qu'Aisa lui était indifférente, mais il n'y avait pas besoin de retourner le couteau dans la plaie! Du moins... était-ce le cas en temps normal, mais l'autrichien n'était en rien un "cas normal". Il était son ennemi, un tireur de précision, qui savait frapper là où ça faisait mal. Et qui avait choisi Kiku comme cible. La pauvre proie ne pouvait que fuir les coups qui pleuvaient sur elle, usant d'une défense qui maintenant, lui paraissait futile. Prévenir Ludwig? C'était trop gentil, trop simple face à un tel maître dans l'art du chantage. Il lui en faisait d’ailleurs la démonstration, à présent.

▬ Elle vous ignore mais s’intéresse à mes travaux, je pourrais à l’occasion lui parler des votre, notamment celui ci. Ce ne serait qu’une discussion courtoise entre gens bien élevés mais je vous préviens, il m’arrive que quand je me mets à parler de dessin j’ai du mal à tenir ma langue. Ne prenez pas ceci pour de une menace, juste un avertissement car c’est la simple vérité.

La voilà donc, cette intimidation qu'il attendait. Son point faible venait d'être mis à nu en trois petite phrases, mais néanmoins aussi meurtrières que des balles de sniper. Où le jeune homme avait appris à mettre à genoux les autres avec tant de facilité, ça il n'en savait rien. En revanche, il savait que ces simples mots venaient de le mettre en énorme difficulté. Sa première rencontre avec Aisa avait déjà été des plus chaotiques. Si de surcroît l'autrichien s'amusait à le faire passer pour un pervers en évoquant ce dessin, la relation des deux serdaigles repartirait de nouveau sur des bases exécrables. Ou il pouvait même décider de carrément aborder les sentiments nourris par la japonais à l'égard de la jeune fille, ce qui était sans doute pire. Qu'elle l'évite car elle le pensait être un dévergondé était une chose, il avait déjà été traité bien pire que cela -même si dans le cas de la malaisienne, cela faisait quand même un peu plus mal. Mais qu'elle le fuit en sachant l'amour qu'il lui portait lui était insupportable. De plus, elle était typiquement le genre de personne qui aurait trouvé ses sentiments ridicules. Quoi, il l'avait rencontré une fois, sans même lui parler, sans rien connaître d'elle, et il avait eu le coup de foudre? C'était tiré par les cheveux, et il aurait dû se montrer bien content que ses amis ne lui aient pas fait part de leur scepticisme. Tous les efforts qu'il faisait, et qu'il tenait à faire encore dans le futur risquaient d'être réduits à néant par cette fausse tête d'ange, à cause d'un pauvre dessin qu'il avait pris le risque de dessiner en public, aux yeux de tous, bien qu'il s'était cru en sécurité à cette heure tardive de la nuit. Il souhaitait se rapprocher d'Aisa, plus que n'importe quoi, et Leopold se mettait en travers de sa route, menaçant de tout révéler -il n'y aurait ni souvenirs ou moments partagés ensemble, ni déclaration romantique, juste cette sentence bête et plate du plus jeune. Et il lui disait cela avec cette air innocent, qui se voulait attendrissant mais qui cachait en vérité le visage d'un démon.

Ce même démon qui s'avançait maintenant vers lui, son butin en main, pour ouvrir avec effronterie la paume de l'aîné à sa vue et l'y déposer, comme s'il lui disait "Tiens, je n'en ai plus besoin. J'ai tout ce qu'il me faut pour détruire ton existence, à présent". Et Kiku le ressentait ainsi. Ce bout de papier entre ses doigts n'étaient plus vraiment là. Il était encore en la possession de l'autrichien, dans un sens. Son croquis ne lui appartenait même plus. Que comptait-il encore lui voler?

Il se maudirait plus tard de s'être posé cette question. Car d'aussi près, le regard agressif du plus jeune n'en était que plus stupéfiant, plus terrifiant. Il était comme une morsure, qui laissait couler son venin sur l'âme du serdaigle, qui l'absorbait sans protester, faible comme elle l'était sous son blindage en acier de pacotille. Ce venin le rongeait, le faisait revenir des années en arrière, et le faciès de Leopold se superposa à celui de tous ces enfants qui venaient ennuyer Kiku lorsqu'il était jeune. Ces enfants qu'il passait son temps à éviter en restant en classe pendant les quinze minutes de récré, où les élèves se transformaient en armée de petits soldats tous plus cruels les uns que les autres. De toute manière, il avait trop de travail pour aller s'amuser. Mais les chérubins revenaient toujours à la charge, dès que l'occasion se présentait. Et c'était ce même air de dégoût, de jugement qu'ils lui lançaient, se moquant copieusement de ces yeux, de son air de fantôme, se moquant de sa faiblesse et en profitant pour le martyriser. Ce même air de haine, enfantine mais meurtrière, violente, que lui adressait l'autrichien. Il essayait de garder une expression neutre, solide, mais au fond la terreur pouvait se lire. Kiku s'était promis de ne plus jamais recevoir ce regard, de ne plus s'attirer les foudres de personne. Il devait mériter, si ce n'était de la gentillesse, au moins de la bienveillance venant des autres, de tous les élèves qu'il rencontrerait. Mais avec l'enfant, cela avait une défaite cuisant, totale. Cet éclair dans ses yeux prune le lui faisait comprendre.

Il voulait fuir. Mais une fois de plus, c'est l'autre qui esquissa le premier geste. Il l'abandonna là, allant s'affaler sans permission sur le fauteuil qu'avait quitté le plus grand quelques minutes plus tôt. Il le contourna à peine, frappant presque son épaule de la sienne, comme s'il n'était pas là, qu'il pourrait passer au travers aussi facilement qu'une toile d'araignée, une image transparente. Et cette ignorance fut de trop pour lui. Une fois de plus, il était invisible. Lorsque les gamins n'étaient pas occupés à l'embêter, il l'ignoraient, lui laissant autant de présence qu'un simple esprit. On le traitait de fantôme, et l'on faisait en sorte qu'il en soit un, le laissant sur le côté, sans personne. C'était leur manière de le détester, et de bannir de leur monde le "monstre" qu'il était. Toutes les circonstances étaient réunies pour faire de Leopold Edelstein son pire ennemi, son pire cauchemar.

Il saisit le dossier du fauteuil pour éviter de tomber à genoux. Sa défense avait été réduite définitivement à néant. C'était un échec sur toute la ligne.
Sa seule réaction aurait eu de quoi décevoir n'importe qui, et il savait qu'elle décevrait sa Némésis. Mais il n'avait plus la force. Plus l'énergie de se battre. Il ne s'inclinait pas devant lui, c'était déjà ça. Mais son âme, elle, était au plus bas. Il murmura, la voix se voulant ferme, alors qu'au fond, tout était détruit:

▬ Qu'est-ce que tu veux?

Son visage avait perdu toute trace de stoïcisme, sa dernière lueur de courage, avec la dernière attaque. Il n'affichait plus qu'une mine défaite, capitulant, et il savait que même s'il était dos à lui, son adversaire le saurait, sans même le voir, et s'en délecterait.


Dernière édition par Kiku Honda le Lun 1 Aoû - 15:46, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [13 septembre 1990] Stronger than you • Feat Leopold Edelstein [13 septembre 1990] Stronger than you • Feat Leopold Edelstein Icon_minitimeDim 19 Juin - 19:23




Stronger than you


Feat. Kiku Honda












Il ne pu s'empêcher de décrocher un sourire. Leopold était satisfait de savoir son ennemi si affecté, bien que c'était une atténuation. En réalité il était ravi, enchanté de sentir le japonais au bord des larmes et jouissait d'un plaisir immense de l'avoir tant meurtri. Il avait à présent une large longueur d'avance sur lui, il le dominait largement. Sa supériorité lui montera sûrement rapidement à la tête lors de leurs futurs affrontements. Pour l'instant il se délectait du moment présent car même s'il ne voyait pas le visage de l'infâme adversaire il savait qu'il était au plus bas. Au plus bas de lui, sa si grande fierté, son si grand honneur rabaissé car il s'est fait lamentablement battre.

Le jeune garçon restait là, sans bouger, savourant chacune des moindre secondes de sa victoire. Il voyait le grand corps dressé face à lui se mettre à trembler et anticipait les doux sanglots qui sonneraient comme une plaisante et douce mélodie à ses oreilles. Le japonais avait fredonné quelques instants auparavant un air que Leopold aime particulièrement et ce dernier était bien persuadé que ses pleurs le combleront d'avantage. C'était le triomphe qui l'attendait de pied ferme, dès qu'il verrait le visage noyé de larme, pitoyable, qu'il sera entièrement satisfait. Pour cela il devait le contraindre à tourner la tête, lui montrer son visage lorsque ses yeux seront étouffés par la liqueur tant attendue. Or, Kiku avait décidé de rester impassible. Dommage, lui agira. Attendre qu'il pleure de lui même serait probablement drôle, qu'il essaye de se retenir et qu'il doive finalement ravaler sa fierté pour se laisser aller à la peine et qu'il soit parfaitement ridicule, mais Leopold, qui se prenait pour le héros de la soirée jouait en réalité au méchant garçon. Il fera lui-même couler le flot de larme qui coulera des yeux immondes .

Il aurait pu attendre assis encore assis un bon moment, à feindre de dessiner et en réalité immortaliser dans son esprit l'image de Kiku dans sa peine et son désarroi. Il déposa alors toutes ses  affaires sur la table basse prés d'eux, dessins et matériels bien soigneusement et avec une précaution particulière pour le verre d'eau dont il se sert pour ses aquarelles. Il se positionne confortablement dans le fauteuil et réfléchi à une tactique. L'ennemi est faible, une proie à abattre, tout ce qui lui faut c'est de craquer. Une phrase qui viendra pincer un nerf sensible ne doit pas être chose bien compliquée…. Enfoncer le couteau dans la plaie semble être une bonne idée, un seul coup et c'en est fini.


Alors comme ça, ça ne va pas fort niveau amour ? En même temps pauvre Aisa, se faire traquer par quelqu'un comme vous ne doit pas être chose simple. Je comprend qu'elle puisse vouloir vous repousser. 


Facile ? Puéril ? Oui mais pourquoi se compliquer la vie avec la victoire à portée de main ?


Qui voudrait accepter les avances d'un lâche qui ne sait affronter ses ennemis de face ? 


A ces mots Leopold se leva, se mettant ainsi droit en face du dos de Kiku.


 Un lâche qui ne saurait affronter la vérité...La vérité sur sa faiblesse démesurée? 


Qu'il lui hurle dessus, l'insulte ou l'empoigne, nulles de ses réactions ne lui importaient du moment qu'il pourrait voir le désespoir dans les yeux de Kiku. Sa voix avait était aussi tranchante qu'un couteau qui viendrait chatouiller la plaie béante de la fierté japonaise. Il se tenait tout prés de lui, il pouvait sentir les tressaillements dans la respiration de son rival. La question était : aura t-il le courage, l'audace de se retourner ? Selon ses paroles, Leopold savait qu'il exposait Kiku à un dilemme, s'il se retourne il lui donnerait l'occasion de le voir dans un état lamentable et s'il ne le faisait pas il ne répondrait pas à sa provocation et serait donc, selon ses dires, qualifié de lâche. C'était tout simple finalement de l'obliger à sa mettre face à lui. Tout ce que le petit autrichien attendait maintenant était les précieuses larmes qui viendraient se fracasser sur le sol.

Le blond était prêt à attendre ainsi autant de temps qu'il faudrait pour voir le résultat attendu, sa récompense. Il savait que le japonais finira par fondre en larme à un moment ou un autre et dans son propre intérêt il valait mieux que ce soit le plus tôt possible, comme ça il pourrait aller se réfugier dans ses draps plus rapidement, se cacher, fuir. Pour Leopold, Kiku est un lâche qui ne s'assume pas, entre autres qualificatifs peu glorieux. Et si jamais il venait à tomber à genoux avant de se retourner, alors l'autrichien irai vers lui, lui soulèverait le menton, et le regarderai de haut, droit dans les yeux et lui jetterait au visage toutes sa haine envers lui, comme un poison. Mais pour cela, il fallait attendre. Leopold sait faire preuve de patience et il saura le lui montrer.
Il reste là, impassible et d'un regard plus que mauvais, perfide et exécrable...Tout ce qu'il déteste en Kiku. Il le rend mauvais. Malgré lui il le corrompt, le déshumanise, rend le jeune garçon pur qu'il était empreins à rêver des pires atrocités. Il le réifie, ne faisant de lui plus qu'un flot de haine, prêt à ravager les vices qui ronge le japonais et lui aussi s'il le faut. Tous ces travers qu'il lui reprochait, il en devenait maintenant l'incarnation. Sans s'en rendre compte Leopold passait du brave héros à la pire des vermines par la seule influence de sa propre animosité qu'il éprouve pour son adversaire. En ce moment même, il n'avait d'ange plus que l'apparence, si on enlève à son allure ce sourire si malveillant.

Il n'était plus l'heure pour lui de se remette en question, plus l'heure d'établir une notion de bien ou de mal, il n'était plus l'heure de se justifier mais l'heure de faire souffrir, tordre en son être, de laminer, d’exterminer, de massacrer, d’anéantir et de réduire en poussière les espoirs de l'autre. Ce ne sera pas la détermination du japonais qui le sauvera, loin de là, car celle de Leopold est plus forte, plus puissante. S'il le faut il l'aura à l’épuisement mais il ne faiblira pas.  Il saura faire face jusqu'au bout et ce ne sera pas lui qui demandera une trêve, il attendra que Kiku le lui demande, le supplie afin d'avoir recours à une armistice mais l'autrichien refusera. Il attendra de le voir plus bas que terre, dans la misère et le supplice.

Ce soir là, Leopold n'était plus vraiment lui même. Il était possible de le qualifier de tous les noms, les plus injurieux les uns que les autres. Il n'a jamais été fait d'amour mais celui ci avait été éradiqué, effacé le temps d'une soirée pour laisser place à de la violence, uniquement de la violence. Nulle fatigue ne pourra l'atteindre, plongé dans un combat incessant l'autrichien s'assurera la victoire quoi qu'il en coûte. Le brun tremblant qui se tient face à lui finira à ses pieds sans nul doute.


-Tu me laisseras gagner, pense-il, tu succomberas par toi même. Je suis plus fort que toi.


Plongé, noyé par ses péchés envahissants et ses illusions, Leopold coule. Un cœur sombre se forme en lui et s'écroule dans une haine démentielle et incommensurable. Une autre facette de lui s'est éveillée. Rien ne saurait l'écraser, il tiendra jusqu'au bout, dans cette maudite soirée pourtant si belle et resplendissante. Un clair de lune sans aucun nuage, un paysage magnifique mais pourtant témoin d'un combat d'une harmonie rompue. Une nuit splendide mais sombre, noire où ni la lune et ni les étoile ne peuvent éclairer les esprits embrumer de fumée, de nuée ténébreuse des jeunes Serdaigles. Des enfants prétendant être des hommes, perdus dans la pénombre de la nuit. L'un sanglote, l'autre sourit mais aucun des deux ne sera heureux après cela.

Le feu crépite toujours dans la pièce froide, gelée de cette atmosphère glacée . Un tableau terne, une fresque givrée. Le silence des deux, leur immobilité se fondent dans le décor aux couleurs froides. Des larmes couleront, elles perleront des yeux fatigués et se tairont sur la pierre à leur pied.

Froid, Silence et Haine. Les rois et reine, les souverains de la nuit règnent ce soir là plus que jamais. Aucun échappatoire, juste une immense tristesse peut s'en suivre. Les apprentis braves apprendront à leurs dépends que c'est tout ce qu'il y a après la haine, un venin sombre et glacé parcourant leur corps. Il les réchauffe pour qu'ils soient ensuite transis de froid.

Leopold laisse échapper un léger rire, un pouffement. Dire qu'il ne sait même pas pourquoi il le hait tellement. Mais il le hait c'est sûr, pour tout. Tout ce qu'il a fait et tout ce qu'il fera, pour toute sa vie, il le hais du plus profond de lui. Il ne voit rien d'autre, aveuglé, que la victoire. C'est la seule issue possible, il n'a pas le choix il est obligé de la prendre.

La fin est proche. Il n'y aura plus que quelques échanges entre eux mais la haine, cette haine permanente continuera encore et encore.

Ils se ressemblent tous les deux, ils se ressemblent tellement, à se noyer dans leurs fautes, engloutis, submergés tellement, si profondément. Une détermination sans faille à leurs côtés, pour vaincre.







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MessageSujet: Re: [13 septembre 1990] Stronger than you • Feat Leopold Edelstein [13 septembre 1990] Stronger than you • Feat Leopold Edelstein Icon_minitimeMer 3 Aoû - 19:41


&





Stronger than you


ϟ ℱeat. Leopold Edelstein
Il ne savait pas dans quoi il s'était fourré. Mais maintenant, impossible de revenir en arrière, même s'il le voulait. Que pouvait-il faire de plus? Maintenant, c'était lui et Leopold.

Il savait que leur haine, leur rage l'un pour l'autre ne s'arrêterait pas là. Cette soirée n'était que le prélude d'une rivalité sanglante et sans fin. Chaque fois que leurs regards se croiseraient, leur animosité resurgirait et ils se détesteraient à nouveau, balayant au passage toute tentative de leurs amis pour les réconcilier. Personne ne pourrait y faire quoi que ce soit. Eux seuls étaient responsables de ce qu'il leur arrivait. Ils étaient loin d'être des adultes, et pourtant ce combat avait le goût des batailles que menaient leurs aînés. Oubliées, les bagarres enfantines où après avoir échangé des coups, on serrait la main à son ennemi pour partager une douce concurrence. Celle-ci serait loin d'être douce. Elle serait sombre, meurtrière, injurieuse. Elle leur ferait perdre les dernières gouttes d'humanité qui subsistaient dans leur sang. Elle les mènerait au rang de monstres. De nouveau, Kiku devenait ce monstre blessé qui avait supporté les insultes de ses camarades en primaire. Il cherchait de nouveau à fuir, à se cacher. Face au regard de l'Autrichien, il se sentait si seul... Et les paroles de ce dernier ne faisait que chercher à l'enfoncer un peu plus dans sa peur, dans ce néant, ce gouffre auquel il avait tenté de s'arracher, s'accrochant de toute ces forces à ceux qu'il aimait, à ce qu'il lui restait. Mais que lui restait-il...? Tant de ses amis l'avaient quitté... Et aujourd'hui, la même chose se produisait avec Aisa, avec Feliciano... Ils s'éloignaient de lui, ou refusaient de l'avoir à leurs côtés. Que pouvait-il faire pour les garder? Il ne pouvait simplement les contraindre, les forcer à ne pas l'abandonner. Cette solitude nouvelle tentait encore de l'emmener, lui montrant que tout ce qu'il avait gagné n'était que futilité et illusion. Les atrocités perpétrées cette année le démontraient. Personne n'était à l'abri. Encore une fois, il allait perdre tout ce qui lui était cher. Arriverait-il à le supporter? À regarder ceux qu'il aimait, blessés, sans ciller, sans pleurer? Poudlard l'avait sauvé, mais aujourd'hui, qui pouvait bien sauver Poudlard?... Leopold ne faisait que le préparer à ce cataclysme, à cette guerre qui leur enlèverait à tous des proches, des camarades, et bien plus encore. Il sentait déjà sa joie le quitter de plus en plus, à mesure que son être se remplissait des paroles venimeuses et acides du Serdaigle.

▬ Alors comme ça, ça ne va pas fort niveau amour ? En même temps, pauvre Aisa, se faire traquer par quelqu'un comme vous ne doit pas être chose simple. Je comprend qu'elle puisse vouloir vous repousser.

Le voilà qui retournait le couteau dans la plaie. Kiku comprenait ce qu'il voulait dire. "Quelqu'un comme lui". Oui, il avait des passes-temps étranges, et il avait parfois la sensation d'être en marge de ses amis. On l'avait aidé à accepter cette différence, et pourtant, il sentait toujours qu'il avait quelque chose de divergent, de dérangeant. Une chose que les élèves ne pouvaient pas accepter. Ce simple dessin qu'il avait fait, de ses propres mains, qui était sorti de son imagination lui faisait honte, à présent. Il ne reflétait en rien la réalité. Aisa ne le regarderait jamais ainsi. À quoi bon se battre? Il avait ruiné ses chances dès leur rencontre.

▬ Qui voudrait accepter les avances d'un lâche qui ne sait affronter ses ennemis de face ?

Un lâche... C'était sans doute ce qu'il était. Il parlait de modestie, se disait timide, mais en réalité, il était juste effrayé par tout ce qui l'entourait. Le monde tout entier était un danger pour lui. Il était paniqué à l'idée de blesser qui que ce soit, et ainsi d'être blessé en retour. Alors il se taisait, s'excusait dès qu'il commettait une erreur, fut-il responsable ou non. Même dans cette école, il n'était en aucun cas libre. Tous ses mouvements lui étaient dictés par cette enfance où il avait été meurtri, exclu. C'était pour cela qu'il détestait tant Leopold. Il lui rappelait cette partie oubliée de lui-même. Il lui rappelait qu'il était un lâche, et qu'il avait peur. Alors qu'il avait tout tenté pour l'oublier. Le visage de son père tenta de se frayer un passage dans ses pensées, mais Kiku se força à le rejeter. Il ne manquait plus que ça, et la victoire du garçon serait totale. Et de toute manière, l'enfant semblait bien décidé à l'arracher de ses propres mains. Le Japonais l'entendit se lever, l'approcher, se plaçant derrière lui. Sans même le voir, Kiku sentit son regard pesant sur lui, comme un poids tentant de l'écraser tel un insecte. Tout son corps lui hurlait de fuir, ou de le repousser, s'accrochant toujours misérablement à ce fauteuil comme à une bouée de sauvetage qui lui éviterait de se noyer dans ces yeux inquisiteurs.

"Ne m'approche pas" pensa-t-il "Ne viens pas près de moi"

Ils étaient tels deux aimants aux pôles identiques forcés de se rapprocher, alors qu'ils tentaient à tout prix de s'éloigner l'un de l'autre. Kiku luttait. Se laisser atteindre, ou rejeter ce contact? Il fallait tenir. Mais tenir pour quoi? À quoi bon résister alors qu'il avait déjà perdu? Alors qu'il avait déjà tout perdu...

"Kiku, bon sang! Cesse de trembler et reprend-toi!"

Ce n'était pas sa voix. Celle-ci était ferme, autoritaire, mais juvénile, si lointaine... Il la connaissait si bien. Elle l'avait tant réprimandé, tant rassuré, tant exaspéré. Pourquoi l'entendait-il maintenant, alors qu'il était au plus bas?...

"Tu ne vois pas que tu es quelqu'un de génial?"

Sa voix. Il avait toujours cherché à l'encourager, à le tirer vers le haut, le mettre à sa hauteur. Comment pouvait-il se permettre d'abandonner maintenant, après tous les efforts qu'il avait fait? Il lui avait promis. Promis d'oublier son père. Promis d'oublier sa peur. Il n'était plus un lâche. Le nom du cousin de sa Némésis se répercuta dans sa tête tel un vent violent, balayant chaque argument sans doute véridique, mais dérisoire de Leopold. Tout cela était un détail. Il ne devait plus enfouir tous ses cauchemars, même si cela lui faisait mal. Même s'ils cherchaient à l'écraser, à l'étouffer. Il fallait les affronter. Et l'autrichien était l'incarnation de ces mauvais rêves. Il fallait donc l'affronter lui. Pas le vaincre, comme il l'avait souhaité, mais simplement lui faire face. Lui montrer qu'il n'était pas le maître ici. Lui dire:

"Je suis plus fort que toi"

Il ne lui donnerait pas ce qu'il voulait. Il ne lui montrerait ni larmes, ni désarroi. Car il n'était pas seul. Peut-être bien que cela ne marcherait pas avec Aisa. Peut-être bien que Feliciano les laisserait quelques temps pour les protéger. Peut-être bien qu'il avait perdu des êtres qui lui étaient chers. Mais il lui restait Ludwig. Arthur. Erzsébet. Peter. Il devait se battre encore pour eux. Pour ces personnes qui l'avaient aidé à s'accepter. Qui lui avaient souri. Qui l'avaient fait sourire, lui. Il devait garder en tête leurs mines radieuses, les moments passés avec eux. Étrangement, malgré son visage tordu par le chagrin, l'ombre d'un sourire parvient à se glisser sur ses lèvres. Leopold se demanderait sûrement ce qu'il s'était passé. Comment Kiku avait pu passer outre ses attaques, ses assauts, alors qu'il était si près du point de chute. Une chute vertigineuse, sans retour, vers la tristesse. Il s'éloignait petit à petit de ce pic, cette falaise dont le trou béant avait tenté de l'engloutir. Il faisait marche arrière. Il ferma les yeux. Prit une grande inspiration.

"Alors ressaisis-toi, lève la tête ! Et sois fier !"

Et il se retourna.

Il fixa le garçon dans les yeux. Il y chercha la surprise, le questionnement, la rage face à ce calme que son adversaire osait afficher après tout ce qu'il avait pu lui faire subir, malgré toutes ses morsures, dont les marques restaient visible sur son esprit, plus que sur sa chair. Il voulait lui faire comprendre, par ce regard, qu'il était désormais protégé. Il n'avait plus peur de lui. Et il était prêt à lui rendre ce qu'il lui avait fait. Il n'avait rien à objecter à tout ce qu'il lui avait dit. Oui, Kiku était un lâche. Oui, sans doute ne trouverait-il jamais l'amour à cause de ces activités originales. Mais d'un autre côté, il était toujours soutenu par ceux qui l'aimaient encore, et qui avaient accepté tous ses mauvais côtés. Discret, peureux, pleurnichard, pessimiste. Ils avaient tout accepté. Le plus jeune Serdaigle pouvait tenter de le frapper s'il en était capable. Mais il pouvait désormais voir que la détermination du Japonais était intact. Il pouvait le juger pleinement s'il le souhaitait. Mais il était trop tard pour les excuses.

▬ Je...!

Cette dispute aurait pu avoir un dénouement satisfaisant. Kiku aurait peut-être même pu rabattre son clapet à Leopold, en lui montrant qu'il se fichait de tout ce que le garçon pouvait dire, qu'il n'avait pas besoin de lui pour se rendre compte de ses erreurs et qu'il continuerait à vivre en les acceptant. Mais c'était sans compter sur le chaton, toujours dissimulé à l'ombre de la table, qui en avait décidé autrement. Shin'ju avait beau être un animal câlin, adorable et avenant, quiconque osait toucher à son maître ou le faire souffrir devenait un ennemi. L'Autrichien ne lui avait jamais rien fait de mal. Il lui avait même manifesté la plus grande gentillesse, et offert des caresses comme il les aimait. Mais le félin voyait bien que Kiku ne s'entendait pas avec son vis-à-vis, même, qu'il était blessé par la conversation qu'ils entretenaient. Et ça, Shin'ju ne pouvait l'accepter. Il fallait y mettre un terme. Sortant de sa cachette, il bondit d'un geste souple sur la table. Connaissant déjà la conséquence de ce qu'il s'apprêtait à faire, il espérait que le garçon ne lui en voudrait pas trop. Mais c'était la seule solution à ses yeux. Il avisa le carnet à dessins et le verre d'eau posé près de ce dernier, les deux sagement éloigné l'un de l'autre. Innocemment, il vint se frotter au récipient, comme à la recherche de quelques grattouilles, faisant pencher dangereusement ce dernier. Après un effort supplémentaire pour le pousser, le verre finit par se renverser complètement, aspergeant le carnet, la desserte et le sol d'eau sale et colorée. Le bruit de l'eau s'éparpillant cloua le bec au Japonais, le coupant dans son élan alors qu'il s'apprêtait à se défendre. Il resta bouche bée, observant avec effarement le carnage que venait de provoquer son familier. Les pages remplis d'illustration absorbaient le liquide à une vitesse alarmante, se ramollissant, les dessins perdant leurs teintes pour ne devenir plus que des tâches informes et délavées. Kiku savait l'horreur que représentait un cahier de croquis ou une photo trempés ou abîmés. Le cauchemar des amoureux de l'art. Et sachant la passion que Leopold vouait à tout ce qu'il créait, il savait que ce qui venait de se produire ne le ravirait pas. Il se prépara à recevoir en pleine face sa fureur noire et sans précédent. Sans même le vouloir, il venait sûrement de se faire détester davantage par son ennemi.
Kikoo, la victime
Kikoo, la victime
Kiku Honda

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MessageSujet: Re: [13 septembre 1990] Stronger than you • Feat Leopold Edelstein [13 septembre 1990] Stronger than you • Feat Leopold Edelstein Icon_minitimeJeu 2 Fév - 11:46

 




Stronger than you


Feat. Kiku Honda









Son regard était empli de détermination. Enfin. Cette bataille allait se terminer. Il allait vaincre ! Malgré lui un large sourire de satisfaction ornait son visage ; un sourire dément et victorieux. Il attend de le voir, ce regard si désespéré, si détruit. Le visage du japonais distordu par le chagrin. Des larmes qui auraient coulées à n'en plus finir. Le pauvre Leopold ne savait même pas ce qui le faisait tant s'impatienter de l’humiliation de Kiku, mais il se hâtait d'admirer sa destruction. Il l'attendait de pied ferme il en était certain. La fierté bouillonnait dans son sang d'aristocrate, il se pressait de crier -non, d'hurler !- au monde son triomphe ! L'orgueil est caché au fond du cœur de l'artiste. N'est ce pas l'autosatisfaction de ses œuvres qui remplissait sa vie de joie ? Il se suffit à lui même par orgueil, une impertinence qui le rend amer. Il se contente et se persuade de l'inutilité des autres, qu'il n'a besoin que de lui même. Et ce n'est pas des plus faux. Il est très autonome et indépendant pour un petit de son âge. Il s'était fait violence afin de pouvoir être le plus libre possible, de n'être dépendant de qui que ce soit. Juste lui, juste ses œuvres, juste l'Art. Le reste n'est que superficiel. Après il est vrai qu'il s'est attaché, s 'est fait des amis, ce qui est normal. Il n'avait pas prévu de devenir si affectif. Mais très certainement comme pour compenser, il déteste de tout son être une certaine personne. Une personne qu'il veut abattre à tous prix.

Toute parcelle d'empathie a quitté le blond. Froid et effronté, un venin dégoulinant de ses crocs de vipère. Il aimait la manière dont il le faisait souffrir.

Le voilà qui se retourne, le voilà qui réplique.

-Je...!

Il entendit un bruit de verre, le glaçant d’effroi, qui heurta la table. Leopold détourna son regard sur le côté, livide. Il ressemblait plus que jamais à un fantôme. Le regard vide et son cœur détruit. Il ne tombait pas de son merveilleux piédestal, non, il se mangeait violemment le sol, s'écrasait par terre. Lui qui venait de se bercer de douces illusions. Ses yeux ternes et humides ne s'empêchaient de quitter le désastre de vue. Gâchés, ruinés.

-Tergeo ! Tergeo ! TERGEO !

Le petit se précipita vers son travail qui venait d'être réduit à néant. Pourquoi diable était il incapable de lancer un simple sortilège de nettoyage pour rattraper ce carnage? Ce n'était pas possible, non, ça ne pouvait être vrai. Certes les accidents arrivaient, même à lui, mais ce ne pouvait en être un; pas en la présence de l'être perfide et ignoble qu'était Kiku. Il l'avait voulu, oui, ce dernier voulait que ça arrive. Leopold le jugea responsable, sans même chercher à connaître les faits. Un rage bouillonnante submergea sa haine froide. Un regard de rancune se porta sur le japonais. Il était coupable, cette ordure avait mis son plan à exécution lorsqu'il avait le dos tourné pour échapper à sa sentence ! Cependant, le cadet Edelstein, avant de déverser son flot de colère sur le fautif, prenait soin de sauver ce qui pouvait être sauvé. Il échappa un rictus nerveux. Irrécupérable. Et que ce fichu asiatique ne prétende pas que le responsable était le chat. Leopold savait au plus profond de lui que c'était bel et bien Kiku le fautif, criminel abject qui ose lever la main sur son Art. Que pouvait t-il faire de plus que constater le sacrilège? Oh que oui il le savait.

Il laisse tomber le désastre sur la table et serra sa baguette serrée entre ses doigts, le blasphème n'allait pas rester impuni. Il était trop tard pour des excuses. Les péchés allaient être purgées, et Kiku en souffrira. Il avait fait l'écart de trop. Il était l'heure du jugement, il allait sonner, il allait être fatal. Si Kiku était une fleur délicate, le chrysanthème qu'il prétendait être, alors il allait le calciner. Car en cet instant, son rêve et son espoir le plus cher était d'exterminer le coupable. Les cloches du châtiment retentissaient dans l'esprit de Leopold. Il était certain que le dépravé allait mordre la poussière.

Leopold leva sa baguette, fou de rage, devant Kiku. Il le regardait avec une hargne sans nom. Il entrouvrit la bouche, prêt à jeter un florilège d'insultes et de sortilèges. Leopold savait que s'il faisait un pas de plus le moment ne serait pas agréable. Il était plus petit, probablement un moins bon sorcier -même si ça lui coûtait horriblement de l'admettre-. Il était clairement en désavantage, et pourtant, il se cru pousser des ailes. Il était son pire cauchemar.

Non.

Sa gorge se serrait.

Il ne pouvait pas hésiter.

Pas maintenant.

Il n'en croyait pas lui même.

Les secondes s'éternisaient ainsi. Ses muscles étaient tendus, tétanisés, immobilisés. Il se retrouvait pétrifié à l'idée de lancer le moindre sort sur sa propre némésis. Était-ce la rage qui figeait ses tripes ? La raison était-elle finalement plus forte que la rage ? Mais Kiku avait dépassé les limites. Il devait le punir. Pour tout ce qu'il avait fait. Pour cette arrogance sans bornes, pour cet égoïsme monstrueux. Son heure avait sonnée.

Mais il n'y arrivait pas. Il tremblait même. Cette charogne devait payer pour ne saurait-ce qu'oser vivre. Néanmoins, même s'il restait immobile, Leopold ne retrouvait pas son sang froid, bien loin de là.

Il aurait juré que des larmes coulaient sur ses joues. C'était intenable. Il était trop tard pour ravaler sa fierté. Il ne pouvait encore se regarder dans le miroir dans le doute que son ennemi juré l'ai vu larmoyer ainsi. Non ! Il ne devait pas abandonner !

Il soupira, se ressaisissant.

-Stupéfix.

Les larmes commençaient à ruisseler sur son visage ; il est beaucoup trop émotif, malgré ses grand airs. A présent que Kiku était  tout aussi immobile que lui, il avait tout le plaisir de se laisser aller. Il  se rassit sur le fauteuil. Il leva les yeux vers le félin.

-Ne t'en fais pas, je n'ai rien fais à ton maître. Même si je pense qu'il l'aurait mérité !

Il n'imposa pas plus la discussion à l'animal. Il essuyait ses yeux rouges. Quand allait t-il grandir ? Quand arrêterait-il de se laisser entraîner par ses émotions? Probablement jamais. Comme il était ridicule ; ses nerfs avaient pris le dessus sur lui jusqu'à faire couler des larmes. Il souffla longuement, les mains croisées sur son visage. Ses joues s'étaient teintées de rouge sous le coup de l'agitation. Et il tremblait. Il ne saurait donc jamais faire face à une confrontation, il allait à chaque fois fuir la queue entre les jambes. Il s'y refusait. Comment supporter d'être aussi faible ? Il allait devoir se montrer plus fort. Son excès de zèle de la soirée avait été vain, si c'était pour se finir ainsi. Pourtant il savait dans quoi il s’entraînait. Sa détermination était finalement défaillante. S'il savait lancer un sortilège d'oubliette il l'aurait fait sans hésitation, pour ne pas paraître si grotesque aux yeux de celui qu’il haït. Il saurait qu'il a abandonné. Il savait que Kiku était tout sauf stupide ; un être si odieux et manipulateur ne peut pas l'être.

Son cœur commençait à calmer ses battements et les sanglots s'étouffaient d'eux même. Comme il était puéril, comme il était enfantin, comme ça le répugnait d'être si faible. Il le tenait ! Il était entre ses mains ! Mais ses sentiments tournoyaient dans son esprit. Il avait était submergé par la haine et il se noyait à présent dans l'accablement. Si faible. A ce stage ce n'était pas de la compassion d'avoir épargné Kiku, c'était simplement de la faiblesse. Si ses nerfs ne l'avaient pas lâché, il se serait probablement fait renvoyer de l'école pour ce qu'il lui aurait fait subir. Dieu qu'il le haïssait, et il était incapable de porter la main sur lui alors que son adversaire avait même levé la sienne sur ses dessins.

Le flot cessa, laissant ses joues desséchées. Il avait encore le cœur au bord des larmes mais elles se refusaient à sortir . Voilà qui convenait déjà mieux au petit autrichien. Il regardait longuement le ciel artificiel. Les éclats valsaient au dessus de lui, l'éblouissant. Les étoiles se reflétaient dans les yeux anormalement mauves encore humides . Aussi, il se sentait frigorifié malgré le feu qui crépitait tout à côté de lui. C'était la fatigue qui l'emportait et s'engouffrait dans le tas de nerfs qui lui servait d'esprit.

Il prit ce qui lui restait d'affaire, comme s'il n'avait jamais était là de la soirée. Il prit la direction des dortoirs.

-Enervatum.








Serdaigle
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[13 septembre 1990] Stronger than you • Feat Leopold Edelstein

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