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[Septembre 1987] Þú ert ísilagður.. broí ? || Lukas.

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MessageSujet: [Septembre 1987] Þú ert ísilagður.. broí ? || Lukas. [Septembre 1987] Þú ert ísilagður.. broí ? || Lukas.  Icon_minitimeMar 3 Mai - 19:58

Andrés J. Thomassen & Lukas Thomassen
Depuis l'épisode de la noyade quand Andrés avait 5 ans, la famille Thomassen est déchirée. Le benjamin avait même oublié jusqu'à l'existence de son aîné. Mais que se passera-t-il quand ce dernier, en entendant le nom de son cadet, l'abordera enfin après 5 ans de séparation ?

Þú ert ísilagður... broí ?

"Andrés Thomassen !"

Grinçant légèrement des dents à l'entente de son nom, Andrés s'était redressé de toute sa hauteur - enfin si on peut appeler ça hauteur - avant de s'avancer vers le tabouret à trois pieds sur lequel il devait s'asseoir. Il s'était hissé dessus, dominant du regard l'ensemble des élèves de Poudlard qui attendaient plus ou moins impatiemment la fin de la Répartition qui s'éternisait. Lui aussi avait envie que ça finisse vite, déjà parce qu'il en avait marre de faire le pied de grue, et ensuite parce qu'il brûlait de savoir dans quelle maison on allait le placer. Il avait absolument tout lu là-dessus, et s'était déjà fait une idée. Sa mère avait parié pour Poufsouffle, et lui aussi. Il remplissait à peu près tous les "critères" pour y entrer et s'y voyait déjà. Mais s'il était persuadé d'y avoir sa place, le Choixpeau en avait décidé autrement.

"SERDAIGLE !"

C'était un peu le monde à l'envers. Il avait limite hésité à demander le service après-vente, leur Choixpeau avait sûrement un petit bug, genre tourne-disque qui passe la même phrase encore et encore. Du coup, il avait mis quelques secondes à se lever, secondes qui lui avaient semblées être des heures. Il était alors descendu du tabouret pour se diriger à petits pas rapides vers la table des bleus qui applaudissaient leur nouvelle recrue. Avec un léger sourire pour ses nouveaux camarades de première année, il s'était assis et avait lissé sa robe de sorcier toute neuve. La surprise de sa répartition fut vite effacée quand les plats avaient surgis sur les tables. Son estomac jusqu'alors noué avait crié famine et il s'était abondamment servi de tout ce qui était à sa portée, trop timide pour demander les pommes de terre à la sauce brune situées plus loin vers les élèves plus âgés.

Pour n'importe quel enfant, Poudlard était un lieu magique (on n'en attendait pas moins d'une école de magie ceci dit) et déroutant. Ses escaliers, ses portes dérobées, ses tableaux plus animés qu'un marché aux poissons et ses divers pièges n'étaient pas pour faciliter la tâche à un gamin de 11 ans qui découvrait les lieux. Andrés s'était perdu dès la première journée, et était resté coincé devant le heurtoir de la Salle Commune, ne sachant pas répondre à l'énigme. Très embarrassé, il s'était platement excusé auprès de l'élève qui avait su répondre à sa place, et s'était promis de ne plus jamais se retrouver dans cette gênante situation. Malheureusement pour lui, c'était loin d'être la dernière fois.

Andrés était d'un naturel peu avenant, alors s'il parlait naturellement avec les garçons de son dortoir, il n'avait pas encore cherché à se familiariser avec ceux des autres maisons, ayant déjà du mal à savoir qui était qui. Mais ce n'était pas un problème, il n'était en effet pas rare pour un enfant arrivant dans une école que de ne pas avoir d'amis dès la première semaine, et il ne s'inquiétait pas trop de cet état de fait. Il avait déjà fort à faire avec les cours qui venaient à peine de débuter et qui leur demandaient déjà une concentration extrême pour ne pas se perdre. S'il n'était pas Né-Moldu, il était à peu près au même niveau qu'eux, n'ayant jamais fréquenté le monde magique, il n'en connaissait que les rudiments que les livres qu'il avait potassés lui livraient. Il avait alors déclenché les rires de ses camarades de dortoir le premier soir, en ingurgitant un bonbon tout noir qu'on lui avait fortement déconseillé. Ses oreilles avaient alors sifflé de la fumée, lui donnant l'air d'une véritable locomotive.

Mais s'il y avait bien une chose qu'il avait comprise, c'était que pour réussir à Poudlard, c'était la même loi que dans les écoles moldues : il fallait travailler. Alors Andrés allait travailler, de toute son âme. Il voulait être un sorcier respectable et maîtriser à la perfection le moindre de ses sorts. C'était un objectif plutôt difficile à atteindre, mais qui ne faisait pas peur au jeune islandais, qui voulait avant tout que sa mère soit fière de lui, et qu'elle n'ait jamais à le traiter de monstre, comme elle l'avait fait avec son défunt père et le frère qu'il n'avait jamais connu. D'ailleurs Andrés ne s'était pas spécialement préoccupé de son sort en entrant à Poudlard. Il supposait que le jeune garçon s'était soit fait balloter de famille d'accueil en famille d'accueil, soit qu'il avait disparu avec son paternel. En tout cas, jamais les services sociaux n'avaient pris la peine d'appeler la mère de l'enfant à ce sujet, et elle le leur avait bien rendu. Ce trou dans la vie d'Andrés ne le gênait pourtant pas. Il n'avait aucun souvenir de ce que c'était d'avoir un aîné, ça ne pouvait donc pas lui manquer. Et s'il avouait être curieux de voir à quoi il aurait pu ressembler maintenant, il s'épargnait le casse-tête d'une recherche, et classait d'éventuelles retrouvailles dans la catégories des évènements hautement improbables voir miraculeux qui pouvaient se produire dans sa vie. Juste après gagner le gros lot à la loterie nationale.

Mais cette première semaine à Poudlard réservait son lot de surprises, s'il pensait que sa répartition serait la dernière, il se mettait le doigt dans l'oeil et jusqu'au coude. On ne pouvait pas trop lui en vouloir de ne pas savoir cependant.

En ce samedi matin, la plupart des élèves profitait du début de week-end pour se reposer, dormir un peu plus longtemps, ou profiter mieux du copieux petit-déjeuner qui leur était proposé. Andrés, en revanche, s'était levé tôt. Il était arrivé dans la Grande Salle quand celle-ci était encore presque vide, ne comptant que les rares tombés du lit qui erraient en quête de café. Lui avait préféré s'installer près d'un gros plat de pain perdu encore chaud qu'il tartina de confiture de fraise. Il en avait grignoté deux pour se réveiller un peu mieux, et avait alors pris son livre de sortilèges qu'il avait ouvert devant lui, faisant reposer la tranche contre un pichet de jus de citrouille pour le tenir debout et faciliter sa lecture. Sa matinée tranquille commençait bien, même s'il déplorait le manque de myrtilles pour accompagner le porridge.



Dernière édition par Andrés J. Thomassen le Mar 28 Juin - 21:47, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: [Septembre 1987] Þú ert ísilagður.. broí ? || Lukas. [Septembre 1987] Þú ert ísilagður.. broí ? || Lukas.  Icon_minitimeVen 6 Mai - 13:12

Þú ert ísilagður.. Broí ?
Septembre 1987
Andrés Thomassen
&
Lukas Thomassen
Lukas se souvenait de sa cérémonie de répartition comme si c’était hier, même si en réalité, ça s’était passé l’année précédente. Il se rappelait très nettement de son nom résonnant dans le silence de la grande salle, de ce tabouret sur lequel il avait eu du mal à s’asseoir, car il faisait alors partie des plus petits de l’assemblée -retard qu’il rattrapa bien rapidement quelques années plus tard-, du Choixpeau qui, à peine posé sur sa tête, cria le nom de Serpentard. C’était cliché, Lukas faisait partie de ces petites teignes qui rêvaient de faire de grandes choses et d’être reconnues. S’il fût accueilli avec entrain par les verts, il ne put s’empêcher d’être déçu, voire quelque peu effrayé à l’idée qu’aucun des membres de sa fratrie soit dans la même maison. Oh, il était ravi d’être à Serpentard, c’était à ses yeux la meilleure maison à Poudlard. Mais, quelques minutes plus tôt, Matthias lui faisait des grands signes, avec son sourire d’abruti et ses cheveux défiant la loi de la gravité. Evidemment, ce crétin avait fini à Gryffondor et Lukas n’avait aucun espoir de se retrouver dans sa maison. Son seul petit espoir reposait sur Berwald, mais le Choixpeau avait sans doute trouvé ça amusant de tous les séparer, puisque ce dernier avait fini à Serdaigle. Soit. Le Norvégien, d’habitude si fier, et si moqueur envers ses deux frères (on appelle ça l’amour vache), était là, au milieu de gens qu’il ne connaissait pas, à se faire tout petit. Lui qui était de nature dédaigneuse envers tout le monde, d’un coup, il ne se sentait pas à l’aise. Les années à l’orphelinat étaient loin, et même si Matthias était parti à Poudlard un an avant les deux autres, il n’avait depuis lors jamais été seul.

Lukas fût tiré de sa rêverie lorsqu’une nouvelle fois, son nom résonna dans la pièce. Son nom ? Pas vraiment, il ne connaissait pas d’Andrés, et il se dit qu’il devait être courant d’avoir des doublons de nom de famille dans l’école, vu le nombre conséquent d’élèves. Aussi, si Thomassen n’était pas un nom rare au Nord et particulièrement en Norvège, il se dit cependant que les Nordiques avaient tendance à fréquenter Durmstrang plutôt que Poudlard, mais sa petite famille étant l’exception qui confirme la règle, puisque leur père vivait au Royaume-Uni de toute façon, il ne fit pas plus surpris que ça d’entendre un autre nom à consonance nordique et qui plus est, le même que le sien. Il se désintéressa de la fille qui lui parlait pour regarder Thomassen deuxième du nom se poser sur le tabouret à trois pieds. Il se redressa légèrement. Il ne pouvait pas distinguer les détails de l’anatomie du petit blondin de là où il était, mais il fût crispé devant le spectacle qui s’offrait à lui.

Se pourrait-il que.

Il ne savait pas pourquoi il y avait pensé maintenant, en apercevant le gamin qui se fit expédier à Serdaigle. Mais en creusant dans les profondeurs de sa mémoire abîmée, il se souvenait vaguement qu’en fait, si, il connaissait un Andrés Thomassen, puisque c’était le nom de son petit frère. Celui qui lui avait été arraché il y a cinq ans de cela. Lukas n’avait que de très vagues souvenirs de sa famille biologique. Des bribes qui se baladaient par-ci par-là, des rêves, des cauchemars, toujours flous. Il n’avait pas de mal à retracer le visage de son géniteur dans sa tête, puisqu’il était celui qu’il avait le plus fréquenté, et même vu mourir, si ce n’est pas triste. Et si la femme qui l’avait mis au monde et ce petit bambin aux joues pleines et au petit nez retroussé lui avaient manqué de prime abord, il s’était fait une raison, et surtout, il ne les considérait plus comme de ce monde. Il n’avait jamais su ce qui leur était arrivé après le divorce, et avait accepté sa nouvelle famille. Il ne reviendrait jamais sur ce point : Matthias et Berwald sont ses frères, Oswald son père. Il ne cherchait pas plus loin. C’était comme ça, à présent.

Mais une boule gênante s’était installée dans son petit ventre de gamin de douze ans, et même après la cérémonie, il ne pouvait pas se retirer le visage de son frère de sang de la tête. Plus les jours passaient, plus il était persuadé que c’était lui. Andrés Thomassen, blond aux yeux bleus, son nez n’avait pas changé et ses tâches de rousseur étaient toujours présentes. Il avait grandi, certes, mais ses petites joues d’enfant étaient encore là. C’était lui. Ça faisait beaucoup trop de coïncidences pour que ce ne soit pas lui. Et après l’avoir un peu observé de loin, Lukas se disait que, peut-être, il faudrait qu’il aille lui parler. Mais il ne savait pas quoi dire, ni quoi faire. Il ne voulait pas non plus demander leur avis à ses frères actuels, parce qu’il avait peur de les blesser, ou que ça créer des problèmes, et ce même s’il savait qu’ils étaient ouverts et compréhensifs. Il ne savait pas pourquoi, quelque part, il avait honte.

Il ne fit le premier pas que lorsqu’il trouva ledit Andrés dans la grande salle, un samedi matin comme les autres. Lukas avait pour habitude de se lever tôt pour aller courir. Matthias et Berwald étaient plus grand que lui et commençaient à prendre de la musculature, surtout Matthias qui avait un an de plus. Le Norvégien ne voulait pas rester sur la touche et allait courir tous les matins pour entretenir son corps. Quelques tours de château, un détour par le lac et le stade, et il rentrait se laver et prendre un petit déjeuner consistant bien mérité. Il suivait ce petit rituel chaque matin, avec une exception pour le dimanche, où il préférait aller faire chier ses aînés (même si Berwald était plus jeune d’un mois, Lukas l’avait toujours considéré comme un aîné). C’est alors qu’il avait aperçu Thomassen junior.

Le jeune garçon ne savait pas vraiment comme s’y prendre. Il n’avait jamais eu à faire connaissance avec quelqu’un, encore moins avec son supposé petit frère dont il n’avait eu aucune nouvelle depuis cinq ans. Il décida donc de ne pas prendre de gants et d’aller directement s’asseoir à la table des Serdaigle, à côté de lui. A cette heure-ci, alors que la salle était pratiquement vide, il se dit que ça ne dérangerait personne. Il hésita une petite poignée de secondes avant de tendre la main entre les yeux du plus jeune et le livre.

– Hei. Je m’appelle Lukas. Et toi ?

Il savait son nom, en vérité, mais c’est comme ça qu’on démarre une conversation avec un étranger, non ?


Dernière édition par Lukas Thomassen le Dim 5 Juin - 21:39, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Septembre 1987] Þú ert ísilagður.. broí ? || Lukas. [Septembre 1987] Þú ert ísilagður.. broí ? || Lukas.  Icon_minitimeMar 10 Mai - 0:33

Andrés J. Thomassen & Lukas Thomassen
Depuis l'épisode de la noyade quand Andrés avait 5 ans, la famille Thomassen est déchirée. Le benjamin avait même oublié jusqu'à l'existence de son aîné. Mais que se passera-t-il quand ce dernier, en entendant le nom de son cadet, l'abordera enfin après 5 ans de séparation ?

Þú ert ísilagður... broí ?

Si Andrés savait qu'il avait un grand frère quelque part dans le monde depuis quelques mois, il ne s'était jamais vraiment inquiété de le retrouver. Pour lui, l'existence de ce frère éloigné était aussi importante que celle d'un chinois à l'autre bout de la planète. Bien sûr, ça l'avait quelque peu perturbé de savoir qu'il n'était peut-être pas mort, comme on lui avait dit depuis près de 6 ans, mais il n'avait pas ressenti le besoin de courir à sa recherche. Le syndrome de manque doit bien fonctionner quand on a déjà fait l'expérience de la chose qui devrait nous manquer. Et pour Andrés, ce n'était pas le cas. S'il avait vécu pendant 5 ans avec Lukas, il n'avait plus aucun souvenir de lui, si ce n'est ce hurlement déchirant qu'il lui attribuait, car trop aigu pour être celui de son père.

Quand on lui posait la question, Andrés répondait sans détour qu'il était fils unique depuis la mort de son aîné. Si les autres semblaient désolés pour lui et lui manifestaient la sympathie polie qu'on a traditionnellement pour les gens qui ont perdu un proche, il ne semblait pas perturbé outre mesure. Il écartait vite fait les condoléances et les attentions hypocrites pour affirmer qu'il ne s'en souvenait pas et que donc ce n'était pas traumatisant pour lui. Il se portait d'ailleurs comme un charme, sa corpulence et ses joues roses pouvaient en témoigner aisément.

La découverte de sa nature magique avait suffisamment accaparé Andrés au cours des mois qui précédaient sa rentrée à Poudlard. Il n'avait que très peu questionné sa mère sur sa famille. Il avait alors su que son frère aimait beaucoup jouer avec lui et qu'ils se collaient mutuellement aux basques. La nuit, il s'était surpris à rêvasser à ces souvenirs arrachés, à cet idéal familial dans lequel il avait baigné dans sa petite enfance. Il imaginait facilement les deux gamins jouer bruyamment, faire un bazar monstre dans la maison, faire des barbes de mousse dans le bain ou réciter les poèmes pour la fête des mères. Mais tout ça avait un arrière-goût amer, un arrière-goût d'invention bancale, un arrière-goût de trop peu.

Cependant, ses pensées s'étaient vite focalisées sur Poudlard, la magie, et les milliers de nouvelles possibilités qui s'offraient à lui. Il avait tout un monde à découvrir, un tas de choses à apprendre. C'était beau. Magique, littéralement, et il lui arrivait de passer des nuits blanches à potasser ses livres. Il avait déjà lu deux fois la plupart des manuels, sauf celui de Métamorphose, qu'il trouvait un peu compliqué à comprendre sans l'aide d'un professeur. La perspective d'avoir des professeurs pour lui enseigner la magie l'enchantait aussi. Les professeurs qu'il avait à Reykjavik étaient sympathiques, alors il s'imaginait des professeurs du même acabit.

Il n'avait pas trop été déçu sur ce point, certains enseignants faisaient de leur cours un véritable plaisir, et avec d'autres, le courant passait moins. Aux yeux d'un novice comme Andrés, cependant, tous les cours étaient fascinants, puisqu'ils traitaient de magie. Mais il était réaliste, la première semaine est toujours agréable, et après, les choses se gâtent, les devoirs pleuvent, les profs vous collent, les élèves sont dissipés. Ce n'était pas son genre, mais il était assez casse-cou, et s'était déjà fait punir au pays pour avoir grimpé sur le toit. Il ne s'était cependant pas encore fait remarquer à Poudlard, et sûrement qu'il ne serait jamais le plus turbulent du château.

Andrés avait pour habitude de prendre un petit déjeuner très copieux, voire dantesque pour le commun des mortels. Ce matin-là ne dérogeait pas à son habitude, d'autant plus que les tables croulaient littéralement sous la nourriture. Son bol de porridge à peine terminé, il était déjà en train de se servir des oeufs et des saucisses. Le plein de protéines, c'est important à cet âge-là, et seul le pantalon déjà un peu tendu du jeune garçon pouvait dire le contraire. Ce n'était pas raisonnable, d'autant plus qu'Andrés ne faisait plus de sport. A Poudlard on pratique peu le handball, qu'il pratiquait régulièrement au pays.

Il avait dû interrompre son service de saucisses quand le banc avait craqué à côté de lui. Suspectant un camarade de Serdaigle, il avait d'instinct tendu l'oreille, ses yeux ne se détachant pas pour autant du manuel ouvert devant lui. Mais il avait bien été obligé de le regarder quand une main avait surgi entre lui et le livre.

– Hei. Je m’appelle Lukas. Et toi ?

Andrés resta interdit quelques secondes, le temps de détailler la personne qu'il avait alors en face de lui. C'était un garçon à peu près de son âge, un blond aux yeux bleus, comme lui. Il avait comme un petit air familier, Andrés avait alors ressenti quelque chose d'étrange. Une sensation de flottement, comme quand on est dans l'eau, tout au fond, et qu'on oublie un instant qui on est, pourquoi on existe, et qu'il faut remonter à la surface pour ne pas périr. Cette sensation s'était traduite par un frisson le long de sa colonne vertébrale et par l'ingurgitation de sa bouchée finale de porridge.

"Euh.. Salut..."

Hésitant un peu, perturbé par cette introduction franche et totalement impromptue, il avait failli oublier la main tendue qui ne demandait qu'à serrer la sienne. Il lui avait donnée volontiers, et avait fermement secoué la main de Lukas de sa petite main potelée. Et l'avait lâché presque aussitôt, en constatant qu'il l'avait moite. Il s'était discrètement essuyé sur sa robe de sorcier avant de répondre à la question.

"Je m'appelle Andrés."

Ses joues avaient un peu rosit tandis qu'il parlait, peu habitué à l'anglais, il avait encore tendance à zozoter et à mal prononcer des mots pourtant basiques. Mais quelque chose lui disait que celui-là ne lui demanderait pas de répéter.



Dernière édition par Andrés J. Thomassen le Mar 28 Juin - 21:47, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: [Septembre 1987] Þú ert ísilagður.. broí ? || Lukas. [Septembre 1987] Þú ert ísilagður.. broí ? || Lukas.  Icon_minitimeMar 31 Mai - 0:38

Þú ert ísilagður.. Broí ?
Septembre 1987
Andrés Thomassen
&
Lukas Thomassen
Lukas avait expérimenté le manque, du moins au début. S’il se souvenait bien d’une chose, outre cette journée en bateau où il avait failli perdre son frère une première fois, c’était la déchirure qu’il avait ressentie lorsque sa mère l’avait traité de monstre et emporté son cadet, son compagnon de jeux et de bêtises, son meilleur ami, loin de lui. Aucune nouvelle. Les ponts avaient été définitivement coupés. Il y avait ces grandes personnes qui avaient sans doute pitié de lui en le voyant, seul, à 8 ans, apprenant à se débrouiller seul, sans maman, sans frère, avec un papa sombrant dans la dépression et l’alcool. Ces gens ne l’aidaient pas pour autant. Ils lui tapotaient la tête, lui donnaient éventuellement une sucette et une courte étreinte. Les Norvégiens savent parfois être empathiques et chaleureux. Seulement, ce n’était pas ce dont avait besoin Lukas. Il avait besoin d’une famille. Sa famille. Qui n’était plus.

Il eut de la chance d’être adopté par Oswald. Berwald et Matthias remplissaient ses journées de rires, de cris de joie, de jeux, de batailles, de magie. Il avait retrouvé des frères et un père. Oui, mais ils n’étaient pas lui. Ils n’étaient pas Drési. Son petit frère. Le garçonnet joufflu aux mains potelées collantes de sucre qui l’entraînait faire un château de coussins pour se cacher dedans et raconter des histoires. Ces vagues souvenirs étaient bien lointains, mais à cet instant, alors que le blondinet lui serra la main, cela parut comme une évidence au Norvégien. Bien sûr que c’était lui. Plus grand, moins grassouillet malgré le fait qu’il se portait tout de même très bien. Ses yeux bleus comportaient toujours cette petite étincelle de malice, cette malice qui le poussait autrefois à faire ces bêtises dignes des plus grands casse-cous, comme aller se promener tout seul au bord de la falaise ou grimper sur un tabouret peu stable pour attraper les bonbons. Bien que dissimulée, elle était là.

Lukas regarda le visage rougissant de son interlocuteur lorsqu’il lui lâcha la main. Puis ses yeux balayèrent le repas à peine entamé du plus jeune. Un bol vide du porridge qu’il contenait quelques minutes avant, des miettes de toasts et une saucisse qui n’attendait sans doute que d’être suivie par tout un tas d’autres mets. Il faut dire qu’ils avaient l’embarras du choix aux tables de la Grande Salle. Un léger sourire en coin étira les lèvres du plus grand (bien que pas très haut à l’époque) quand il entendit l’accent du dénommé Andrés. Il voulut le mettre à l’aise en lui répondant en sa langue natale.

Hvað segir þú gótt?

En effet, Lukas avait une bonne base en islandais, bien que bancale. Il ne savait pas toujours décliner ni conjuguer et son accent n’était pas parfait (on pouvait facilement entendre l’intonation norvégienne), mais il pensait que son camarade préférerait s’exprimer ainsi. Aussi, pour ne pas le laisser manger seul, il se servit quelques crêpes qu'il badigeonna de confiture de fraise et se mit à manger proprement, couteau fourchette, telle la précieuse qu'il se trouvait être la plupart du temps.


Dernière édition par Lukas Thomassen le Dim 5 Juin - 21:42, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Septembre 1987] Þú ert ísilagður.. broí ? || Lukas. [Septembre 1987] Þú ert ísilagður.. broí ? || Lukas.  Icon_minitimeSam 4 Juin - 0:08

Andrés J. Thomassen & Lukas Thomassen
Depuis l'épisode de la noyade quand Andrés avait 5 ans, la famille Thomassen est déchirée. Le benjamin avait même oublié jusqu'à l'existence de son aîné. Mais que se passera-t-il quand ce dernier, en entendant le nom de son cadet, l'abordera enfin après 5 ans de séparation ?

Þú ert ísilagður... broí ?

N'étant pas d'un naturel très social, Andrés n'avait pas vraiment l'habitude d'aborder les gens. Il ne rejetait personne, bien sûr, mais n'éprouvait pas le besoin de se mettre en avant ni même d'amorcer les discussions. Evidemment, ça l'arrangeait un peu que ce garçon prenne la peine de lui parler. Ca lui ferait peut-être son premier ami ! Enfin, si il avait pas une idée saugrenue derrière la tête. Andrés ne se méfiait que rarement des autres, mais quelque chose le dérangeait un peu chez ce Lukas, il avait une drôle d'impression, rien qu'à le regarder, à l'entendre. Et l'entendre parler islandais, en plus. C'était pas commun.

- ... A-allt finnt !

Il avait un peu balbutié, surpris par l'utilisation de sa langue natale. Il s'attendait à parler uniquement anglais dans cette école. Ca ne le dérangeait pas outre mesure, mais il n'était pas encore très à l'aise avec son accent et son anglais très scolaire. Ca l'arrangeait même qu'il lui parle en islandais, il se sentait un peu mieux, et pourrait peut-être avoir une vraie discussion !

- Og þú ?

Par politesse, il avait arrêté de manger totalement, si bien que la saucisse refroidissait dans son assiette. Il avait encore faim, mais il ne voulait pas non plus que son nouveau potentiel-ami le juge comme un gros morfale pas capable de s'arrêter plus de cinq minutes. Surtout un potentiel ami qui parlait islandais ! Même comme un gamin qui venait à peine de commencer à apprendre. Ca lui faisait plaisir.

- Ertu Íslendingur ?

C'est vrai ça, d'où qu'il venait le gars pour parler islandais, déjà. C'était loin d'être la langue la plus répandue en Europe, et surtout, quelle idée d'apprendre ça à 12 ans. Lui-même n'avait étudié que l'anglais et le danois. L'anglais, car c'était nécessaire, et la plupart des films n'étaient même pas doublés en islandais de toute façon, donc c'était plus pratique pour le cinéma. Le danois, car c'était imposé. L'Islande étant une ancienne colonie danoise, des désavantages persistaient dans leur système d'éducation. Comme cette lubie d'apprendre cette langue infâme aux relents de vomi.

Mais Lukas n'avait pas eu l'air d'hésiter sur quelle langue employer. Il était passé à l'islandais presque naturellement. Trop naturellement pour que ça n'interpelle pas Andrés, après quelques secondes de réflexion. Il n'avait pas la machinerie cérébrale digne d'un Serdaigle pour le coup. Car oui, comment Lukas avait su qu'il parlait islandais, lui ? C'était quand même un pari risqué, dans le sens où il y avait très peu de locuteurs d'islandais dans le monde, et qu'il avait beau être blond aux yeux bleus, c'était le cas d'une bonne partie de l'Europe du Nord. Lukas avait-il un don de divination ou son accent le trahissait-il à ce point ?

- En hvernig vissir þú það ég talaði íslenska ?


*Passe la souris sur les dialogues petit padawan



Dernière édition par Andrés J. Thomassen le Mar 28 Juin - 21:46, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: [Septembre 1987] Þú ert ísilagður.. broí ? || Lukas. [Septembre 1987] Þú ert ísilagður.. broí ? || Lukas.  Icon_minitimeMar 7 Juin - 2:50

Þú ert ísilagður.. Broí ?
Septembre 1987
Andrés Thomassen
&
Lukas Thomassen
Ce qui pourrait être un passe-temps amusant serait d'observer deux asociaux tenter de socialiser. On aurait alors la possibilité de passer du fou-rire aux moues de consternation devant les outils utilisés par nos deux protagonistes pas foutus de se faire des amis naturellement et simplement. Outils qui, présentement, étaient la nourriture, le livre d'Andrés pouvait possiblement être un sujet de conversation également, et puis, la langue. Et la fourberie de Lukas, puisque s'il savait que son interlocuteur était très probablement son frère cadet dont il avait été séparé à un très jeune âge, ce dernier, en revanche, avait peu de chances d'être au courant.

- Ég er bara finnt, takk.

Si Andrés avait jugé plus poli d'interrompre son repas matinal, Lukas lui ne ressentait aucun remord en engloutissant ses crêpes à la confiture de fraise. Une fois son assiette vidée, il la remplit à nouveau, mais cette fois les crêpes furent arrosée de pâte à tartiner goût chocolat, qui reposait dans un récipient en porcelaine blanche du plus bel effet - même pendant sa deuxième année, il était encore et toujours impressionné par les tables de la Grande Salle, toujours remplies de mets tous les plus fabuleux les uns que les autres. La vaisselle également était très soignée. Un plaisir pour les papilles comme pour les yeux.

Il fut cependant surpris en entendant la question du petit Islandais à nez retroussé. Il en manqua d'avaler son bout de crêpe de travers, et se tapota doucement mais fermement la poitrine pour l'aider à passer. Un natif qui le prenait pour un natif. Il ne doutait pas du tout de l'existence de son accent qu'il savait à couper au couteau, alors s'il s'attendait à ce qu'on le prenne pour un Islandais... Non. Mais il était vrai que cette langue était rare et, à la limite, avait-il pu passer pour un émigré, ce qui devenait de moins en moins rare sur la mal nommée île de glace.

- N-Nei. Ég er frá Norge.

Comme s'il avait oublié qu'en islandais on dit "Noregur", "Noregi" ici décliné, et non "Norge". En fait, il n'avait jamais su comment dire le nom de son pays dans une autre langue si ce n'est, récemment, en anglais. Ou alors patriotisme mal placé, surtout qu'il avait passé plus de la moitié de sa vie dans sa famille adoptive, soit pas du tout en Norvège. S'il se souvenait peu de sa mère biologique, Lukas n'ignorait pas qu'elle était à moitié islandaise, du côté paternel, il lui semblait du moins. Sa génitrice parlait islandais couramment, et il avait été plongé dedans en même temps que dans le norvégien. Il avait aussi un peu appris à l'école. Mais ses cours étaient loin, et sa maîtrise de la langue avait quelque peu régressé, aussi faisait-il attention à ne pas faire trop de fautes.

- Ég heyrði þig. En enska þín er bara góð.

Il sourit un peu. Si Lukas était à présent renfermé, il était, avant que son présent frère lui soit arraché, un gamin souriant et plein de vie. Leur séparation avait comme déchiré quelque chose en son cœur, et les sourires étaient devenus rares sur son visage. Il était juste, pensa-t-il, d'en adresser un à celui qui autrefois les récoltait en masse. Son ton se voulait rassurant, apaisant. Il voulait le mettre à l'aise, et l'entendre balbutier et hésiter l'encourageait dans sa démarche de grand frère, à savoir : protéger et donner l'exemple. Et peut-être, optionnellement, lui dire qu'il était son grand frère.

- Hvernig finnst þér húsið þitt?

Autant engager la conversation sur des sujets banals, de politesse, avant d'entrer dans le vif du sujet, qui était bien plus délicat.
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MessageSujet: Re: [Septembre 1987] Þú ert ísilagður.. broí ? || Lukas. [Septembre 1987] Þú ert ísilagður.. broí ? || Lukas.  Icon_minitimeMar 14 Juin - 12:05

Andrés J. Thomassen & Lukas Thomassen
Depuis l'épisode de la noyade quand Andrés avait 5 ans, la famille Thomassen est déchirée. Le benjamin avait même oublié jusqu'à l'existence de son aîné. Mais que se passera-t-il quand ce dernier, en entendant le nom de son cadet, l'abordera enfin après 5 ans de séparation ?

Þú ert ísilagður... broí ?

Andrés avait observé l'autre garçon se resservir en crêpes. L'espace d'un instant, il s'était demandé où diable il pouvait bien stocker toute cette nourriture qu'il engloutissait. Il avait l'air bien plus gourmand que lui, et c'était pourtant déjà bien difficile. Et apparemment il avait quand même du mal à avaler. Finalement, ces crêpes ne passaient peut-être pas si bien que ça. L'Islandais haussa un sourcil à cette soudaine toux. Qui s'expliqua manifestement par un léger choc suite à sa question. Question pourtant pas si anodine, quel con irait apprendre sa langue ? Un Norvégien, il faut croire. Mais quelle idée stupide. Il avait bien noté l'accent, mais il n'avait pas été capable de le reconnaître, n'ayant pas fréquenté de Norvégiens, ni même d'autres Scandinaves, à ce tarif là.

- Noregi. Þú ert frá Noregi, ekki "Norge".

Avec un léger sourire, il avait corrigé la faute de Lukas. C'était sûrement une faute courante pour un non-natif de l'islandais. Et il ne lui en tenait pas rigueur. D'autant plus qu'à l'entendre, son anglais n'était pas si terrible que ça. Il ne savait pas qu'on aurait pu reconnaître sa langue natale rien qu'à son accent, qu'il s'efforçait de camoufler du mieux qu'il pouvait. Ses joues prirent une teinte un peu rosée et, par réflexe, il baissa les yeux sur son assiette entamée. Il se dandina légèrement sur le banc, mal à l'aise.

- Ég vissi það ekki...

Il reprit sa fourchette et se servit de la tranche pour se couper un petit bout de saucisse, qu'il enfourna aussitôt, mâchonnant avec peu d'entrain quand même. Andrés était le genre de garçon à vouloir rester discret, ne pas se faire remarquer, que ça soit en bien ou en mal. Maintenant qu'il savait que son accent était si marqué, l'idée de parler anglais le gênait un peu. Et si les autres ne le comprenaient pas à cause de sa tendance à zozoter dans la langue de Shakespeare ? Et si il prononçait les choses mal, et se trompait dans les mots ? Peut-être allait-il alors dire de sacrées bêtises !

Mais la question de Lukas était d'autant plus perturbante. Qu'est-ce qu'il pensait de sa maison ? C'était une question à double tranchant pour lui. S'il savait que les Serdaigle étaient tous des gamins intelligents et créatifs, il s'était bêtement imaginé que ça signifiait qu'ils étaient tous de petits rats de bibliothèques réussissant bien sagement dans tous les domaines académiques. Cette représentation était évidemment plus qu'erronée. Bien stupide est celui qui croit que l'intelligence se mesure à des notes sur un bulletin. Il est d'ailleurs plutôt difficile d'estimer ce qu'est l'intelligence. D'après la définition claire, c'est la capacité à réagir face à une situation nouvelle. Si face à une situation de danger, on fuit pour sauver sa peau, c'est qu'on est plutôt intelligent. Si on reste pour se battre, c'est qu'on est courageux, mais aussi intelligent, si on a les capacités de s'en sortir. Si on reste assis par terre pour nettoyer le sol, c'est qu'on est loin d'être intelligent.

Andrés serait plutôt du genre à hésiter, avant de fuir. Il n'était pas un garçon intelligent, sérieux et travailleur, oui. Créatif ? Peut-être. Mais au milieu de ces gamins qui ne regardaient jamais leurs notes de cours, il se sentait comme étranger. Il avait l'impression qu'on l'avait envoyé dans l'antre des timbrés. Son voisin de dortoir s'intéressait plus à la physique moldue qu'à prendre des notes en cours de Sortilèges ! Pour Andrés, c'était être complètement à côté de la plaque.

- Mh. Ekkert. Og þú ?

Il avait préféré éluder la question. Il ne voulait pas vexer qui que ce soit en portant un jugement de valeur sur sa maison. Entre ceux qui faisaient n'importe quoi et ceux qui se donnaient des airs supérieurs parce qu'ils étaient plus "intelligents" que les autres.. Andrés ne se sentait pas à sa place. Mais il avait encore l'espoir que c'était parce que ça ne faisait qu'une semaine. En revanche, il avait remarqué la cravate verte de Lukas. Si Serpentard ne l'avait jamais attiré (il estimait qu'il avait l'ambition d'une huitre), il se demandait bien comment ça se passait, là-dedans.



Dernière édition par Andrés J. Thomassen le Mar 28 Juin - 21:46, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Septembre 1987] Þú ert ísilagður.. broí ? || Lukas. [Septembre 1987] Þú ert ísilagður.. broí ? || Lukas.  Icon_minitimeVen 24 Juin - 0:01

Þú ert ísilagður.. Broí ?
Septembre 1987
Andrés Thomassen
&
Lukas Thomassen
Lukas enfourna un morceau de patate pendant qu'Andrés réfléchissait. Il était de ces personnes bizarres qui mélangent sucré et salé et n'y attachent pas d'ordre particulier. Après les crêpes, une pomme de terre, ensuite il prendrait sûrement une part de gâteau avant d'enchaîner sur du poisson. Ses repas du matin n'étaient pas bien différents de ceux du soir, et encore, les plats du soir apparaissaient dans un ordre précis, aussi ne pouvait-il pas se permettre autant de fantaisie culinaire avant de se coucher. Heureusement pour son estomac. Il n'avait, en effet, aucun goût pour la nourriture. Il préférait le sucré, mais à part ça... Il était une véritable catastrophe ambulante. S'il vous cuisine quelque chose, fuyez pauvres fous, avant de vous taper l'indigestion de votre vie. Oui. On peut être si désastreux en cuisine, recette à l'appui. Ça existe. Malheureusement.

Les corrections de son cadet ne le choquèrent pas, il savait qu'il ferait des fautes. Il se contenta de sourire en réponse, acceptant les rectifications en silence. Il s'en souviendrait pour sûr, il a une très bonne mémoire. Sélective. Mais très bonne dans sa sélection. En revanche peut-être avait-il vexé, ou du moins mis mal à l'aise l'Islandais en lui faisant remarquer qu'il avait un accent facilement audible. Aussi n'était-ce pas très honnête de sa part, parce qu'il savait qu'il avait vécu en Islande, donc il était évident pour lui qu'il parlait Islandais. Lui dire serait peut-être un petit peu brute, mais il fallait bien qu'il lui signale qu'ils étaient probablement (c'est à dire à 99% sûr) liés par le sang.

- Ég vet ekki.

A cette réponse, Lukas était devenu quelque peu froid. Rien contre son interlocuteur, bien sûr. S'il avait d'abord été fier d'être parmi les Serpentard, il s'était rendu compte, avec le recul, qu'être dans cette maison pouvait être une vraie plaie. Lui qui n'était pourtant pas bien grand ni impressionnant malgré ses petits regards méprisants de blondinet pédant, les élèves des autres maisons semblaient à son égard comme à celui de ses camarades, distants, méfiants, parfois apeurés. Comme si ce vert qui teintait une partie de ses vêtements était une malédiction pour repousser les êtres purs et adorables de Poufsouffle, des joyeux et souriants Gryffondor et des si intelligents et sages Serdaigle. Conneries. Il était intelligent, il se tenait bien et jusqu'à preuve du contraire n'avait encore frappé personne (Matthias ne comptant pas). Il soupira un peu.

- La maison importe peu, ne te sens pas rangé dans une catégorie.

Il était repassé à l'Anglais, non pas que l'Islandais l'agaçait, mais il allait, à présent, entrer dans une partie plus sérieuse et complexe, et il n'avait aucune envie de chercher ses mots ou de se tromper dans ce genre de conversation. Comment lui annoncer sans lui donner l'effet d'une douche froide ? Et aussi, il devait préparer un bon argumentaire, parce que ça peut sembler difficile à croire un "salut alors en fait je suis ton frère que tu croyais mort, et sinon la vie comment ça va ?". Mouais. Pour commencer, il fallait capter l'attention.

- .. Ecoute moi, Andrés.

Pour être bien sûr qu'il comprenne que cet échange perdait tout son aspect anodin, il posa sa main sur la sienne pour lui faire poser sa fourchette. Non pas qu'il était un mordu des contacts physiques; bien au contraire, mais s'il savait qu'ils partageaient bien une chose, tous les deux, c'était leur amour de la nourriture. Et en l'occurrence, ce qu'il avait à dire devait passer avant la nourriture.
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MessageSujet: Re: [Septembre 1987] Þú ert ísilagður.. broí ? || Lukas. [Septembre 1987] Þú ert ísilagður.. broí ? || Lukas.  Icon_minitimeMar 28 Juin - 21:46

Andrés J. Thomassen & Lukas Thomassen
Depuis l'épisode de la noyade quand Andrés avait 5 ans, la famille Thomassen est déchirée. Le benjamin avait même oublié jusqu'à l'existence de son aîné. Mais que se passera-t-il quand ce dernier, en entendant le nom de son cadet, l'abordera enfin après 5 ans de séparation ?

Þú ert ísilagður... broí ?

Si les autres élèves de l'école semblaient étrangement effrayés par les Serpentard, ce n'était pas le cas d'Andrés. Lui avait tout bêtement suivi à la lettre les descriptions des maisons pour former son jugement. Il savait que pour aller à Gryffondor, il fallait faire preuve de courage et de tolérance, il les imaginait alors intrépides et aimants. Les Poufsouffle avaient tout des amis idéaux, loyaux et patients, et il s'était imaginé pouvoir y entrer de part son côté bucheur caractéristique d'un Poufsouffle. Mais il fallait croire que c'était sa curiosité qui était plus marquante chez lui, et lui avait valu d'intégrer la maison des érudits en quête de savoir qu'était Serdaigle. Enfin, il avait une certaine admiration pour les valeurs prônées par Serpentard, l'ambition et l'ingéniosité, c'était tout ce qu'il lui manquait, et il s'imaginait alors que Lukas avait tout du garçon déterminé et sûr de lui.

Et d'ailleurs, il en avait l'air. Même si la question sur sa maison l'avait manifestement perturbé. A peine arrivé à Poudlard, Andrés n'avait pas encore été confronté à tous les préjugés stupides que certains élèves pouvaient avoir sur ceux des autres maisons. En tant que Serdaigle, d'autant plus, il n'était pas dans une maison à "mauvaise" réputation. Si les Serpentard étaient qualifiés de connards, les Poufsouffle de crétins et les Gryffondor de neuneus à muscles, les qualificatifs qu'on pouvait octroyer aux Serdaigle n'étaient pas vraiment péjoratifs. Mais tout cela, il avait des années pour le comprendre, et plus tard, il comprendrait le silence de Lukas après la dure question qu'il venait de lui poser.

- Je me sens plutôt rangé dans la mauvaise boîte.

Il avait haussé les épaules. Et n'avait pas spécialement envie d'épiloguer sur le sujet. Puisque Lukas était repassé à l'anglais, il avait suivi le mouvement, sans trop de difficulté. Mais si il avait dit ça sur le ton de celui qui veut écourter la conversation et changer de sujet, il n'en était pas moins honnête. Pour lui, Serdaigle n'était pas le bon endroit pour qu'il puisse s'épanouir pendant ses études à Poudlard. Il se sentait ridicule à côté de ses camarades de chambre qui en savaient déjà bien plus que lui. Il se sentait idiot de devoir se creuser les méninges comme pas possible pour répondre à l'énigme pour entrer dans la salle commune. Il se sentait comme un étranger, littéralement.

Sentant la main de Lukas sur la sienne, son premier réflexe fut de reculer légèrement sa main, dans un mouvement rapide et incontrôlé, provoqué par un contact avec un presque inconnu. Mais il posa quand même sa fourchette, suivant l'ordre tacite contenu dans ce geste. La fin de son petit-déjeuner pouvait bien attendre quelques minutes, en espérant que Lukas n'avait pas un exposé complet à lui faire, sinon ça allait trop refroidir, et ça serait du gâchis.

- .. Qu'est-ce qu'il y a ?

Le ton soudain sérieux de Lukas l'avait légèrement inquiété. Qu'est-ce qu'un garçon de Serpentard à peine rencontré pouvait bien lui vouloir ? Il n'était vraisemblablement pas venu le voir par le plus pur des hasards. Il avait quelque chose en tête, et c'était maintenant qu'Andrés le comprenait. Oui, il lui en aura fallu du temps pour additionner deux et deux. Il se mit alors à imaginer divers scénarios. Allait-il lui faire une mauvaise blague ? Lui expliquer qu'il allait faire un diner de cons et que ça serait lui, le con ? Ou pire, lui demander de lui donner son argent de poche ? Mais à aucun moment, il ne put imaginer la vérité, même si elle lui sautait aux yeux.


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MessageSujet: Re: [Septembre 1987] Þú ert ísilagður.. broí ? || Lukas. [Septembre 1987] Þú ert ísilagður.. broí ? || Lukas.  Icon_minitimeLun 4 Juil - 17:18

Þú ert ísilagður.. Broí ?
Septembre 1987
Andrés Thomassen
&
Lukas Thomassen
Il y en a qui trouvent difficile de courir pendant vingt minutes. D'autres qui trouvent difficile de faire un devoir de potions. Certains n'arrivent pas à nourrir un animal sans se faire mordre ou en renverser sur le sol. Lukas pouvait effectuer toutes ses tâches sans difficulté. Ce que lui trouvait difficile était la chose la plus simple du monde pour la majorité des êtres humains, moldus comme sorciers : parler. Trouver les mots. Dire ce qu'on a vraiment envie de dire. Ne pas blesser, rester poli. Courtois. Ne pas choquer, ne pas être trop franc, trop sec, trop froid. Le langage était un art subtil, et notre Norvégien n'était tout simplement pas doué dans ce domaine. Il ne savait que balancer à la tronche de ses interlocuteurs le plus profond de sa pensée, sans pincettes, sans délicatesse aucune. Ou, à l'inverse, ne rien dire du tout, se renfermer et considérer les autres comme des devins. En clair, avec lui, c'était tout ou rien. Mais si Andrés pouvait deviner qu'ils étaient frères, il l'aurait déjà fait, or il n'en avait pas parlé, c'était donc qu'il n'avait pas compris malgré les ressemblances physiques, et en ce cas Lukas devait-il le lui annoncer, en choisissant soigneusement ses mots, chose bien plus difficile pour lui qu'un exercice d'arithmancie de haut niveau.

Et comment balancer à un petit de onze ans, les joues toutes rondes et toutes roses, les grands yeux bleus rivés sur soi, soulignés d'une constellation de taches de rousseur, que son grand frère qu'il pensait mort était en fait juste en face de lui ? Non pas que Lukas se préoccupait vraiment de lui ; après tout, et même s'il l'eut aimé autant qu'un grand frère puisse aimer, il ne le connaissait pas. Il l'avait oublié, petit à petit. Seules des bribes vagues de souvenirs restaient, et il n'était même pas sûr de ne pas en avoir inventé la moitié grâce à son imagination ou ses rêves plus ou moins flous.

- ... Je sais que tu as un grand frère. Enfin, que tu as eu...

Il soupira un peu. Il ne pouvait pas juste lui balancer de but en blanc qu'il était son frère de sang. Il lui fallait le prouver. Parce que c'est facile d'aller voir un inconnu crédule et de lui dire "hey, je suis ton grand frère, sup' bro". Non. Ça ne marchait pas comme ça. Aussi Lukas se concentra-t-il pour rassembler ses souvenirs. Le peu qu'il avait. Les informations qu'il avait sur leur vie d'avant, et par avant j'entends : avant qu'il ne soit adopté. Parce que même s'ils eut été séparés jeunes, il vécu encore un peu avec leur père avant de changer complètement de famille.

- Ta mère s'appelle Helga. Notre père s'appelait Jan. Il est mort peu après leur séparation.

Il fronça le nez. Il ne pouvait s'empêcher d'éprouver de la rancœur envers celle qu'il ne considérait plus comme sa mère, plutôt comme sa simple génitrice. Et pourtant, il aimait sincèrement Helga. Avant qu'elle ne le traite de monstre. Qu'elle ne le renie, et qu'elle ne jette son mari comme une vieille chaussette. Qu'elle parte, en lui arrachant son petit  frère, son meilleur ami, son partenaire de jeu, son tout. Mais elle avait tout détruit. Elle avait tué indirectement leur père. Tout ça alors qu'il avait voulu sauver leur fils cadet de la noyade. Tout ça parce qu'il avait eu le malheur d'avoir une baguette magique. Tout ça parce qu'ils n'étaient pas de simples moldus comme elle. Il ne pouvait s'empêcher de trouver une certaine ironie dans le fait qu'Andrés ne se retrouve à Poudlard. Il imagina avec un certain amusement la réaction de cette femme, dont le fils chéri n'était en fait pas si normal qu'elle l'aurait sans doute voulu.

- Elle est partie vivre avec toi en Islande. Mais on a grandi, pour tes cinq premières années, en Norvège. Notre père est mort de chagrin.

Il passa une main hésitante dans ses cheveux, fuyant le regard du plus jeune.

- En fait, je suis ton grand frère.
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MessageSujet: Re: [Septembre 1987] Þú ert ísilagður.. broí ? || Lukas. [Septembre 1987] Þú ert ísilagður.. broí ? || Lukas.  Icon_minitimeJeu 14 Juil - 19:27

Andrés J. Thomassen & Lukas Thomassen
Depuis l'épisode de la noyade quand Andrés avait 5 ans, la famille Thomassen est déchirée. Le benjamin avait même oublié jusqu'à l'existence de son aîné. Mais que se passera-t-il quand ce dernier, en entendant le nom de son cadet, l'abordera enfin après 5 ans de séparation ?

Þú ert ísilagður... broí ?

Andrés s'était sagement tu face au ton sérieux et même grave qu'avait pris Lukas. Les questions et élucubrations diverses se bousculaient dans sa tête, il n'avait pas l'habitude des nouvelles rencontres, mais il se doutait bien qu'on parlait rarement sérieusement comme ça à quelqu'un dont on venait à peine d'apprendre le nom. L'un de ses sourcils s'éleva en entendant Lukas parler. Comment même pouvait-il savoir qu'il avait un frère ? Il n'en avait pas parlé, jamais, à qui que ce soit, à Poudlard en tout cas. Il ne l'avait pas non plus évoqué, ni même laissé croire qu'il était autre chose que fils unique, et cette révélation le perturba légèrement.

Entendre sa propre histoire, c'est loin d'être anodin, ça n'arrive pas à grand-monde, et Andrés ne pensait pas l'entendre un jour. Surtout pas dans la bouche de quelqu'un d'autre, ce quelqu'un d'autre étant totalement inconnu au bataillon. Le léger malaise qui lui nouait le ventre depuis le début de la discussion s'en était trouvé de plus en plus présent, de plus en plus pesant. L'envie de manger lui passait peu à peu, et c'était chose rare chez le gourmand petit Islandais. Et le couperet était tombé.

Son frère.

Lui.

Non.

Maintenant qu'il l'avait dit, Andrés s'était rappelé qu'en effet, son aîné s'appelait Lukas. Mais jamais, ô grand jamais, il n'aurait fait le rapprochement entre celui qu'il croyait mort et dont il n'avait pour image qu'une vieille photo d'un gamin souriant aux joues rondes, et celui qui était en face de lui, tout en apparence et en condescendance à peine masquée. La première réaction d'Andrés avait été de ne pas y croire, et il avait alors ouvert la bouche pour protester, en disant que ce n'était pas drôle.

Mais les informations que Lukas avait données au préalable étaient exactes. Il savait des choses sur sa vie qu'il n'aurait pas pu savoir s'il n'avait pas effectivement été son grand frère. L'évidence était là, il avait en face de lui l'aîné qu'il croyait mort il y a de ça des années, qui, au passage, venait de le renseigner sur les circonstances de la mort de son père. Andrés avait refermé la bouche et frotté son oeil droit.

- Comment ça mon grand frère... ?

Question très con, mais qu'il n'avait pas pu s'empêcher de poser.

- C'est pas possible... Comment tu.. Enfin...



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MessageSujet: Re: [Septembre 1987] Þú ert ísilagður.. broí ? || Lukas. [Septembre 1987] Þú ert ísilagður.. broí ? || Lukas.  Icon_minitime

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[Septembre 1987] Þú ert ísilagður.. broí ? || Lukas.

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