D’un point de vue externe, Suzana est très froide, avec son menton relevé, son regard glacial et sa posture droite comme un « i ». Une vraie reine des glaces qui fait pâlir de peur, ou parfois d’envie.
Elle ne laisse rien paraître en dessous de sa carapace de fer, ne laissant que peu d’expressions traverser son visage : la moquerie, la suffisance, le rabais, ou l’indifférence.
Son enfance solitaire, dure, glaciale permet de mieux la comprendre. Elle ne veut pas souffrir, et pour cela elle ne se laisse atteindre par personne, d’où son côté froid.
Elle aime l’ordre, la discipline, la hiérarchie. Paradoxalement elle ne supporte pas l’autorité. En bref, elle aime la hiérarchie quand elle est au niveau extrême supérieur. Elle se moque ouvertement des élèves qui viennent lui parler en agissant avec dédain, pour les éloigner d’elle. Car elle a peur au fond de faire mal. Elle ne veut pas que sa magie fasse du mal aux autres, il n’en est pas question. Alors pour n’avoir aucun risque il vaut mieux être seul.
Cependant cette résolution ne marche pas toujours comme elle veut. Car derrière ses grands airs froids elle ne peut pas laisser une petite âme perdue. Ainsi elle aide les autres élèves, sans pourtant leur faire penser qu’elle le fait. Elle les disputera, en glissant un petit conseil à l’intérieur puis s’en ira. Certains ont même parfois vu un minuscule sourire se profiler sur les lèvres de la jeune femme.
Mais comment fait elle pour rester toujours ainsi, de marbre ? N’est ce pas fatiguant ?
Et bien elle a quelques moments de répit, loin du regard des autres. Sur son lit dans le dortoir quand celui ci est vide, elle caresse son chat. Celui-ci est sûrement la seule chose à laquelle elle n’a jamais donné de l’affection. Mais les moments les plus surprenants sont deux. D’abord quant elle s’infiltre dans les cuisines et fait danser tous les ustensiles pour faire de la pâtisserie, une passion. Cela peut donner quelque chose de somptueux, de simple, ou même quelque chose d’impensable et pas vraiment comestible. Dans ces moments là on peut voir toutes les expressions traverser son visage : la fierté, le plaisir, la joie, le dégout, etc. Ensuite elle aime se cacher quelque part à l’abri des regards et lire un des nombreux livres de la bibliothèque. Elle s’enniaise avec des romans d’amour dont les histoires n’existeront jamais et les livres sur les gâteaux enchantés.
Puis, après ces petits moments secrets, elle remet son masque de glace et retourne à son quotidien.

Du bleu, un bleu profond, si profond qu’on y voit même du violet, rendant le regarde de Suzana mystérieux, froid mais cachant beaucoup de personnalité. Beaucoup s’y sont déjà perdu, essayant de comprendre ce qui se cache vraiment derrière ces yeux envoutants. Mais tous ont été interrompus par ce regard changeant les fusillant. Ils auraient pu mourir sur place si un regard pouvait tuer. Cependant quand elle est seule, plongée dans ses pensées, son regard paraît presque angélique, soulignés par ses longs cils bruns.
Ses cheveux sont tous aussi bruns, un brun tendant vers le noir de geai. Ils sont longs, lui arrivant en bas du dos. Elle ne les a pas coupé depuis longtemps, très longtemps, car ils lui sont très chers. Sa mère les lui brossant des heures, elle faisait pareil, quand elle s’ennuyait.  Lisses ils avaient cependant du volume et dansaient autour d’elle quant elle bougeait, quand elle se déplaçait. Ce mouvement de cheveux s’accordait parfaitement avec le mouvement de son corps qui ondulait légèrement.
Pour finir sur son visage, il a les traits fins et marqués des femmes de l’est, des lèvres charnues et une bouche joliment dessinée. On pourrait croire qu’elle est une de ces mannequins soviétiques que l’on voit partout, mais ce n’était pas le cas.
De longues jambes, une taille fille et des formes bien dessinées sans pour autant être trop exagérées, voilà comment on peut résumer son corps. Elle a un bidou tout plat et des fesses toutes rondes. Des tous petites poignées d’amour sont à peine visibles sur ses hanches sûrement dues à toutes ces pâtisseries qu’elle ne peut s’empêcher d’engloutir. Cependant elle fait partie de ces femmes qui peuvent manger sans faire attention à leur poids, et heureusement, car le cas contraire elle serait vraiment énorme à l’heure actuelle.
Elle a un grain de beauté juste en dessous de la fesse droite, bien marqué, cependant presque invisible de par son emplacement.
Que dire d’autre pour la caractériser ?
Comme tout le monde à l’école elle porte l’uniforme, ce qui ne la différencie pas des autres.

Un hoquet, ce fût la seule chose que les parents de Suzana entendirent à sa naissance. Pas de cris, juste un hoquet, puis le silence total.  Ils n'étaient pas vraiment heureux, mais pas vraiment tristes non plus. Cela faisait quelques mois que le père de Suzana avait arrêté de parler vraiment à sa mère, de la toucher vraiment. Ils se passaient trop de choses bizarres pour ça chez eux. Il croyait avoir épousé la femme parfaite, belle, intelligente, drôle, gentille. Mais depuis leur mariage elle avait beaucoup de moments d'inattention, et il se passait des choses étranges, qui ne relevait pas de l'ordinaire. Finalement il avait épousé une femme bizarre, voir folle, pourquoi s'était il fourré dans ce pétrin? Mais il ne disait rien, espérant que ce n'était qu'une phase. Suzana est donc née dans un autre de ces moments gênants où ses parents ne savaient plus quoi se dire.
Au bout de quelques semaines, la vie reprenait son cours, en mieux. Son père s'était habitué aux moments d'absence de sa mère, il fermait les yeux sur les choses bizarres, ce n'était que du hasard.
Suzana vécut donc une enfance plutôt heureuse. On s'occupait d'elle. Sa mère restait des heures à lui brosser les cheveux, marmonant des choses incompréhensibles. Son père lui offrait ce qu'elle voulait, espérant qu'ainsi elle ne sentirait pas le vide affectif qu'il essayait de combler. Cela marchait. Elle vivait dans une famille plutôt aisée, ils n'avaient pas de problèmes financiers, mais ils ne roulaient quand même pas sur l'or.  Après tout elle n'avait rien connu d'autre. Elle fut élevée à la dure, avec des ordres, une vie toute tracée, un respect des supérieurs, la punition en cas de fautes ou d'erreurs. Mais ça allait. A 10 ans elle s'aperçut que quelque chose n'allait pas, enfin,n'allait pas comme pour les autres. Quand elle s'énervait il se passait des choses bizarres, des trucs et des machins explosaient ça et là. Elle ressemblait de plus en plus à sa mère. Elle s'est éloignée des autres enfants, elle avait peur d'être considérée comme un monstre, ne comprenant pas ce qui lui arrivait. Son père s'en rendit compte et sombra l'espace d'un instant dans la folie. Il frappa sa femme, lui reprochant cette chose bizarre qui était en Suzana. Celle-ci sentit la colère monter en elle. Un vase explosa, puis une vitre, et un bout de verre surnaturellement dirigé toucha le visage de son père. Il fut bien amoché. Horrifiée par son acte Suzana ne bougeait plus, elle était perdue dans sa tête. "Ca ne peut pas être moi..". Son père, plus vif qu'elle avait les yeux injectés de sang, sous l'emprise de la colère, il finit par la jeter à la cave dans l'attente de trouver une solution. Il fallait la renvoyer de chez eux. Mais avant il fallait la punir, elle allait rester là dedans pendant longtemps. Très longtemps. On l'oublia presque au fond de son trou. Il s'est résigné a l'envoyer quelque part, car tout le monde saurait que sa fille n'est pas normale. Alors il vaut mieux la cacher là.
Elle était là, sans rien faire. Elle savait qu'elle pouvait sortir de là, avec ce "don" incontrolable. Mais elle ne le faisait pas, elle était dangereuse. Elle entendait sa mère hausser le ton contre son père, il ne pouvait pas faire ça a sa fille. De temps en temps, quand il était absent, sa mère la sortait de là, et elles allaient se promener, puis elle lui brossait les cheveux, en prenant garde a rentrer avant que le père de famille ne rentre à la maison. A la fin de chacun de ces moments sa mère pleurait, horrifiée de cette situation. Mais elle avait trop peur de son mari, qui semblait devenir fou, les annes passant. Il aurait pu leur faire du mal, beaucoup de mal.
Un jour on vint chercher Suzana. Ce n'était ni son père ni sa mère. C'était un inconnu. Elle avait peur mais cela ne pouvait pas être pire que rester là toute sa vie. Elle décida de suivre cet homme. Il lui disait qu'elle était normale. Et ça s'était la plus belle chose de sa vie. On l'amena dans une école spéciale, qui acceuillait des gens comme elle. Poudlard.

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