Got stuck here with your enemy

« Pétasse ! »

La salle commune des Gryffondor s'était rapidement vidée lorsque Elizaveta et Vladimir étaient entrés et s'étaient installés ensemble. Personne ne voulait être à proximité de ces deux-là car, pour résumer simplement leur relation, disons que si les sorts impardonnables étaient légaux, ils s'en lanceraient dessus régulièrement sans culpabilité aucune. C'est donc tout naturellement que les Gryffondor qui y étaient avaient préféré quitter la salle commune, la tour, le château, le pays même, en les voyant se préparer à bosser. Ensemble.

Le nouveau professeur de Défense Contre les Forces du Mal avait donné un devoir à faire à ses élèves :

"Inventez un sortilège contre les sans-visages. Le sort ne doit pas tuer."

Un devoir relativement compliqué pour un début d'année, quand bien même ils étaient en septième année. C'est pourquoi ils devaient travailler en binôme. Bien entendu, les groupes étaient désignés par le professeur. Et avec qui Vlad a-t-il été placé ? Bingo. On aurait alors juré que la classe toute entière s'était tue à l'annonce du binôme de la hongroise et du roumain. Comme un silence de soutient pour eux deux, ou même pour ce professeur qui avait commis L'erreur.

Elizaveta était une bonne élève en Défense Contre les Forces du Mal. Très bonne, même. La meilleure de la promotion. Vlad l'était moins. Beaucoup moins. Il n'était pas totalement nul, mais il n'était pas excellent non plus. Une bonne moyenne, en somme. Il ne la jalousait pas. Non. Jamais. Mais les bons résultats de la hongroise et les félicitations des professeurs l'agaçaient alors qu'il devait travailler avec elle, certain qu'elle le prit de haut par rapport à ses résultats beaucoup plus moyens. Alors Vladimir s'était vite énervé. Un peu trop vite, peut-être...
C'est lui qui avait commencé à hausser le ton. Il n'avait pu s'empêcher de cracher les premières crasses quand il l'avait pu, que ce soit sur les idées d'Elizaveta, sur sa manière de se tenir ou même sur son écriture. C'était parti de petites piques quasi inoffensives, aux insultes, jusqu'aux cris.

Après cette insulte, il envoya tout promener et se leva pour s'éloigner de la hongroise qu'il aurait pourtant volontiers remis à sa place d'un coup bien calculé si le règlement de l'école ne le lui interdisait pas. Il préféra donc s'éloigner de quelques pas et lui tourner le dos, les bras croisés et les sourcils froncés (un peu comme un gamin boudeur) pour essayer de se calmer... Même s'il n'avait de toute façon aucune envie de rester là, et encore moins de faire ce foutu devoir avec elle. Quitte à voir sa moyenne chuter dès son retour, il ne le ferait pas.