Caractère : De prime abord, Andrés semble être un garçon un peu pédant, qui juge les gens et qui ne se prend pas pour n'importe quoi. Ce serait une erreur de penser ainsi. Il n'a juste pas le visage qui colle avec sa personnalité, et a toujours l'air de regarder les autres de travers. Aussi, son nez se fronce facilement, si bien qu'on a l'impression de puer quand on lui parle. C'est dommage, car Andrés est en vérité un gamin au grand cœur qui ne s'ouvre pas facilement.
Si Andrés ne parle pas beaucoup, il sait écouter, et retient facilement ce qu'on lui dit. Vous lui avez dit y'a trois ans que vous aimiez les chocogrenouilles ? Il s'en souvient, c'est net. Il a le chic pour retenir ce genre de détails inutiles, qui donnent alors l'impression qu'il s'intéresse aux gens. Ce n'est pas qu'une impression ceci étant, puisqu'il est d'un naturel curieux. Il n'est pas rare de le voir fouiller à la bibliothèque, à la recherche d'informations pour sa passion de la semaine. C'est qu'il est lunatique le jeune homme, si un jour il vous dit être passionné par la chasse aux sorcières, il vous dira quelques jours après qu'il a décidé de jouer de la harpe. Andrés accumule donc un savoir substanciel dans un sacré paquet de sujets, mais n'est incollable sur rien. On ne peut pas tout savoir des subtilités de la création de baguettes quand le lendemain on se pâme devant la crinière d'un Hippogriffe.
Il y a cependant deux-trois domaines vers lesquels il reviendra toujours. Les créatures magiques en est un premier. S'il a une peur irrationnelle (ce qu'il croit) des Êtres de l'eau, les autres créatures le fascinent, et il est très frustré de ne pas être une fille pour pouvoir approcher une licorne. Il ira jusqu'à avoir des propos déplacés, en regrettant de ne pouvoir voir les Sombrals. Il ne pense pas à mal, promis.

Le second sujet, c'est le Quidditch. Andrés adore ce sport. En gamin très sportif, il ne pouvait pas passer à côté du plus célèbre des sports sorciers. Il a très vite appris à être à l'aise sur un balai, et se débrouille plutôt pas mal, étant petit et rapide. Mais ne comptez pas sur lui pour passer les essais. Il a l'assurance d'un elfe de maison, et ne supporterait pas l'idée de se ridiculiser en ratant des essais pour entrer dans l'équipe. Il préfère voler seul et participer aux discussions animées sur les matchs de l'école.

Et enfin, quelque chose qu'on ne peut ignorer chez Andrés, c'est les bonbons. Très gourmand, il a très vite apprécié la variété de sucreries et autres casse-dents que propose le monde sorcier. Il n'est pas rare de le voir sucer le bout d'une Plume en sucre ou déballer l'emballage d'un Fondant du Chaudron. Arme idéale pour se faire des amis, il partagera volontiers ses friandises avec qui le désire. Sauf celles au réglisse, qui lui sont trop précieuses, c'est que c'est son péché mignon.

En résumé, Andrés est un jeune homme renfermé, timide, mais curieux comme pas possible, et le meilleur moyen de le faire s'ouvrir à vous est de remplir sa main déjà poisseuse de caramels qui collent aux dents.

Physique : Si vous n'avez pas lu le passage concernant la gourmandise d'Andrés, pas de problème, son physique suffira à vous le rappeler. En effet, on a beau faire du sport, si on s'empiffre comme un goret, ça se verra forcément sur la balance. Et c'est le cas d'Andrés, qui arbore des petits bourelets çà et là. Ce n'est pas encore un garçon obèse, loin de là, simplement son petit ventre dépasse un peu de son jean, et ses joues sont encore pleines comme celles d'un enfant. Heureusement, l'uniforme de l'école a tendance à cacher ces petits défauts, et seules ses joues souvent remplies de nourriture trahissent un léger embonpoint. Cet aspect de son corps n'a pas l'air de le déranger, il est à l'aise avec et en plaisante même. Il ne serait pas contre perdre les 5 ou 6 kilos qu'il a en trop, mais n'en fait pas une maladie. Le réglisse a meilleur goût que la salade.

Andrés se tient un peu courbé en avant, en penchant légèrement sur la droite, tout bêtement parce que la bandouillière de son sac repose sur son épaule gauche, et que son sac est toujours plein à craquer de bouquins en tous genres. Il a la démarche un peu incertaine, et marche rapidement, comme s'il était constamment pressé d'arriver à son point de destination. Il regarde surtout ses pieds quand il marche, et il lui arrive de foncer dans les autres par inadvertance.

Tout islandais qu'il est, il a le physique qui va avec. C'est-à-dire des cheveux d'un blond platine presque blanc, et des yeux d'un bleu passé, d'une couleur un peu indéfinissable à vrai dire, mais si vous lui posez la question il répondra juste « bleu ». Sous ses yeux, des valises constantes lui donnent un air fatigué. Son nez en pointe est constellé de tâches de rousseur qu'on distingue quand il prend le soleil. Sous ce nez, une bouche avec des lèvres pleines, souvent gercées puisqu'il a la mauvaise habitude de les mordiller. De ces lèvres s'échappe une voix étonnament grave pour un garçon de 15 ans. C'est qu'il a mué l'été précédent.

Histoire : « Viens, viens, allons, tu ne sais pas nager ? Tu peux aller plus vite que ça je le sais... »

Il essayait d'aller vite, mais il ne pouvait pas protester. Quand il ouvrait la bouche, seules des bulles en sortaient, pour laisser un flot d'eau salée s'engouffrer dans son gosier et son nez. Ses yeux piquaient, ses oreilles lui faisaient mal, mais il ne pouvait pas remonter, pas avant d'avoir rejoint la créature qui lui promettait monts et merveilles. Qu'elle était belle, et comme l'éclat du soleil lui donnait des airs d'ange. Il fallait l'atteindre. Même si ses poumons criaient au désespoir, même si son corps tout entier lui hurlait de remonter à la surface.

Les bras en l'air tendus vers le plafond, Andrés ouvrit les yeux et se trouva l'air bien idiot. Il félicita l'homme ou la femme qui avait eu l'idée brillante d'installer des lits à baldaquins dans les dortoirs de Poudlard, les lourds rideaux bleus parant son lit lui ayant ainsi évité d'avoir à affronter d'éventuels regards surpris de ses camarades de chambre déjà éveillés. Personne ne se pressait le samedi matin au château, et il entendait les gloussements et bruits de brisures distinctifs d'une partie d'échecs version sorciers. Il se redressa dans son lit, s'adossant à son oreiller, et se frotta les yeux avant de s'étirer. Ce n'était pas la première fois qu'il faisait ce genre de rêves sans queue ni tête. Il supposait que ces rêves étaient liés à l'inconfort qu'il ressentait quand il se promenait près du lac ou de toute autre étendue d'eau. C'est un peu handicapant quand on est un islandais, de ne pas apprécier l'eau.

Car Andrés habitait à Reykjavik, officiellement. Sa mère y louait un joli petit appartement près du Smaralind, et même si le cadre était moins charmant qu'en ville, la proximité avec le grand centre commercial était un avantage indéniable. Il y avait des glaciers, des libraires et des vendeurs de saucisses, et aussi des manèges ! Andrés adorait y passer son samedi après-midi, à jouer avec les copains de l'école pendant que les mamans se racontaient des potins autour d'un café bien chaud. Mais depuis ses 11 ans, ses samedis au Smaralind n'étaient plus qu'un doux souvenir. On peut difficilement faire le voyage Poudlard-Reykjavik pour une simple après-midi, et Andrés s'accomodait très bien de chaque instant passé au château.

Sa mère en revanche, était plus inquiète. Si lui avait sauté de joie en découvrant sa nature sorcière, elle avait semblé tomber de haut, et s'était littéralement écroulée sur la moquette, prise d'une crise de larmes incontrôlable. Andrés avait tenté de la consoler, troublé de voir sa mère si désespérée. Il pensait qu'elle avait peur de le voir partir loin d'elle, elle qui l'avait couvé comme une lionne couvre son unique lionceau. Lui aussi était un peu nerveux à l'idée de quitter le nid douillet qu'elle leur avait fait. Mais Helga finit par lui avouer la vérité tout droit sortie d'un drame télévisé.

Quand on lui posait la question, quand Andrés lui posait la question, Helga expliquait que le père d'Andrés était un ivrogne. Un pêcheur ivrogne, qui l'avait abandonnée à l'aube des cinq ans de son fils. Il serait mort en mer, emportant avec lui le frère aîné d'Andrés, dont le gamin n'avait alors aucun souvenir.  Les gens se contentaient de cette explication, et Andrés aussi. Il avait nourrit une certaine amertume pour son père, qui lui était décrit comme un monstre, qui était bien mieux mort que vivant. La mémoire défaillante d'Andrés n'allait pas contre cette histoire. La seule chose dont il se rappelait de son enfance en Norvège était la morsure du froid sur ses vêtements trempés, et les cris de colère de sa mère, qu'il interprétait alors comme la douleur d'avoir perdu un fils.

Une photo de famille prise pour une carte de Noël, c'était tout ce que sa mère avait pour illustrer son récit. Une famille qui avait l'air parfaitement normale, deux petits garçons affublés de petits nœuds papillons et aux cheveux gominés pour être beaux sur la photo, et un couple souriant, l'homme tenant la femme dans ses bras qu'on devinait un peu trop épais pour la chemise blanche qu'il portait. Andrés s'était souvent demandé comment cet homme à l'air si gentil pouvait être le parfait connard qu'avait décrit sa chère maman. Et aussi, est-ce que le plus grand des deux garçons était gentil avec le plus petit ou est-ce qu'il lui volait son doudou ?

Mais tout ça n'était que mensonges. Si son père était bien un pêcheur, il n'était pas un ivrogne. Il avait tout de l'honnête homme à vrai dire. Sauf qu'il était comme Andrés, un sorcier. Il l'avait caché à sa femme, et à ses enfants, jusqu'au jour où il avait failli causer la mort d'Andrés. Helga ne put lui dire comment en détail, elle n'en avait pas la force ni les moyens : elle n'avait pas assisté à ça et avait refusé d'écouter les justifications de son monstre de mari. Un monstre qui pouvait transformer les gens en grenouilles et causer la mort d'un claquement de doigts. Pire, il avait réussi à corrompre l'aîné, qui avouait être de la même nature. L'horreur, la terreur avaient alors pris les décisions à la place d'Helga, qui n'avait dès lors pensé qu'à protéger son Andrés, son Drési, son amour de petit garçon encore pur et sans défenses.

Andrés avait accusé le coup. Il avait réussi à demander à sa mère si elle savait si son frère et son père étaient encore vivants. Helga lui avait répondu qu'elle avait appris la mort de Jan, son père, part un ami commun. L'enfant s'était renfermé, ne sachant que penser de tout ce qui lui était tombé sur la tête. Il était un sorcier, et sa mère, terrifiée par la magie, l'avait emporté loin de l'autre moitié de sa famille. Les deux monstres qu'Helga avait fuits étaient probablement morts tous les deux, et il ne lui restait que lui, qui se révelait aussi être un monstre. Le qualificatif le fit pleurer, il ne voulait pas que sa mère ait peur de lui, il ne voulait pas être mauvais. Lui tout ce qu'il voulait c'était qu'elle soit fière de lui, et lui achète une glace pour fêter ses bonnes notes.

Helga, rongée par la culpabilité de voir son fils chéri aussi bouleversé par sa faute, alors même qu'il sautait de joie quelques jours plus tôt en apprenant qu'il pourrait voler ou changer une théière en pot de crème, l'avait alors pris dans ses bras et lui avait promis qu'elle l'aiderait à être le sorcier le plus doué et le moins monstrueux du monde. Elle lui avait dit que même le pire des péchés ne pouvait entacher l'être adorable qu'il était. Elle le croyait sincèrement, si elle avait peur de la magie, elle voyait en Andrés l'incarnation de la gentillesse, de la bonté et de la candeur.

Et personne n'aurait pu la démentir. Si Andrés était arrivé à l'école en même temps que la plupart de ses camarades, sa mauvaise maîtrise de l'islandais l'avait mis à l'écart et suscité des moqueries d'enfants. Si il avait eu du mal à s'intégrer au début, sa gentillesse avait suffit à s'attirer des amis, des gens avec qui partager son goûter, qu'il prenait trop copieux exprès. Il avait tout du gamin bonne poire et naïf, qui aidait les autres sans rien demander en retour. Oh, il lui arrivait de faire des mauvaises blagues, de se moquer ou de dire des méchancetés, souvent sous le coup de la colère, mais il s'excusait platement et admettait ses torts.

Sa mère n'eut donc pas peur de le voir devenir un horrible sorcier au nez crochu qui s'amuserait à faire du mal aux autres. Néanmoins, elle préféra surveiller de près. Elle l'accompagna pour acheter ses fournitures, ne comprenant ni les exigences de l'école, ni le fonctionnement de cette monnaie pour le moins étrange. Elle acheta des livres en plus de ceux demandés dans la liste et les potassa avec lui, pour le préparer à la rentrée et pour qu'elle-même ne soit pas perdue. En apprenant que les sorciers communiquaient par hiboux, elle offrit à Andrés une toute petite chouette lapone que l'enfant appela Ugla. Le nom la fit rire et la chouette eut droit à une jolie cage à la peinture argentée. Andrés promit qu'il écrirait souvent.

En arrivant à Poudlard, Andrés se retrouva comme un poisson hors de l'eau. Le château était grand, impressionnant, les élèves et professeurs encore plus. Il n'ouvrit la bouche qu'après la Répartition, qui le fit envoyer à Serdaigle, pour enfourner quantités de pommes de terre en sauce dans sa petite bouche de goinfre. Evidemment, il parla aux autres élèves de son année, mais ne se mettait pas en avant, sa timidité l'empêchant un peu d'être le joyeux luron. Il corrigea plusieurs fois ses camarades. Si le nom que les profs lui donnaient était Thomassen, celui écrit sur ses papiers d'identité, le nom correct étant Helguson, et de toute façon, il avait un prénom.