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Mistral gagnant [Mahoutokoro - 1991]║Feat Ludwig Beilschmidt

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MessageSujet: Mistral gagnant [Mahoutokoro - 1991]║Feat Ludwig Beilschmidt Mistral gagnant [Mahoutokoro - 1991]║Feat Ludwig Beilschmidt Icon_minitimeVen 18 Nov - 13:07

Changements de ce Délirium

UA : Pottertalia
Âges des personnages : 17 ans pour Kiku, 18 pour Ludwig
Contexte : Kiku est étudiant à Mahoutokoro et Ludwig élève de Serdaigle à Poudlard. Un tournoi de Quidditch est organisé et prend place à l'école japonaise. Poudlard y participe. Les deux personnages font partie d'une équipe de leur école respective, Ludwig en tant que gardien et Kiku en tant que poursuiveur (qui l'eut cru). Aussi, voilà à quoi ressemble l'uniforme des élèves de Mahoutokoro


Mistral gagnant - "You only have eyes for that blue sky"
Der majestätische jay
"Der Fremde Ich möchte wissen"

"The moment you doubt whether you can fly, you cease for ever to be able to do it"
-J.M. Barrie, Peter Pan


Octobre 1991
Le jour s'éteignait doucement sur le pays du Soleil levant. Le crépuscule embrassait les monts enneigés du Japon, les cerisiers en fleurs, les toits incurvés des maisons, et les mares aux poissons colorés. Il baignait l'horizon d'une aquarelle chaude, apaisante: orange, rouge, rosé, ainsi qu'une pointe de mauve dans un ciel encore dénué d'étoiles. Il plongeait l'archipel dans un glorieux rêve, s'étendant sur les rues en chassant les rayons de l'astre solaire. La dernière lueur du jour brillait une dernière fois, d'un éclat final et aveuglant au dessus de l'océan, sur les immeubles de verre et de métal des villes ainsi que sur les paysages, plus verdoyants, des îles environnantes. Parmi elles, l'îlot de Minami Iwo Jima se parait d'une brume légère, caressante, dissimulant aux yeux ignorants l'imposante façade d'un palais majestueux, comme couché sur un nuage doré, et entouré d'arbres en fleurs. Ses murs aux pierres faites de néphrite, blanches, translucides, soyeuses, rayonnaient et accueillaient la lumière léguée par le soleil dans ses couloirs et sous son toit de bois noir, offrant à ses habitants l'ultime spectacle de ce cycle quotidien. Certains curieux s'arrêtaient aux balcons pour regarder cette danse féerique entre l'astre et l'eau déchaînée qui ne tarderait pas à l'engloutir. Ils observaient les flammes qui rougeoyaient, dansaient à la surface avant de s'éteindre dans les bas-fonds. Et au delà de cette nuit qui se levait peu à peu pour recouvrir leur école, au delà du brouillard enchanteur et tourbillonnant, les élèves pouvaient apercevoir au loin la silhouette de grands oiseaux glissant sur le vent du soir, battant par moment de l'aile pour prendre de la vitesse. Le retour des étudiants était toujours un moment magique, ahurissant de beauté et de grâce. Ceux qui revenaient après une semaine passée chez eux arrivaient toujours par la voie des airs, chevauchant de superbes pétrels-tempêtes. Le voyage leur offrait l'immense privilège de pouvoir admirer la vue, dont aucun ne pouvait se lasser malgré les aller-retours incalculable qu'ils avaient fait lors de leurs nombreuses années d'études. L'écume qui se fendait sous les serres des oiseaux, la caresse salvatrice du mistral, ils avaient été élevés dans cet univers depuis leur plus jeune âge. Certains aimaient à faire la course à dos d'oiseau, se poursuivant en rivalisant de loopings pour tenter de gagner quelques mètres sur leur adversaire. D'autres étaient plus calmes et fermaient simplement les yeux, laissant leur monture les ramener à bon port en respirant à pleins poumons l'odeur de la liberté. Ceux qui avaient dû se passer de ce trajet ne serait-ce qu'un week-end regardaient leurs camarades avec envie, alors que ces derniers se rapprochaient de la brume qui enveloppait et protégeait leur école. Retrouvant leur sérieux et revenant dans le droit chemin, tous fixèrent leur regard sur cette fumée d'or, vers laquelle ils fonçaient en ligne droite. Au moment où ils la franchiraient, la grande tour de jade blanche se révélerait à eux, gonflant leur cœur de satisfaction, comme si, même après avoir quitté leur domicile parental, ils revenaient finalement à la maison. Plus que quelques mètres, et ils retrouveraient cette institut onirique, rassurante, qui leur avait appris à voler de leur propres ailes, si l'on pouvait dire. Plus que quelques secondes. Trois... deux... un.

Il fouillait frénétiquement dans ses affaires, retournant sans soin les vêtements entassés dans sa valise et la couverture de son futon. En tant normal, il aurait traité ces bagages avec le plus grand soin. Le désordre était son ennemi et rien ne le satisfaisait davantage que de contempler son dortoir bien rangé. Mais ce soir était spécial. Un soir que Kiku avait attendu depuis des semaines, depuis que leur directeur leur avait annoncé l'arrivée d'étudiants européens entre leurs murs. C'était pour lui une première. Il n'avait jamais voyagé en dehors du Japon, et à part à la télévision, n'avait jamais rencontré d'étudiant étranger avec qui il aurait pu sympathiser. Et même si cela avait été le cas, son père lui aurait sans doute demandé de rester loin de ces personnes, pour ne pas subir leur influence néfaste. Il avait beau le mettre en garde, son fils avait toujours été curieux de nature. Savoir qu'il existait d'autres cultures, qui mangeaient, parlaient, pensaient différemment de la leur réveillait en lui une soif de connaissances insatiable. Il avait hâte de rencontrer ces élèves d'Occident, et de pouvoir en apprendre plus sur leur pays, bien qu'il se savait trop timide pour aller de lui-même parler à des personnes aussi impressionnantes. Il espérait que l'une d'elles viendrait naturellement vers lui. Soupirant à chaque fois qu'il y pensait, Kiku se faisait la réflexion qu'il y avait peu de chances que qui que ce soit le remarque, vu sa petite taille et sa discrétion. Malgré ça, il ne pouvait s'empêcher de rêver à une amitié international, qu'il aurait tissé avec un français, ou un anglais, ou un italien...

Mais pour l'heure, son ambition était fortement compromise par l'accessoire qui manquait à sa tenue. Pris de panique, il en venait même à chercher près du lit de ses camarades de chambre, où il avait pourtant encore moins de chances de trouver ce qu'il cherchait.

▬ Bon sang... Où est cet insigne?

Ni plus ni moins. Le japonais ne parvenait pas à mettre la main sur le symbole de son appartenance à son école. Il avait revêtu son uniforme noir à col mao, attaché son nœud autour de son cou, enfilé ses bottes et avait préparé sur son lit sa robe ainsi que son chapeau, mais l'insigne était un élément dont il ne pouvait pas se passer. Les professeurs et les autres élèves risquaient de le regarder comme un intrus dans leur groupe si bien rangé. Depuis leurs sept ans, ils avaient été poussés dans ce sens: être fier de représenter et de porter les couleurs de leur école. S'il retirait cette plaque, c'était comme renier la communauté à laquelle il appartenait, cracher sur le savoir qui lui avait été offert tout ce temps. Il avait déjà été réprimandé une fois pour avoir oublié son insigne. Il n'avait plus jamais fait cette erreur. Jusqu'à aujourd'hui, du moins. Et comme par hasard, il fallait que ce soit ce jour-là. Le soir précis où il ne devait pas être en retard. Entendant le grand carillon de l'école retentir, il comprit que l'heure tournait, et que le moment du rassemblement dans la cour était de plus en plus proche. Y être absent aurait sans doute été pire que ce qu'il risquait en oubliant de porter son symbole. C'était une entorse au savoir-vivre, à la politesse due à leurs invités. Alors qu'il décida que s'il n'avait pas déniché son accessoire dans les cinq minutes venues, il partirait sans en priant pour que personne ne le remarque, le shōji de son dortoir s'ouvrit brusquement et un de ses camarades de chambre fit irruption dans la pièce, visiblement mécontent.

▬ Kiku! l'appela-t-il sévèrement. Bon sang, mais qu'est-ce que tu fais?! On t'attend tous! Tu as raté le retour des 9e années!

Le plus jeune sembla horrifié. C'était toujours un moment privilégié, à ses yeux, de pouvoir assister le vol des pétrels. L'avoir raté l'attristait profondément. Il espérait qu'en contemplant cette danse aérienne et somptueuse, il rassemblerait le courage nécessaire pour ne plus hésiter et aller vers un de leurs camarades du bout du monde. Il avait prié pour que malgré son retard, ses aînés ne soient pas encore rentrés, mais il avait visiblement pris trop de temps.

▬ Je-je sais bien! Mais je ne retrouve pas mon insigne! couina-t-il comme un appel à l'aide. Je ne peux pas aller au rassemblement sans! Que vont pensez les invités, alors que je suis en 7ème année?

Son ami se passa la main sur le front, comme pour chasser son exaspération de son visage.

▬ 'Manquait plus que ça...

Il observa dans son ensemble la chambre qui avait été fouillée par son camarade. Il n'avait pas l'habitude de la voir dans un tel bazar, surtout à cause de Kiku. Lui-même laissait parfois traîner quelques affaires, mais mieux valait que la pièce soit rangée et propre lorsque les surveillants venaient vérifier les dortoirs. Après avoir longuement cherché du regard et constaté que l'autre japonais avait regardé partout où sa plaque aurait pu se trouver, il demanda, dans un soupir:

▬ Tu as pensé à vérifier dans la salle de bain?
▬ La...?

Manifestement, il n'y avait pas pensé. Il laissait toujours son insigne sur sa table de nuit après s'être déshabillé le soir. Mais cette fois, peut-être avait-il fait ça ailleurs... Sans lui répondre, le plus vieux passa dans la pièce à côté, une petite cabine au sol de pierres grises et aux meubles blancs de propreté, dont une baignoire personnelle pour les habitant du dortoir, pratique lorsqu'ils ne souhaitaient pas aller aux sources chaudes. Il en revint après quelques secondes, montrant à Kiku un cercle de métal blanc, où était gravé une rose trémière ainsi que le kanji japonais du sept, indiquant son année.

▬ Le voilà, ton insigne, baka! râla-t-il en lui lançant.

Son camarade rattrapa maladroitement l'objet au vol, malgré tout soulagé de l'avoir récupéré.

▬ Merci beaucoup, Suisen-senpai!
▬ La prochaine fois, cherche mieux... Allez, maintenant on y va fissa, avant d'être en retard! Si il sont déjà arrivés, on est fichus!
▬ O-oui... Désolé que cela ait pris autant de temps...

Il attrapa sa robe et son chapeau restés sur son lit et sortit au trot du dortoir, aux côtés de son ami. Il enfila ses derniers vêtements tout en dévalant les escaliers. Dans leur établissement, l'uniforme était un élément très important de leur apparence: il était la représentation de leur connaissances et de leur nature profonde. La couleur de la robe indiquait le niveau de connaissances possédé par l'élève en question, partant d'un rose pâle lorsqu'il intégrait l'école, et devenant or le jour où il atteignait la note maximale dans toutes les matières, ce qui était extrêmement rare. La plupart des inscrits en années universitaires étaient déjà fiers de posséder une tunique se rapprochant du jaune, couleur ultime avant le doré tant désiré. Kiku, quant à lui, était heureux de constater que depuis quelques temps, sa veste bleue s'éclaircissait de plus en plus, prenant une teinte turquoise qui lui promettait un beau vert dans peu de temps. Sans surprise, les décorations sur sa veste et son couvre-chef avaient pris la forme de chrysanthèmes, révélant sa matière de prédilection. Beaucoup étaient étonné qu'il soit plus attiré par la botanique que par le Quidditch, ce qui arrivait mais était assez exceptionnel. Les japonais étaient durement entraînés pour être les meilleurs en vol, et on ne comptait plus les victoire de l'équipe la plus populaire du pays, les Tengus de Toyohashi, qui étaient les vainqueurs actuels de la Ligue des Champions, et dont Suisen était un grand fan. Il rêvait que leur équipe scolaire devienne aussi illustre que son modèle, ce qui était un beau rêve aux yeux de Kiku, mais un beau rêve peu réalisable.

Ils n'étaient pas les seuls à descendre ces marches. Ces dernières étaient maintenant envahies d'élèves, qui se précipitaient vers les étages inférieurs, soit pour se percher aux fenêtres et observer de loin l'arrivée de leurs condisciples, soit pour les accueillir dans la cour. Le directeur avait demandé à ce que seuls les élèves appartenant aux équipes se postent dans les jardins pour souhaiter la bienvenue à leurs invités. Leur établissement n'avait certes pas un effectif énorme, mais établir tous les étudiants à l'extérieur aurait été une mauvaise idée. La plupart restaient donc entre les murs, libérant cependant les couloirs pour laisser la place à leurs homologues étrangers de se déplacer librement une fois arrivés. Kiku et Suisen furent emportés malgré eux par le flot d'étudiants, les menant tout droit à la grande porte du hall, où était gravé l'emblème de l'institut, une baguette croisée avec un balai, par dessus une bourrasque de vent. Ils traversèrent un jardin verdoyant, envahi d'arbres fleuris comme des cerisiers, des pêchers et bien d'autres variétés typique de leur pays, et de petites mares où nageaient paisiblement des carpes koi. Ils marchaient sur des chemins pavés serpentant dans l'herbe, jusqu'à la limite du nuage, qui marquait la fin de leur abri de fumée, et le commencement de la mer où ils s'exerçaient au vol, par tous les temps. Un surveillant était déjà présent dans son hakama noir, couvert de la robe doré que tant d'étudiants admiraient. Il les somma de se ranger en lignes, selon leur taille. Kiku fut forcé de se séparer de son ami, se retrouvant sans surprise au premier rang, alors que Suisen se plaçait au troisième. L'inspecteur vérifia que tous portaient correctement la tenue réglementaire, et Kiku fut soulagé en le voyant passer devant lui sans un mot de réprimande. À présent, tout était prêt pour saluer les élèves occidentaux. Tous les japonais retenaient leur souffle, que ce soit aux balcons ou dans la cour, observant le ciel avec excitation ou réticence dans l'espoir d'y apercevoir un quelconque moyen de transport. Kiku se demandait dans quel genre de véhicule ils atteindraient l'île. Chevaucher des balais était peut-être trop dangereux pour des européens qui n'avaient pas été habitués à leurs conditions de vol. Il imaginait donc quelques chose comme un bateau ou une sorte de sous-marin, qui leur permettrait de naviguer sur l'eau sans crainte. Frottant ses mains, il se rendit compte qu'elles étaient moites. Il n'avait jamais été aussi anxieux mais enthousiaste à l'idée de recevoir une visite ici. Ce serait une toute nouvelle expérience, dont il espérait bien profiter. Il fixait l'azur avec appréhension, patientant en trépignant au pied de l'imposante et élégante tour de l'école Mahoutokoro.
Feat Ludwig Beilschmidt


Dernière édition par Kiku Honda le Mar 28 Mar - 15:38, édité 7 fois
Kikoo, la victime
Kikoo, la victime
Kiku Honda

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Kiku Honda
Mistral gagnant [Mahoutokoro - 1991]║Feat Ludwig Beilschmidt Giphy

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MessageSujet: Re: Mistral gagnant [Mahoutokoro - 1991]║Feat Ludwig Beilschmidt Mistral gagnant [Mahoutokoro - 1991]║Feat Ludwig Beilschmidt Icon_minitimeVen 18 Nov - 16:39

Mistral gagnant - "You only have eyes for that blue sky"

昨日の花は今日の夢

« La fleur d’hier est le rêve d’aujourd’hui »


Octobre 1991
Le train était presque vide. Il y avait bien assez de wagon pour que chaque passager puisse avoir son propre compartiment à lui seul, mais les élèves s’étaient tous rassembler dans quatre d’entre eux. L’ambiance était calme, pesante même, comme si les fenêtres les séparant de l’extérieur formaient une barrière repoussant toute forme de positivité. Le Japon était un pays superbe, divin et serein, aux couleurs chatoyantes et aux légendes merveilleuses : la magie elle-même semblait y prendre une autre forme, tant la culture des sorciers y vivant était différente. L’intérieur du train, lui, était sombre, froid, la tension y était reine et personne ne produisait le moindre son. L’équipe de Quidditch de Poudlard, célèbre école de magie écossaise, accompagnée de quelques autres élèves et de professeurs, avait pris un porte-au-loin pour le pays du soleil levant tôt le matin. La sensation, due à la distance immense entre les deux territoires, avait été particulièrement désagréable, et tous étaient encore fatigués et nauséeux. Assis sur les sièges rouges en moquette confortable, certains lançaient parfois un début de conversation, qui disparaissait bien vite. En plus du réveil de bonne heure et du transport maladif, les élèves affrontaient l’anxiété, la peur de ne pas plaire, et pire encore, la peur de perdre. Après tant de discours de la part du capitaine de leur équipe, leurs espoirs étaient montés bien haut, et maintenant, personne n’avait envie d’échouer. Seuls les pas lents des professeurs vérifiant régulièrement les wagons et les bâillements des étudiants fatigués pouvaient être entendus. Parfois, des phrases: « Est-ce que tout va bien ? », « N’oubliez pas la chorégraphie », « Pensez à manger un petit quelque chose: on n’aimerait pas vous voir évanoui à l’heure fatidique ». Bien qu’il s’agissait là d’encouragement de la part du corps professoral, personne n’en était rassuré, la panique montant légèrement dans le cœur de chacun. Cette fille, là-bas, avait peur de rater son pas de danse. Ce garçon, plus loin, avait toujours eu du mal avec les sorts d’artifices, pourtant nécessaires à leur arriver. Et cet allemand blond, juste ici, se disait toujours qu’arriver dans un train était la plus idiote des idées.

Ludwig Beilschmidt, préfet de la maison serdaigle, avait troqué son uniforme pour une tenue de quidditch sans couleur, d’un gris ennuyant. Gardien de son équipe à l’école de magie de Poudlard, on lui avait annoncé qu’il allait être le gardien dans une équipe mixte censée représenter l’école, lors d’un tournoi au Japon. Il avait juste hoché la tête: voyager ne le dérangeait pas, et être un représentant de Poudlard ne pouvait lui apporter que fierté et bonne réputation. De plus, fuir le paysage écossais pluvieux signifiait fuir ses problèmes actuels. Tout là-bas pouvait être considéré comme un danger de mort. L’école avait déjà son bon nombre d’ennuis et de Maccabées, ainsi que de Sans Visage, dont lui. Le Japon lui semblait incroyablement attirant, comme une terre ensoleillée et colorée, où le danger est absent et où les élèves vivent une existence à peu près normale et correcte. Tout cela avait complètement disparu de son école depuis quelques années déjà. Un peu de vacances lui feraient du bien. Il donnait ce nom, « vacance », à son petit voyage, même malgré ses devoirs en tant que préfet, en tant que gardien, et tout simplement en tant qu’élève. Il avait la chorégraphie pour la cérémonie d’arrivée gravée en tête, chaque pas précis et chronométrés, rythmés comme un métronome et exécutés à la perfection comme les sons d’une batterie.  Il pensait juste que la sortie du train allait manquer d’impact. Ils allaient tous devoir sortir deux par deux, la porte de sortie étant trop petite pour laisser le groupe entier arriver en même temps. Ensuite seulement allaient-ils pouvoir débuter leur entrée magistrale. Ludwig se disait que sortir d’un bateau aurait été bien plus approprié, tous les élèves visibles du ponton, mais le directeur avait précisé avec un sourire que « on est pas à Durmstrang, et puis, le train, c’est un peu notre signature, n’est-ce pas ? ». Certainement. Il n’empêchait que la signature, à ses yeux, allait faire tâche.

Déjà par les fenêtres pouvaient être vu un superbe palais, sur une île où la fumée avait élue domicile, donnant à l’école de magie un air de château dans le ciel tout à fait magnifique. Le ciel avait des couleurs de peinture à l’aquarelle, et Ludwig se demandait si, au pays du soleil levant, le ciel était un éternel aurore. Les conversations reprenaient doucement, la vision apportant la paix à chaque élève. Plus personne ne semblait se concentrer sur sa tâche à venir, et même les yeux bleus de l’allemand se donnèrent l’autorisation de se baisser lentement, un léger sourire au visage. Il avait pris un wagon seul, pour lire. Et bien qu’il dévorait en effet ses chapitres au début du voyage, il avait décidé de prendre une pause afin d’admirer le ciel, et de se reposer, de penser. Rouvrant les yeux, il décida de se lever, préparant ses affaires. Le personnel était déjà prêt à sortir les valises par l’arrière du train, pendant que tous seraient distraits par l’arriver flamboyante des élèves de Poudlard. Une fois les précieux sacs placé dans le wagon tout à l’arrière du train, il arpenta le long couloir lentement, arrivant près de la porte de sortie. Le train s’arrêtait doucement. Il serait le cinquième à sortir. D’abord son père, sous-directeur, qui avait été choisi pour les accompagner, ensuite son capitaine d’équipe, et ensuite les poursuiveurs, attrapeurs, et bien entendu, lui. Le reste des élèves, venus juste pour assister, ou dont le voyage avait été une récompense pour leurs notes exemplaires, sortiraient ensuite. Tous commençaient déjà à sortir dans le couloir, se plaçant en conséquence, et quand tout le monde fut à son poste, les portes purent enfin s’ouvrir.

Déjà, un placement dans le plus grand des calmes. En première place se trouvait Ulrich Beilschmidt, l’air calme, posé, glacial. Juste à côté de lui, le capitaine de l’équipe de quidditch, se tenue grise sans joie reflétant parfaitement le sérieux de l’instant. Derrière, toute l’équipe se tenait en rang, et encore derrière, les autres élèves s’organisaient. Puis la musique commença : tambours, cornemuses (le directeur avait trouvé cela « amusant » je jouer avec les stéréotypes), mais aussi violons, trompettes, saxophones. Une véritable fanfare. Les élèves comme les professeurs avançaient au pas, quand tous levèrent leur baguette d’un coup ferme, révélant au-dessus d’eux un immense dragon de flammes pétillantes, comme un feu d’artifice flamboyant et rapide. Le dragon tournait quand eux tournaient, avançait quand eux avançaient, et rugissait quand leurs pas se faisaient plus fort. La créature de flamme se sépara, formant plusieurs fées et papillons volant autour d’eux, retournant ensuite à leur baguette dans un crépitement rythmique, pour qu’enfin tous les élèves tendent leur bâton rougeoyant, poussant un cri à l’unisson, avant que tout n’explose en une fumée multicolore, redonnant à leur uniforme leur couleur d’origine, rouge, bleu, vert et jaune.

Alors que tous restèrent en place, le sous-directeur s’approcha de la personne à la tête de l’école de magie Japonaise, s’inclinant comme le voulait la culture.

-Merci pour votre accueil. J'espère que nos deux écoles auront les meilleures relation possible.

Il se retourna ensuite, tapant dans ses mains, rompant les rangs d’élèves souriant pour la plupart.

-N'hésitez pas à aller voir et à faire connaissance avec les élèves de Mahoutokoro. Je ne veux voir personne rester dans son coin, et le repas commence à 20h. J'espère que pendant ce temps, vous vous serez fait des amis qui vont indiqueront où aller manger. Félicitation à vous tous.

Tous les élèves se dispersèrent par groupe. Ludwig, lui, restait avec lui-même, plus intéressé par l’architecture du palais que par la construction de relation sociale avec les autres. Il n’était pas venu pour discuter : uniquement pour gagner, et c’est ce qu’il allait faire. Se séparant de la foule, il partit alors arpenter les couloirs, curieux d’en voir plus. Il voulait voir la bibliothèque, les espèces de créature magiques japonaises, les sortilèges utilisés, les lois magiques, les artefacts et objets enchanté. Les sorciers, en eux même, pouvaient attendre.
Feat Kiku Honda


Dernière édition par Ludwig Beilschmidt le Dim 18 Déc - 16:16, édité 1 fois
Le roi des loupes
Le roi des loupes
Ludwig Beilschmidt

Mon personnage
Citation: "Les Serdaigle, en particulier, s'imaginent que tous les plus grands sorciers sortent forcément de chez eux." - J.K Rowling
Ludwig Beilschmidt
Les Serdaigle, en particulier, s'imaginent que tous les plus grands sorciers sortent forcément de chez eux.

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MessageSujet: Re: Mistral gagnant [Mahoutokoro - 1991]║Feat Ludwig Beilschmidt Mistral gagnant [Mahoutokoro - 1991]║Feat Ludwig Beilschmidt Icon_minitimeSam 19 Nov - 17:21

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-J.M. Barrie, Peter Pan


Octobre 1991
L'arrivée des élèves de Poudlard se fit davantage entendre que voir. Encore aveuglés par le brouillard qui recouvrait la côte, les élèves japonais perçurent soudain, dans un écho lointain, le bruit sourd d'un sifflet à vapeur. Surpris, la plupart plissèrent les yeux pour tenter d'apercevoir ce qui causait un tel bruit. À leur connaissance, seul un train pouvait produire ce son, et il n'y avait aucune voie ferrée à proximité de leur île. Impossible que les écossais débarquent à bord d'un tel engin... Ils furent détrompés en entendant de nouveau la trompette sonner, bien plus proche, avant de voir émerger du brouillard une locomotive rouge vif, lustrée, étincelante, suivie de wagons tout aussi chatoyants. Et le véhicule avait su se passer du moindre rail: il leur parvenait par les airs. Les étudiants de Mahoutokoro restèrent bouche bée, regardant avec des yeux ronds le train se courber pour venir s'aligner avec le rivage, ralentissant progressivement avant de s'arrêter dans un dernier sifflement et crachat de vapeur. Kiku était persuadé de n'avoir jamais vu de moyen de transport aussi bien entretenu. La peinture n'avait pas une rayure, pas une saleté, et brillait autant que le sol boisé des couloirs de leur école. Un silence pesant était tombé sur le groupe des hôtes, soufflés mais aussi curieux de découvrir à quoi ressemblaient leurs homologues européens, qui venaient de faire une entrée si remarquable. Ils n'allaient pas être déçus.

La porte de la voiture centrale s'ouvrit lentement, laissant entrevoir la silhouette des élèves, dans le contre-jour du soleil couchant. Ils les virent descendre deux par deux les marches qui s'étaient dépliées pour leur laisser passage, guidés par un sorcier aux longs cheveux blonds tressés par endroit, l'air sévère et impassible. Les nippons remarquèrent que les nouveaux arrivants portaient tous des tenues de Quidditch sombres, tristes, contrastant avec les couleurs éclatantes des robes japonaises. Ils étaient tous silencieux, l'air aussi sérieux et inébranlable que celui qui les dirigeait. On entendit quelques asiatiques avaler leur salive. C'était à ça que ressemblait la discipline, en Europe? Ils ne s'attendaient manifestement pas à ça. Eux avaient certes eut une éducation rigoureuse et drastique, mais selon les rumeurs, les écossais étaient des personnes détendues, qui appréciaient la fête et les pubs, le rock'n'roll et l'alcool. Ils ne pensaient pas faire face à des mines si froides. Certains en étaient même mal à l'aise. Cela promettait un week-end angoissant.

Puis, les japonais sursautèrent en entendant retentir une musique entraînante, juste derrière le groupe. La plupart des instruments étaient reconnaissables, mais un son strident et aiguë fit plisser le nez à quelques adolescents, dont Suisen. Kiku, lui, reconnut le bruit atypique d'une cornemuse. Ce n'était pas ce qu'il y avait de plus beau à écouter, mais il trouvait qu'accordé aux violons, trompettes et percussions, la bagpipe sonnait incroyablement bien. Il trouvait le tout très exotique, et cela lui plaisait. Cette simple mélodie faisait souffler un vent de nouveauté sur leur école. Mais l'orchestre n'était pas là juste pour faire joli -ou leur casser les oreilles, pour certains. Les étudiants étrangers accompagnèrent la symphonie en avançant telle une marche militaire, avant de s'arrêter et de pointer brusquement leurs baguettes vers le ciel. Des étincelles écarlates se déployèrent au dessus d'eux, formant peu à peu un immense dragon éblouissant aux écailles ardentes et lumineuses, qui serpentait dans les airs, éclairant de sa couleur criarde la masse grise des occidentaux. Ces derniers commencèrent à effectuer une chorégraphie simple, mais en telle harmonie avec le lézard qu'elle en devenait poétique, gracieuse. Lorsque les robes noirs tournaient avec raffinement et coordination, la créature faisait un tour sur elle-même. Elle avançait avec eux, rugissait quand ils frappaient le sol de leurs pieds, les suivaient tel un gardien de flammes. Le tout était rythmé, enchanteur. Puis l'animal commença à se désagréger, ses anneaux se séparant pour prendre des formes diverses, telles que des papillons colorés ou des fées enchanteresses, qui volèrent agilement vers les japonais, tournant en cercle autour du groupe. Un insecte aux ailes turquoises plana vers Kiku, qui tendit la main, émerveillé, avant de le voir s'enfuir pour retourner dans la baguette qui l'avait fait naître, avec un pétillement assourdissant. Enfin, dans un cri, un détonation éclata et les écossais furent recouverts d'un nuage à l'odeur sucrée, et aux couleurs flambantes. Les nippons restèrent un instant choqués, tentant de chasser la brume aux quatre coloris avec des mouvements de mains. Ils craignaient que leurs congénères se soient faits sauter par accident. Mais une fois le nuage dissipé, ils contemplèrent avec surprise le groupe tout à fait vivant, chaque élève revêtant désormais les couleurs de sa maison: rouge, bleu, jaune et vert, formant un mélange étonnant et agréable à l’œil. Les mines sombres avaient à présent disparu, comme chassées avec la teinte grisâtre des uniformes. Les européens étaient maintenant souriants, l'air satisfaits de leur représentation. Et les hôtes ne purent que leur donner raison. Les natifs se mirent à applaudir avec force. Même si aucun sifflement ou aucun cri de joie ne se faisait entendre, ce genre de débordement étant interdit par le règlement, leurs mines impressionnées et joyeuses en disaient assez long. C'était un succès.

L'homme en tête de la troupe s'avança alors vers le directeur, qui avait pris place près de ses élèves alors que le train se rapprochait de la côte. Le sorcier asiatique lui rendit son salut en s'inclinant bien bas devant lui, alors que l'allemand prenait la parole:

▬ Merci pour votre accueil. J'espère que nos deux écoles auront les meilleures relations possibles.

Malgré son allure strict et froide, son ton était aimable, poli. Kiku comprit vite que tous s'étaient fait des idées. Cette discipline n'était qu'une mise en scène. Les écossais avaient apparemment eu pour but de les surprendre, et c'était réussi. La pression était retombée, et l'anxiété avait disparu. Le directeur accorda un sourire bienveillant à son vis-à-vis, discutant dans un anglais maladroit que la plupart des étudiants eurent du mal à comprendre.

▬ Je l'espère également. Bienvenue au Japon, et bienvenue dans notre école.

Il pivota légèrement pour tourner son regard vers les élèves japonais, qui reconnurent le signal et s'inclinèrent à leur tour devant leurs camarades étrangers. Tous ensemble, il clamèrent, dans leur langue natale:

▬ Bienvenue à Mahoutokoro!

Le doyen hocha doucement la tête, approuvant le travail des jeunes gens. Leur représentation à eux viendrait plus tard. Celle de leurs condisciples était certes impressionnante, mais il ne fallait pas se laisser abattre. Leur moment de gloire viendrait, et peut-être même leur victoire sur le terrain. Il échangea quelques informations avec le vice-directeur, qui dissipa le groupe si bien rangé d'un claquement de mains.

▬ N'hésitez pas à aller voir et à faire connaissance avec les élèves de Mahoutokoro. Je ne veux voir personne rester dans son coin, et le repas commence à 20h. J'espère que pendant ce temps, vous vous serez fait des amis qui vont indiqueront où aller manger. Félicitation à vous tous.

C'était le moment! se dit Kiku. Maintenant que la première approche était faite, les présentations s'annonçaient. Il fallait aller soit-même vers les autres pour faire connaissance. Alors que ses camarades s'approchaient déjà de leurs nouveaux arrivants, lui prenait dans son coin quelques inspirations, se préparant à faire le premier pas. Il avait beau être en 7ème année, et déjà adulte, la spontanéité n'était pas son fort. Timidement, il finit par prendre son courage à deux mains et par s'approcher d'un groupe de Serdaigles qui bavardaient déjà avec des japonais dans un anglais approximatif. Stupidement, il s'inclina à nouveau.

▬ B-bienvenue! Je suis Honda Kiku, enchanté de... de faire votre connaissance!

Ce qui était destiné à être une annonce dynamique et audacieuse ressembla plutôt à un croassement qui resta à moitié bloqué dans sa gorge. Un des élèves de Poudlard se tourna une seconde vers lui, avant de passer à autre chose, comme s'il ne l'avait pas remarqué, continuant à bavasser avec les nippons. Kiku resta dans cette position un instant, avant de se redresser et de battre en retraite, mort de honte. Il n'était vraiment pas doué pour ce genre de choses. Il n'avait aucune confiance en lui. Comment pouvait-il espérer sympathiser avec des personnes aussi imposantes que des européens? Il était trop posé, trop effacé pour faire quoi que ce soit. Dépité, il rebroussa chemin et revint vers l'entrée de la tour. Il fit en bond en sentant une main lui saisir l'épaule, craignant qu'il ne s'agisse de l'un des étudiants de Poudlard. Mais il poussa un soupir de soulagement en constatant qu'il ne s'agissait que de son capitaine, Suisen.

▬ Et bien, Kiku? Tu ne voulais pas taper la causette avec nos camarades d'Europe? Tu as l'air bien timide, d'un coup...
▬ Je... je n'en ai pas encore la force. Je pense que je vais attendre un peu...

Il allait plutôt se cloîtrer dans sa chambre en attendant le match, oui. Il éluda la question.

▬ Et... et toi? Tu ne vas pas discuter?
▬ Moi, euh... hésita son aîné en se frottant la nuque. Je n'en ai pas vraiment envie. Tu trouvais pas que ça faisait un peu frime, leur arrivée? Perso, je les ai trouvés carrément prétentieux!
▬ J'ai trouvé ça plutôt attrayant... Et puis, tu parles de frime, mais pense à la représentation que nous allons faire! C'est de la provocation à peine dissimulée... Eux au moins ne nous ont pas démontré leur prouesses sur un balai...
▬ Je vois pas de quoi tu parles, fit Suisen avec désinvolture, regardant ailleurs.

Il était l'un de ceux qui avaient proposé des idées pour la démonstration de l'équipe de Mahoutokoro. Et autant dire que si les écossais s'étaient contentés de montrer leur don pour former des feux d'artifices, les japonais seraient bien moins innocent. Ils avaient l'intention de leur prouver leurs exploits sur des montures, sans doute pour les impressionner avant le match. Kiku trouvait ça très déplacé, mais les dirigeants de l'institut avaient le sens de la compétition, surtout quand il s'agissait de Quidditch. Ils pouvaient être les plus hospitaliers et courtois du monde dans la vie de tous les jours et pour les repas, néanmoins ils se changeaient en fanatiques sans pitié lorsqu'il s'agissait du sport de vol.

▬ Bref, détourna le plus vieux en agitant la main. On a trois heures à tuer avant le repas. Je vais aller sur le terrain m'entraîner un peu. Tu me suis?
▬ Non, je pense que... je vais plutôt me reposer, histoire de ne pas avoir d'accident avant demain. Je vais lire un peu pour me détendre.
▬ Comme tu veux, répondit Suisen en haussant les épaules. Si tu changes d'avis, tu sais où me trouver.

Sur ses mots, il sortit sa baguette, et prononçant un Accio silencieux, appela son balai. On entendit quelques plaintes à l'étage, et une monture au bois noir strié de blanc passa à pleine vitesse par une fenêtre pour le rejoindre. De l'autre côté du groupe, on entendit la réprimande du directeur.

▬ Itachi-kun! Pas de magie hors des cours!
▬ Excusez-moi, sensei! cria-t-il avant de se retourner vers Kiku. À plus tard!

Il enfourcha immédiatement et s'éleva dans les airs d'un coup de pied sur le sol. Kiku le regarda décoller, puis retourna à pas rapides vers le hall. Dans les couloirs, l'agitation était totale. Tous les élèves japonais regardaient avec avidité les invités qui se mêlaient peu à peu aux autres. Les conversations avaient changé de dialecte, pour ceux qui parvenaient à maîtriser le langage de la Reine, et le nom de Poudlard était sur toutes les lèvres. L'adolescent tenta de faire abstraction de la bonne humeur environnante, gardant toujours en tête son échec d'approche, comme une boule en travers de la gorge. Il monta les étages à contre-sens des autres, qui se dirigeaient tous vers le rez-de-chaussée pour pouvoir enfin dialoguer avec les étrangers et peut-être leur proposer de dormir dans leur dortoir. Ceci rappela à Kiku le désordre qu'il avait mis un peu plus tôt dans sa chambre, et qu'il devait à présent ranger. Soupirant, il atteint finalement le palier désiré, vide de toute présence. Ou du moins, c'est ce qu'il pensait. Après avoir tourné à un angle, il s'arrêta brusquement, découvrant non loin devant lui un autre élève, qui n'était sans doute pas de son école. Déjà, il portait l'uniforme de Poudlard, d'un bleu nuit somptueux, qui ne laissait aucune place au doute. Et puis, il était immense. Grand, imposant, les cheveux blonds rabattus en arrière avec sérieux. Il marchait d'un pas calme, comme s'il explorait ce corridor vide. Kiku se dit qu'il s'était peut-être égaré. Puisqu'il venait d'arriver, il ne connaissait sans doute pas le fonctionnement des différents étages. Il se fit la réflexion qu'étant le seul de Mahoutokoro à se trouver là, il était aussi le seul à pouvoir lui venir en aide. Mais la taille de l'adolescent n'était pas pour le rassurer. Cela l'effrayait même encore plus. Et si c'était une grosse brute baraquée? Il l'enverrait sans doute balader...

Mais il ne pouvait décemment pas le laisser là, sans personne pour lui montrer le chemin. C'était le devoir de Kiku de lui prouver l'hospitalité des japonais. Et puis, il fallait qu'il soit courageux. S'il parvenait à relever ce challenge, il était sûr qu'il pourrait parler avec n'importe lequel des ses camarades, sans plus ressentir d'angoisse. Hésitant, il s'avança à pas silencieux vers lui, inspirant profondément avant de demander:

▬ Ex-excusez-moi... S-seriez-vous perdu?

Continuant sur sa lancée, il n'attendit même pas de réponse et déclara:

▬ I-ici, vous êtes à l'étage des dortoirs. Il n'y a encore personne à cette heure-ci, alors... S-si vous avez besoin de quelqu'un pour vous aider, ou... vous montrer le chemin, vous... -il mit une main sur sa poitrine- Vous pouvez me... demander...

Un peu bancal, mais c'était déjà un début. Cela lui parut presque courageux, pour une première fois. Malheureusement, il n'avait jamais appris la langue de la Reine, malgré la bibliothèque qui regorgeait de livres sur tous les sujets. Il ne s'était jamais fait la réflexion que cela pourrait lui être utile un jour. Et il le regretterait sans doute plus tard. Il espérait malgré tout que l'élève avait quelques notions de japonais en prévision de sa venue dans ce pays, et que lui-même n'avait commis aucun impair.
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Kikoo, la victime
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MessageSujet: Re: Mistral gagnant [Mahoutokoro - 1991]║Feat Ludwig Beilschmidt Mistral gagnant [Mahoutokoro - 1991]║Feat Ludwig Beilschmidt Icon_minitimeMar 22 Nov - 15:31

Mistral gagnant - "You only have eyes for that blue sky"

昨日の花は今日の夢

« La fleur d’hier est le rêve d’aujourd’hui »


Octobre 1991
Mahoutokoro n’avait rien à voir avec la bâtisse grise de Poudlard. Les couloirs européens étaient froids, glacials, au tableau observateurs et bavards. Ceux de Mahoutokoro était toujours colorés, ne serait-ce que par la présence de quelques fenêtres, montrant l’extérieur teint par le ciel flamboyant, ou grâce aux différentes plantes en pot ou grimpantes aux murs. Le palais au toit de Jade semblait présenter plus de tableau de paysage que d’illustres personne, rendant le lieu plus calme, serein, ou la conversation était absente. Le silence s’y reposant était d’un calme divin, qui plaisait énormément à Ludwig. Au plafond se trouvait plusieurs charmes aux couleurs rosées et dorées, qui se secouaient à l’arrivée du vent, créant un petit son porte bonheur, ainsi que laissant tomber un léger sort de parfum. Le bâtiment entier avait une odeur fraiche de cerise, senteur légère, jamais envahissante. Ludwig s’était d’abord arrêté devant une porte menant à un jardin intérieur, présentant une allée de caillou ratissés à la perfection, une petite marre entourée de rocher, où l’on devinait le mouvement de quelques carpes. Par politesse et précaution, Ludwig contourna le magnifique travail de ratissage en empruntant un chemin de terre où se trouvaient quelques buissons aux fleurs roses pâles. Arrivant à destination, il se pencha vers la marre, y découvrant un petit stratagème de passage de l’eau fait en bambou, ainsi que des poissons blancs aux tâches dorées. Leur moustache fileuse leur donnait un air de dragon japonais.

Retournant au couloir, Ludwig se mit à penser. Il savait que le calme était dû au fait que la majorité des élèves se trouvaient dans la cour extérieure : mais c’était à se demander si ce calme serein n’était pas habituel dans la bâtisse. Il s’était renseigné. Mahoutokoro était l’école de magie avec le moins d’élève au monde, malgré le fait que les petits sorciers, dès l’âge de sept ans, y étaient tous conviés. S’il y avait moins de monde qu’à Poudlard, et que la tradition japonaise régnait en chaque élève, les jours passé ici devaient être reposant. Il était surprenant de savoir que les japonais étaient considérés comme étant les maîtres du Quidditch. Et dire que c’était des élèves de Poudlard qui leur avait appris à jouer… Vraiment, leur ancêtre avaient commis une grave erreur en leur enseignant l’art du balai. Il ne se doutaient certainement pas que des personnes si calmes puissent les battre.

-すみません... あなたは失われていますか?

Ludwig se retourna en entendant la voix. C’était un son grave, bien que clair, comme un chant. Un timbre poli, hésitant, peut-être même effrayé. L’élève était petit, un visage affichant la jeunesse : définitivement loin d’être un professeur. Les mains jointes, le regarde brun et perdu, plein de doute. Une peau aussi claire que les murs des couloirs, mais à l’aspect doux. Malgré son apparence, il était assez âgé, surement le même âge que lui, d’après sa tenue. Cette couleur turquoise, douce, indiquait à l’allemand que son interlocuteur était bientôt prêt à quitter l’école de magie et à devenir un adulte. Qu’avait-il d’autre comme éléments ? Rien. Absolument rien. A part quelques mots, Ludwig n’avait aucune connaissance de la langue japonaise. Il connaissait le basique « Arigato », les peu utiles « je » et « tu », et quelques mots de culture générale tels que « sushi » et « karate ». Le blond ne pouvait se baser que sur les mouvements de son interlocuteur afin de la comprendre. Main sur le cœur. Pas en avant. Comme s’il se présentait. Dans tous les cas, il parlait de lui-même. Le plus compliquer était de comprendre ses sentiments. « Je me nomme… Ravi de vous rencontrer ». « Partez de notre école : je n’aime pas les étrangers ». « Vous me faîtes peur ». Il pouvait s’agir de n’importe quoi. Cela dit, l’air hésitant et effrayé du japonais semblaient indiquer que la bonne réponse était la troisième.

Le regardant calmement, tentant de son mieux de maîtriser tout signe d’hostilité, il mit à son tour une main sur sa poitrine, annonçant en anglais :

-Mon nom est Ludwig. Je regardais juste votre jardin.

Il craignait que la conversation n'aille nul part. Aucun des deux ne semblait réellement comprendre l'autre. Pourtant, Ludwig voulait essayer.

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Dernière édition par Ludwig Beilschmidt le Dim 18 Déc - 16:17, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Mistral gagnant [Mahoutokoro - 1991]║Feat Ludwig Beilschmidt Mistral gagnant [Mahoutokoro - 1991]║Feat Ludwig Beilschmidt Icon_minitimeMar 22 Nov - 20:03

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Octobre 1991
Il comprit vite que la barrière de la langue les séparait. Qu'un mur placé entre eux les empêcherait de communiquer. Il arborait un air terrifié, servile, alors qu'il était simplement exalté d'avoir pu lui adresser la parole sans s'enfuir comme un lâche, et qu'il espérait que la suite serait tout aussi prometteuse. Il allait vite être déçu. En premier lieu, il le vit juste se tourner vers lui, droit, intimidant, une aura de puissance et d'autorité émanant de lui. Kiku profita qu'ils soient face-à-face pour étudier son visage, si froid au premier abord. Il était emprunt d'une grande maturité, d'un côté adulte que peu d'élèves de cet âge possédaient. Il n'arrivait pas à savoir en quelle année il pouvait bien être exactement... La seule chose dont il fut sûr en observant attentivement son faciès, c'était qu'il ressemblait énormément au vice-directeur qui avait accompagné les étudiants de Poudlard pour leur voyage. Il semblait juste bien plus jeune. C'était sans doute son fils.  Il possédait le même grand front, les mêmes joues saillantes et la même machoire carrée. Ses yeux étaient aussi bleus que la mer du Japon en été, quand le plus jeune fonçait au dessus de l'écume fragile sur son balai, essayant de rattraper le vent. Un bleu profond, calme, et en même temps si fort, qui vous emportait tel un torrent lorsque vous le fixiez trop longtemps. Sans compter que l'allemand lui rendait ce regard. Lui aussi le toisait, l'analysait sans le quitter des yeux. Il le jaugeait de haut en bas, comme s'il tentait lui aussi de deviner l'âge de Kiku, et de saisir les moindres détails de son apparence. Cette inspection mit le japonais mal à l'aise. Cela ne faisait que renforcer son sentiment d'insécurité face à cet adolescent si menaçant.

Puis soudain, sans qu'il comprenne comment ce changement avait pu s'opérer, l'expression de l'européen s'adoucit, comme s'il tentait de le rassurer, de montrer sa bienveillance à son égard. Il lui sembla tout à coup beaucoup moins effrayant. Il imita son hôte et posa lui aussi sa main sur son torse, déclarant:

My name is Ludwig. I was just looking at your garden.

Il resta bouche bée devant lui, ne sachant quoi répondre. Il n'avait pas compris un traitre mot de ce qu'il venait de dire. Il se serait donné des gifles pour ne pas avoir pensé à apprendre l'anglais avant. En effet, étant élève à Mahoutokoro depuis ses sept ans, il n'avait pas eu une scolarité classique et avait suivi des cours bien différents des primaires moldus. Aucune leçon d'anglais ne leur avait été dispensée, malgré son utilité. C'était pourtant la langue la plus parlée au monde! Et il avait fallu qu'il laisse cela de côté. À quoi bon être doué en botanique, s'il ne pouvait pas converser avec des étrangers dans son travail futur? Car contrairement aux ambitions étriquées que son père, Renge Honda, avait pour lui, Kiku souhaitait plus tard voyager, découvrir le monde ainsi que toutes les plantes magiques inconnues qui s'y cachaient. Il avait souvent entendu son patriarche dire du mal de l'Europe, de sa politique et des langues barbares qui s'y parlaient. C'eut été une honte pour lui d'entendre un mot prononcé dans un tel dialecte par son fils. Il lui aurait immédiatement lavé la bouche au savon. Mais son père n'était pas là ce soir-là, et même s'il n'y comprenait rien, Kiku ne pouvait s'empêcher d'admirer la langue de Shakespeare. C'était léger, suave, cela roulait sur la langue. Il s'y serait volontiers essayé aussi, même si c'était trop tard, à présent. Il allait falloir se débrouiller sans manuel, avec des gestes, comme le faisait son vis-à-vis.

Il essaya d'abord de reconnaître des mots qu'il connaissait dans ce qu'il avait entendu. Même s'il n'avait pas étudié l'anglais, ce dernier était partout autour d'eux, dans la vie de tous les jours. Ou plutôt dans celle des moldus. Il en entendait à la télévision, le lisait sur des panneaux publicitaires dans la rue... Il y avait bien des brides qui lui revenaient, bien que rien de très précis. Mais déjà, dans les paroles de l'allemand, il avait reconnu un mot qui lui parlait. "Name", qui ressemblait bizarrement au mot "namae" signifiant le nom en japonais. Il avait dû retenir cette formule ainsi, en se disant qu'elle avait des similitudes avec son équivalent nippon. Ensuite, il y avait la fin de sa phrase, qui contenait sans doute son prénom, comme l'indiquait le terme précédemment compris. "Ludwig". Lui-même était sûr qu'il ne parviendrait pas à le prononcer, et il trouvait également que c'était un drôle de nom. Mais il l'avait déjà entendu prononcer dans des séries de dessins-animés, ou se rappelait de figurine de héros portant ce titre. Il lui faudrait donc se présenter aussi. Enfin restait la deuxième et dernière phrase. Kiku n'en avait pas saisi la moitié, mais seul un mot avait retenu son attention: "garden", qu'il avait plutôt entendu comme "guardian", donc un gardien. Entendait-il par là qu'il cherchait un garde ou une personne qui protégeait l'école... ou pour le protéger lui-même? L'institut était pourtant un des endroits les plus sûrs au monde. Ou alors... parlait-il plutôt d'un guide? Quelqu'un qui puisse lui faire visiter les lieux? C'était déjà plus plausible, et le japonais lui-même lui avait proposé de remplir ce rôle, mais l'occidental n'avait visiblement pas compris. Il fallait qu'il trouve un moyen de lui faire savoir. Mais il ne pouvait lui répondre en anglais. Il décida donc de se servir de ses mains, s'exprimant dans sa langue natale.

▬ Rudwi... Rudowi... tenta-t-il d'articuler, se remémorant la prononciation japonaise de ce prénom. Rudovihi-san, c'est bien ça? demanda-t-il en le montrant avec sa main -pointer du doigt était très mal poli-, avant de se montrer lui-même. Je m'appelle Honda. Kiku Honda.

Il s'inclina devant lui par respect, et pour lui faire comprendre qu'il était enchanté de le rencontrer, même s'il précisa tout de même:

▬ J-je suis enchanté de... vous rencontrer.

Se redressant, il réfléchit aux gestes qu'il allait adopter pour lui proposer son aide. Il montra donc d'abord Ludwig, puis lui-même, et enfin, ses yeux.

▬ Vous voulez que... je vous montre... l'école? Mahoutokoro?

Il ponctua cette demande en écartant la bras pour lui indiquer le couloir, comme on présente un paysage attrayant. Il espérait qu'il parvenait à se faire comprendre ainsi sans trop de difficultés. Sinon, il ne savait pas où cette relation nouvelle avec l'allemand allait les mener.
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MessageSujet: Re: Mistral gagnant [Mahoutokoro - 1991]║Feat Ludwig Beilschmidt Mistral gagnant [Mahoutokoro - 1991]║Feat Ludwig Beilschmidt Icon_minitimeDim 18 Déc - 16:15

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Octobre 1991
Ludwig devait se l'avouer : c'était idiot de penser ainsi d'un étranger qu'il venait de rencontrer, c'était même particulièrement impoli. Mais cela l'amusait étrangement beaucoup de voir le petit homme ne pas réussir à dire son prénom. Il était évident que la prononciation japonaise habituelle était bien différente de la leur. L'allemand avait compris, en étudiant des mots simples comme "bonjour" et "au revoir", que la langue du pays au soleil levant ne connaissait pas le son "r", et ne mettait jamais deux consonnes l'une à côté de l'autre. Ainsi, son prénom s'était transformé en étrange "Ludovihisanne", l'éloignant énormément de la prononciation de base. Il allait falloir que l'élève de Poudlard arrive rapidement à s'identifier à cette nouvelle appellation, ou bien il n'allait jamais comprendre quand on l'appelle. Il regrettait énormément de ne pas en avoir appris plus sur cette langue étrange et asiatique : il ne s'attendait pas à devoir communiquer avec un des élèves de l'école de magie de Mahoutokoro, et pourtant, c'était évident qu'il allait falloir transmettre des faits et des idées d'une civilisation à l'autre. Solitaire qu'il était, il s'était juste figuré qu'il allait rester dans son coin, comme il avait tenté de le faire, et qu'il n'allait adresser la parole à personne, visitant juste le chateau sans se faire déranger.

Seulement, les choses n'étaient pas aussi simple, et la situation dans laquelle il se trouvait était tout sauf esquivable. Le japonais continuait de parler. Surement se présentait-il, sachant qu'il se montrait ainsi de la main, après avoir répété le nom de Ludwig. Le problème était que le blond n'arrivait pas à savoir si le nom de son interlocuteur était "Kiku", "Honda", "Desu", "Yoro", "Shiku", ou tout les autres sons que le petit brun avait lancé sans même faire de pause. Il essayait de communiquer avec les mains, une très bonne tactique, vu que l'oral n'était pas suffisant pour comprendre. Cela dit, il semblait que les gestes, eux aussi, étaient différents d'une culture à l'autre, car Ludwig n'arrivait pas à saisir le sens de ses attentions.

Une main près de Ludwig, l'autre près de ce japonais, et deux doigts montrant ses yeux. Il avait compris le mot "Mahoutokoro" dans la phrase. Surement demandait-il : "vous étiez en train de regarder l'école ?" ou bien "la trouvez vous belle ?". Ludwig n'arrivait pas à saisir la question précise, alors il improvisa du mieux qu'il le put.

-Je regardais juste votre jardin. Il répétait, montrant ses yeux puis le jardin. Je trouve votre école... Une pause.

Ecole, c'était un mot compliqué. Mieux valait employer un langage universelle. Montrant autour de lui, il précisa :

-Mahoutokoro... Très belle. Il montra son coeur, tentant de se souvenir du peu de mot qu'il connaissait. Pas énormément, malheureusement. Un compliment... Comment pouvait-il transmettre cette idée de beauté, afin de décrire le bâtiment ? Regardant le japonais, le seul mot qui lui vint à l'esprit fut...

-... Kawai ?

Il n'avait absolument aucune idée de ce que cela voulait dire précisément. On lui avait indiqué que c'était un compliment apprécié, là bas, mais il n'avait pas le moindre indice de la signification précise de ce petit compliment.

Il espérait juste que ce fameux "Yoro Shiku" comprendrait.

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MessageSujet: Re: Mistral gagnant [Mahoutokoro - 1991]║Feat Ludwig Beilschmidt Mistral gagnant [Mahoutokoro - 1991]║Feat Ludwig Beilschmidt Icon_minitimeLun 19 Déc - 3:18

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Octobre 1991
Pendant une seconde, il crut déceler une pointe d'amusement dans les yeux de l'allemand, mais celle-ci disparut si vite qu'il était sûr de l'avoir rêvée. Il était difficile pour lui d'accrocher les expressions de cet homme-là. Ce dernier les dissimulait avec tant de soin qu'il était presque impossible de les lire. Sans doute ne les affichait-il que devant les personnes qu'il connaissait de longue date, ou qui comptaient pour lui, et peut-être était-ce aussi la raison pour laquelle il ne s'était pas mêlé aux autres étudiants, préférant admirer les couloirs vides et silencieux de la demeure magique. Mais cette lueur de gaieté dans ses prunelles bleues, fut-elle de la raillerie, le rassurait, et ne faisait qu'adoucir sa propre humeur, fébrile quelques instants plus tôt. Il lisait dans cette expression que l'étranger ne le voyait pas comme indésirable, et ne souhaitait pas expressément s'éloigner de lui. Il avait bien fait de lui adresser la parole, bien que son apparence imposante l'intimidait toujours quelque peu. Il pouvait ainsi surmonter sa propre faiblesse face à l'inconnu, et par la même occasion éviter la solitude à un nouvel arrivant, pour lui permettre de profiter au mieux de son séjour.

Et puis Kiku comprenait ce rire presque invisible qu'il avait retenu. Il était vrai que la situation était plutôt cocasse, bien qu'assez déplaisante. Le mur des cultures les séparait, et ils n'avaient pas d'autres choix que de s'en tenir à des gestes maladroits et des balbutiements pour percer le langage de l'autre. Il devait y avoir bien d'autres moyens de converser, mais le japonais ne les avait pas encore trouvés. Pour le moment, il tentait d'interpréter la réponse que lui offrait son vis-à-vis. Ce dernier répéta la phrase qu'il lui avait déjà adressée, sans doute car Kiku l'avait mal comprise.

I was just looking at your garden, dit-il en désignant les parterres de graviers et de fleurs au milieu de l'étage, séparés du couloir par la balustrade. I think your school is...

Il marqua un temps, semblant chercher un mot qui ne venait pas. Kiku eut tout le loisir de prendre conscience de son erreur: le mot "garden" désignait non pas un garde, mais un jardin! Il se sentit bien bête de ne pas avoir compris. L'européen était clairement en train d'admirer la décoration fleurie lorsqu'il était arrivé. Il se sentait cependant flatté que quelqu'un contemple les plantations que lui-même observait avec tant de bonheur chaque matin, lorsqu'il sortait de sa chambre pour rejoindre sa salle de cours. On ne pouvait qu'être satisfait par un tel travail. Le carré de gravillons était ratissé avec soin, des arabesques compliquées mais apaisantes dessinés à la surface comme un sillon dans de la crème. Entre les pierres de néphrite brillant comme des diamants, les boutons de fleurs éclosaient dans une combinaison de couleur typique de l'école japonaise: du blanc, du rouge, des touches de pastel... Le tout était baigné du premier rayon de lune cascadant du toit, où se découpait une lucarne circulaire. Le tout était si doux, si beau, si reposant, que certains élèves s'arrêtaient parfois pour le regarder, perdus dans leur rêverie, avant de reprendre leur route au pas de course pour ne pas arriver en retard en classe.

Évitant de lui-même se laisser distraire par cette vision hypnotique, l'asiatique se concentra de nouveau sur leur conversation et plissa les yeux, confus. "School"? Voilà un mot bien étrange, typique de l'Europe selon lui. Il lui aurait volontiers demandé ce qu'il signifiait, mais ignorait comment lui poser la question tout en restant compréhensible. Mieux valait attendre, la réponse viendrait sans doute d'elle-même. Un quelconque Dieu avait apparemment entendu sa prière, puisque Ludwig précisa, comme s'il craignait que son interlocuteur interprète mal son langage:

▬ Mahoutokoro... Really beautiful.

Encore un mot compliqué qu'il lui faudrait garder en tête, en espérant qu'il lui en donnerait plus tard la signification. Il ne comprit donc pas ce qu'était Mahoutokoro aux yeux de l'occidental. Peut-être était-il en train de la critiquer, sans que le japonais le sache? Cependant, il semblait avoir précisé l’appellation "school", qui se rapportait visiblement au nom de l'institut japonaise. Cela désignait donc une école! Ou du moins, c'était ce qui semblait le plus logique dans son esprit. Il tenta de déchiffrer les gestes qui suivirent: une main sur le torse, comme si cet endroit parlait à son cœur, qu'il l'appréciait. Sans qu'il puisse expliquer pourquoi, cela lui faisait plaisir, comme si sa fierté pour son établissement prenait le pas sur le reste. Oui, il était fier d'être un élève de cette école prestigieuse, et où il était si dur de gagner sa place. Il s'était longtemps dit que n'étant pas assez doué pour le Quidditch, contrairement à une grande partie de ses camarades, il n'y ferait pas long feu. Mais après s'être autant accroché pour que ses notes restent à flot, et pour s'être entraîné durement et avoir découvert sa faiblesse en vol -et surtout pour l'avoir maîtrisée-, il avait été récompensé. C'était à présent un des lieux où il se sentait le plus en sécurité, où il passait les plus beaux moments de sa vie, même s'il ne laissait pas entrevoir son enthousiasme au quotidien. Et qu'un étranger lui fasse savoir que cette école lui plaisait aussi ne le confortait qu'encore plus dans l'idée qu'il avait une chance inouïe d'être là où il vivait. Mais la suite de la déclaration de l'européen plongea ses pensées dans un profond chaos.

Au Japon, la gestuelle allait avec la parole, et était extrêmement importante. Ce n'était pas pour rien qu'une courbette accompagnait souvent leurs mots, ou que le dogeza était l'un des actes de soumission les plus humiliants dans leur culture, au delà de mots pouvant marquer la servitude. Il fut donc ébranlé lorsque, alors qu'il le fixait, Ludwig déclara simplement:

▬ ...Kawai?

Automatiquement, le nom "Mahoutokoro" qu'il avait employé plus tôt s'éclipsa, ainsi que le ton interrogatif utilisé avec le dernier terme. Il l'avait fixé en disant cela. S'il avait voulu parler de l'école, il aurait sûrement désigné de nouveau le jardin, ou la toit, le couloir, ou n'importe quelle autre élément du paysage. Il n'aurait pas soutenu le regard de Kiku. Pourtant, il l'avait fait. Et il avait employé cette exact formule, "kawai", qui non seulement était familière, mais n'était certainement pas le meilleur adjectif pour qualifier un bâtiment scolaire. Et s'il l'utilisait, c'était qu'il devait en connaître le sens, n'est-ce pas? Ainsi, pendant une seconde, Kiku se demanda s'il n'avait pas utilisé cet épître... pour le désigner lui. Il resta figé, abasourdi, essayant de comprendre la logique dans ces paroles, comment ils en étaient arrivés là. Était-ce commun de faire ce genre de compliment à un étranger, là d'où il venait? Était-ce un moyen de draguer, ou juste une louange normale, utilisée avec n'importe qui? De nombreuses questions l'assaillaient ainsi, dans un désordre incroyable, alors que ses joues prenaient des couleurs. Il fallait qu'il parvienne à démêler tout cela et qu'il lui donne une réponse. Devait-il lui rendre la pareille et le complimenter aussi? Quel mot aurait-il bien pu utiliser pour le qualifier? Il était bien trop embarrassé pour lui avouer qu'il le trouvait charmant, craignant de paraître superficiel, mais ne connaissant rien d'autre de lui, il n'avait aucun autre renseignement auquel se raccrocher. Et même s'il avait voulu s'y risquer, comment disait-on à quelqu'un que l'on le trouvait beau, en anglais? Il regarda ses pieds, plongé dans un intense réflexion, une panique presque palpable. Sa fébrilité était revenue au galop. Aucun mot ne lui venait.

Dépité, il finit par relever les yeux, occultant toutes ses interrogations gênantes, et par reprendre conscience de l'existence de l'allemand, toujours debout face à lui, qui attendait une réponse. Et c'est en se rendant compte de la confusion qui régnait dans son regard qu'il comprit qu'il avait fait fausse route. Non, l'occidental ne savait manifestement pas quel mot il avait employé. Il devait en connaître vaguement la fonction car c'était une formule assez connue que beaucoup d'étrangers utilisaient à tord et à travers, un peu comme le symbole de la victoire, mais il n'en avait visiblement pas appris le sens exact. Il avait juste tenté d'ouvrir le dialogue avec le peu de mots qu'il connaissait en japonais. Malgré sa bavure, l'effort seul était déjà appréciable. Et la seule réaction de Kiku... fut de pouffer doucement, ce qui était assez rare chez lui. Il aurait été faux de dire que le japonais ne souriait jamais, mais ses risettes étaient si inhabituelles que Suisen lui avait souvent demandé s'il était capable de ressentir autre chose qu'une profonde anxiété. Et qu'un étranger lui ait arraché un rire, même léger, cristallin, était déjà un miracle. Ludwig avait parlé de Mahoutokoro en disant qu'elle était "kawai". C'était risible.

▬ E-excusez-moi... Je ne devrais pas me moquer, mais... articula-t-il entre deux hoquets de rire, tentant de dissimuler son hilarité derrière sa manche turquoise. "Kawai", vous dites? Vous vouliez sans doute dire "Kirei"...

"Utsukushi" aurait été plus précis encore, mais était hautement plus compliqué pour un étranger. Il toussa brièvement pour retrouver son sérieux et ne pas donner à son interlocuteur la sensation qu'il se moquait ouvertement de lui, ses traits se détendant finalement. Encore une fois, ce petit incident d'incompréhension l'avait convaincu qu'ils ne parviendraient pas à bavarder librement ainsi. Il leur fallait un moyen plus simple pour communiquer et interpréter ce que disait l'autre. Il devait sans doute exister des sortilèges pour cela, permettant pour traduire directement les paroles qu'ils s'adressaient, mais il n'était pas assez âgé pour pouvoir les pratiquer... Il réfléchit un instant. Si la solution ne se trouvait pas dans la pratique, alors peut-être... Son regard s'éclaira et il lâcha, dans un souffle, comme pour lui même:

▬ Oh-! Les livres, mais bien sûr...

Il n'y avait qu'un endroit où il pourrait trouver ce qui leur permettrait de dialoguer avec moins de difficulté, un endroit que Kiku appréciait tout particulièrement. Sa voix s'étant faite basse et son langage incompréhensible, celui qui lui faisait face n'avait sans doute pas saisi ses mots, ni la solution qui avait causé tant de joie chez l'asiatique, mais il allait tacher de lui exposer ses intentions. Il s'avança vers lui, mimant le geste d'un livre qu'on feuillette.

▬ On peut utiliser des livres.. pour se comprendre -il les montre tous les deux, espérant que ses gestes lui parleraient. Hum... Venez avec moi, s'il vous plaît.

Il lui fit signe de le suivre, comme s'il remuait l'air. Cette demande lui sembla extrêmement impolie, mais il n'avait pas d'autre choix pour être clair dans ses propos. Peut-être que l'adolescent ne voulait pas le suivre, peut-être voulait-il simplement rester là, loin de l'agitation, pour profiter simplement du calme de cet étage désert et des parterres fleuris. Mais Kiku espérait qu'au fond, lui aussi avait ce désir d'en apprendre plus sur l'autre... et de peut-être se lier d'amitié avec lui.
Feat Ludwig Beilschmidt
Kikoo, la victime
Kikoo, la victime
Kiku Honda

Mon personnage
Citation: "One is not born a wizard, one becomes one"
Kiku Honda
Mistral gagnant [Mahoutokoro - 1991]║Feat Ludwig Beilschmidt Giphy

ϟ Nation représentée : Japon
ϟ Parchemins : 1462
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MessageSujet: Re: Mistral gagnant [Mahoutokoro - 1991]║Feat Ludwig Beilschmidt Mistral gagnant [Mahoutokoro - 1991]║Feat Ludwig Beilschmidt Icon_minitime

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Mistral gagnant [Mahoutokoro - 1991]║Feat Ludwig Beilschmidt

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