La semaine touchait bientôt à sa fin, plus qu'une journée avant le week-end. Bien qu'il ait que peu de temps libre, le lituanien avait ressenti le besoin d'aller prendre de l'air, de quitter pour quelques heures la vie animée de Poudlard. Il s'était donc levé tôt et avait silencieusement quitté son dortoir, bien avant que les cours de la matinée commencent. Théoriquement, rien n'interdisait sa présence ici tant qu'il était de retour à l'heure dans sa salle de classe. Autour de lui, sa chouette voletait librement, heureuse de cette sortie inopinée en compagnie de son propriétaire. elle semblait s'être adapté à sa vie de familier. Après, le brun prenait soin d'elle et c'était la seule chose du "monde magique", si l'on exceptait ses cours, qu'il emportait avec lui lorsqu'il rentrait à Vilnius chez sa famille.

Pendant une petite heure, Toris avait marché sans but précis, suivant les chemins éclairés par les lanternes ayant l'impression qu'il était seul au monde. Il n'avait croisé dans les cuisines que quelques elfes de maison qui lui avait gentiment offert un panier de gâteaux et une bouteille de thé en le voyant partir si tôt, un livre dans les mains. Ils avaient dû croire qu'il partait réviser à la bibliothèque. Dans un sens, ce n'était pas faux, car il avait emporté d'autres livres dans son sac auquel il avait jeté un sort d'extension pour les lire une fois installer dans un coin tranquille. Il avait traversé des couloirs déserts, avant d'arriver au bord du lac. Ce n'était pas à côté du château, mais suffisamment proche pour rentrer rapidement si nécessaire. Avec ce qui se passait en ce moment, c'était dans un sens une garanti de sécurité et de survit. L'air était frais, l'herbe humide de rosée et un vent léger faisait voler ses cheveux. L'automne avançait petit à petit et le paysage qui s'étendait devant son regard lui rappelait avec une certaine nostalgie celui de son pays natal.

On est bien là Kel'? On se croirait presque au bord du lac Vištytis.

Un petit sourire naquit sur ses lèvres après qu'il se soit assis contre un arbre au bord de l'eau, étendant sa robe sous lui pour ne pas mouiller des vêtements. Le soleil commençait tout juste à se lever. Il ne cherchait pas à obtenir une réponse puisque de toute manière, Kelione ne lui répondrait pas. C'était une chouette et il avait passé l'âge de croire aux contes de fées et aux animaux qui parlent. Dans une logique toute moldu, bien qu'il ai encore du mal avec ce mot et sa connotation négative, il aurait dû cesser de croire à la magie dans un même temps. Et pourtant la magie était devenu une réalité. Chaque jour, il en apprenait plus sur ce monde qui s'était ouvert à lui un peu plus de cinq années plus tôt, ce monde si différent de celui qu'il avait côtoyé pendant son enfance.

Assis sur le sol, le lituanien, regardait le paysage brumeux devant lui. Il avait appris à l’ apprécier avec le temps. Bien que son pays soit froid, il n’avait pas l’habitude de ses automnes pluvieux et tristes. Petit à petit, au fur et à mesure que le temps passait, les nuages se levaient et le lac s’offrait à ses yeux. L’eau n’était jamais limpide, comme si des monstres étaient tapis au fond, cherchant à se protéger du regard des sorciers et pourtant cela n'enlevait pas le charme des lieux. il y avait quelque chose de magique dans ce lieu, Toris pouvait l’affirmer sans crainte. Pour autant, il trouvait l’atmosphère rassurante et paisible malgré l’aura magique latente.

Kelione avait pris son envol, ayant sûrement décidé de chasser il ne savait quel rongeur pour lui servir de repas. Malgré ses années en captivité, bien que le terme ne semble pas vraiment adapté à la situation, elle finissait toujours par retrouver ses instincts de chasseurs. À son grand bonheur, elle ne lui avait jamais ramené son repas du jour, n’appréciant que peu les animaux morts. Après que le vent lui ai mis ses cheveux à plusieurs reprises dans le visage, il décida de se les attacher. Il eut à peine le temps de les ramener entre eux que sa petite chouette revint en couinant vers lui, comme pour l’avertir de quelque chose. Regardant autour de lui, il ne vit rien, ce qui le surpris. Elle n’était pas peureuse en temps normal et même plutôt affectueuse avec les autres sorciers pour peu que son maître les apprécie. Après, il était vrai que son ouïe n’était pas très développée et que ça vision était entravée par le brouillard ambiant contrairement à l’animal. Par mesure de sécurité, il resta immobile, se levant juste et glissant sa baguette dans sa manche pour intervenir si nécessaire. Il ne fallait jamais être trop prudent.

Reste là Kel', intima-t-il doucement à sa chouette, pour que sa voix ne résonne pas dans le silence ambiant.

Lorsqu’il vit apparaître un visage familier, le brun fut rassuré. Ce n’était pas une menace ou il ne savait quelle autre créature du monde magique souhaitant son trépas. Toris avait choisi ce lieu car c’était le dernier endroit où il pensait pouvoir rencontrer quelqu’un. Après, l’islandais n’était pas désagréable et il appréciait son caractère posé la plupart du temps. Tant qu’il n’essayait pas de lui donner son infâme boisson à la réglisse, il voulait bien rester ici avec lui à discuter ou juste à regarder le paysage. Il avait remarqué au détour de la grande salle qu’Emil avait parfois quelques problèmes avec d’autres élèves. Il avait compris par la suite que c’était dû au fait qu’il soit marqué. Personnellement, il n’avait jamais eu le moindre souci avec eux d’autant plus qu’il subissait tout cela. À ses yeux, ils devraient plus être protégés qu'attaqués.

"Halló Toris.

Bonjour Emil. Je ne m'attendais pas à te croisée ici. Il n’y a pas trop de vent et au moins, personne aux alentours pour venir créer des problèmes."

Le poufsouffle se rassit, désignant une place à ses côtés si le blond souhaitait faire de même. Sa boule de plumes étudia avec intérêt le nouvel arrivant, qui ne sembla pas plus la dérangé que ça. Elle lui tourna plusieurs fois autour, comme pour s’assurer de sa réalité physique avant de se poser sur une branche au-dessus d’eux, comme pour les surveiller. Elle avait cette mauvaise habitude de regarder d’un oeil toutes les personnes qui s’approchait du jeune homme, comme pour le protéger. L’effort était louable, mais du haut de sa petite quinzaine de centimètres, elle ne risquait pas de faire grand mal.

Tu veux un gâteau? Les elfes de maison m’en ont donné un panier lorsque je quittais ma salle commune. J’’ai l’impression de ne pas pouvoir faire un pas sans que l’on me propose quelque chose à manger, soupira Toris pour la forme.