It's a Bird...It's a Plane...It's Ravenclaw !

Less flapping, more flying!

L'entraînement du jeune Janssen était prévu tôt le matin. Ce dernier, ne voulant pas donner un motif à Ludwig de le réprimander, se leva très tôt le matin afin de pouvoir se préparer et aller directement sur le stade. Après avoir enfilé sa tenue bleu et blanche pour le quidditch, Henry quitta la salle commune. Une fois sorti de l'enceinte afin de se diriger vers le stade, il remarqua qu'il faisant extrêmement froid. Il avança alors vers le terrain tout en tremblant de froid. Cela allait être plus qu'handicapant s'il comptait jouer dans cet état. Il s'imaginait déjà tomber de son balais tant le froid le faisait trembler. Bien que cette image était drôle vu de l'extérieur, Henry avait du mal à l'apprécier ou à en rire. Surtout qu'il comptait bien montrer à son coéquipier se dont il était capable sur un balais. Il se sentait encore un peu mal à l'aise dans l'équipe de serdaigle vu qu'avec Aisa, il était le plus jeune des membres de l'équipe. Il se sentait donc à la fois honoré de faire partie cette équipe, mais aussi inquiet que ses coéquipiers ne le trouvent pas assez bon. C'était pour cela qu'il s'entraînait assez souvent. Malheureusement, un entraînement solitaire était rarement d'une grande aide.

Sur le trajet il repensa à ses premiers vols. Au départ il avait beaucoup de mal. Il ne comprenait pas ce qu'il faisait, puis très vite il commença à s'amuser. Dès sa première année, il réalisait des figures que les autres ne savaient pas faire, ou du moins qu'ils faisaient très mal. Il ne maîtrisait pas son balais à la perfection, mais il savait bien mieux s'en servir que la moyenne. Cela était sans doute du à sa grande agilité. Il essaya pour la première fois le quidditch en tant que poursuiveur en troisième année. Il ne faisait alors pas parti de l'équipe de quidditch, et donc il dû passer les sélections . Henry eu beaucoup de mal à se remettre des tacles et des cognards qu'il avait reçu. Sa faible constitution avait fait qu'il avait dû s'entraîner durant toute sa troisième année à esquiver les cognards et les tacles. Heureusement, son frère, Tim, était là pour l'entraîner. En effet, il était batteur titulaire de serdaigle, et il s'était fait une joie de lui apprendre à bien jouer son poste au vu de ses capacités. Ce fut alors sans grande difficulté qu'il passa les sélections en quatrième année. Pourtant, il avait toujours cette appréhension d'un vrai match. Il n'avait été que rarement mis dans une situation où il devait vraiment faire de son mieux pour bien jouer et survivre en même temps sur le stade.

Cette appréhension fut chassée un court moment quand Henry vit le stade de quidditch. Il adorait ce lieu. Sans se faire prier il entra sur le terrain, son balais à la main. Quand il s'envola, ses craintes furent dans un premier temps confirmées : le froid était vraiment gênant. Cependant, le jeune Janssen s'y habitua rapidement si bien qu'il n'en ressentait plus les effets. L'effet du vent passant dans sa chevelure blonde surpassé toutes ses appréhensions ou difficultés. Il fit quelques tours de terrain lentement voyant qu'il n'y avait personne. Ludwig n'était pas encore arrivé ou alors il était caché quelque par. Il fallait avouer qu'Henry était arrivé très en avance. Ou alors peut-être qu'il ne voulait tout simplement plus jouer avec lui. Il se souvint de la blague sur les serpentards qu'il avait fait à son stand. Elle était là juste pour le détendre, mais fut de très mauvais goût. En effet, le frère du gardien des bleus et bronze était à serpentard. La culpabilité se faisait encore sentir quand le blondinet y repensait. Ce n'était pas son genre de faire cet humour, au contraire, il avait une réputation d'élève plus que sérieux. Néanmoins, il pensait bien faire afin de détendre son camarade. Après tout ce genre de blague était monnaie courante à Poudlard et on en riait souvent. Sans doute que Ludwig n'était pas le bon camarade pour ce genre de blague. Après tout lui aussi était un élève sérieux, mais au contraire d'Henry, il en devenait presque froid. Le jeune Janssen avait presque peur parfois de parler à Ludwig, peur de le déranger ou peur de se faire réprimander comme la dernière fois.

Chassant ces idées de sa tête, il reprit son échauffement en commençant à voler en zigzague. C'était comme cela que Tim lui avait appris à esquiver les cognards. Si on ne volait pas d'une façon linéaire alors le batteur n'arriverait pas à bien viser et il suffirait alors que de bouger son corps pour esquiver le cognard arrivant en notre direction. Puis il s'amusa à faire des tonneau. Au départ ils étaient très larges, puis de plus en plus serrés. C'était très utile pour semer les poursuiveurs adversaires pour ensuite passer sur le côté, mais cela donnait le tournis rapidement à Henry si bien qu'il arrêta au bout de deuxième et pris une petite pause sur son balais dans les airs en attendant Ludwig et les autres joueurs potentiels.

It's a Bird...It's a Plane...It's Ravenclaw !

Less flapping, more flying!

-Je vois que tu es en avance

Il tourna sa tête vers la personne qui avait prononcé cette phrase. C'était Ludwig, balais en main, prêt pour le quidditch. Henry ne put s'empêcher de rougir à cette phrase, ne sachant pas s'il devait le prendre comme un reproche, un compliment ou un simple constat. L'option du compliment étant très peu probable, le blondinet favorisa le reproche aux autres possibilités.

 -Cela ne sert à rien d'attendre plus longtemps, les autres ne viendront pas. Cela dit, à deux, nous devrions être capable de nous entraîner tout de même.

Henry acquiesça de la tête. C'était la première fois qu'il venait à un entraînement matinal avec Ludwig. Non pas qu'il n'était pas motivé, il ne savait tout simplement pas que ça se faisait à cette heure vu que son frère ne l'avait jamais prévenu. Cela ne l'avait pas empêché de s'entraîner à voler à plusieurs reprises seul ou avec son grand-frère Tim. Il se sentait toutefois mal à l'aise de ne pas avoir assisté à ces entraînements. Ludwig avait l'air de les avoir tous fait, ce qui impressionnait le jeune homme. C'était d'ailleurs le bon terme pour qualifier l'effet que le Beilschmidt faisait sur le Janssen. Bien qu'il n'avait pas le charme de Francis, Henry trouvait un certain charisme au gardien bleu et bronze. Ce charisme venait sans doute de son sérieux qui semblait naturel chez lui. Il ne le connaissait presque pas, pourtant il voyait comme un aîné qu'il fallait respecter et écouter.

-Depuis combien de temps es-tu là ? Si tu as déjà fait les échauffements, je suis désolé de t'annoncer que tu vas devoir m'attendre : je ne commencerais pas sans les avoir exécutés.

Le petit poursuiveur n'avait pas pensé à ça. C'est vrai qu'une fois échauffé, il ne lui restait plus qu'à attendre les autres. Il se sentait du coup très idiot.

- Ce n'est pas grave. Je dois de toute façon revoir ma façon de tirer ! Dis moi quand tu es prêt.

Il lui sourit, puis descendit chercher un souafle. Il vola à nouveau jusqu'au milieu du terrain à hauteur des anneaux. Le souafle sous son bras droit il fila vers les anneaux à l'opposé de Ludwig, afin de le laisser s'entraîner. Il répéta les zigzagues qu'il répétait depuis la troisième année. Il était difficile de le tacler quand il commençait comme ça, il devenait presque imprévisible. Cela devait avoir l'air idiot l'air de loin, mais pourtant c'était bien comme ça qu'il avait été admis chez serdaigle. Henry arriva vite face aux anneaux qu'il convoitait tant. Il arma son bras, fis une feinte de tir. Le tir lancé était précis, mais avec peu de force. Un gardien concentré aurait réussi à arrêter ce tir sans grande difficulté. Le blondinet passa de l'autre côté des anneaux afin de récupérer le souafle en chute. Il devait vraiment trouver un moyen d'augmenter sa puissance de tir, ou de trouver un moyen pour faire en sorte que ses tirs soient plus difficiles à arrêter sinon il ne ferait pas long feu comme poursuiveur.

Il décida de tenter une autre technique. Il retourna au milieu du terrain, mais cette fois-ci il commença très hauts dans le ciel, à une hauteur bien plus élevé que celle des anneaux. Il commença son chemin en ligne droite, gardant la même hauteur. Arrivé dans le cercle de sable, Henry commença une descente en piquet la plus raide possible jusqu'à à arriver à trois têtes des anneaux. Il arma faiblement son bras, se concentra sur la précision de tir et, quand il fut à hauteur des anneaux, tira. Une fois le souafle entré il redressa brusquement son balais afin d'éviter une collision désastreuse avec le sol. Le tir avait été plus puissant grâce à la vitesse de descente. Le problème était donc la précision du tir, cela l'empêchait d'armer son bras. Mais avec de l'entraînement, cette technique serait perfectionnée. Plus sa descente serait raide, plus la vitesse serait grande, plus la puissance de tir serait élevée. Le problème était le sang froid qu'il fallait avoir, et que le risque de collision était important. Un cognard pendant la descente et Henry percuterait sans doute les anneaux. Néanmoins, cela valait le coup d'être tenté. Après tout, les adversaires seraient surpris de voir quelqu'un d'aussi faiblard faire une telle chose. Mais là il n'était pas question de force, mais bien d'agilité, le seul avantage que le jeune Janssen avait sur les autres.

Il recommença ce mouvement deux fois, puis la troisième fois sa tête commença à tourner, lui faisant bien comprendre qu'il ne fallait pas trop forcer. Il se demandait d'ailleurs si ce mouvement n'était pas idiot. Néanmoins, à chaque fois le tir était dans les anneaux, à chaque fois la force de tir semblait meilleure, et à chaque fois la descente était plus raide. Fier de lui, Henry regarda comment se passait l'échauffement de Ludwig. Après tout, s'il était venu s'était aussi pour s'entraîner avec lui.

It's a Bird...It's a Plane...It's Ravenclaw !

Less flapping, more flying!

Le jeune Janssen regardait Ludwig voler. Il volait bien, à croire qu'il faisait ça depuis des années. A vrai dire, il n'en savait rien. Henry n'avait jamais prêté attention à ce que l'on disait des joueurs de son équipe. S'ils étaient à leur poste c'est qu'ils étaient bons, nul besoin de chercher plus loin. Toutefois, il ne s'appliquait pas cette règle. Il avait beaucoup de mal à se voir comme talentueux au quidditch. Le maniement d'un balais ne lui posait aucun problème. Pourtant, selon le poursuiveur bleu et bronze, il fallait plus que ça pour faire de quelqu'un un bon joueur de quidditch. C'était sans doute les exigences de sont frère qui avaient forgé cette opinion, ou son lamentable échec en troisième année à la sélection de sa maison. Il n'avait alors rien eu d'un bon joueur de quidditch. Ni même d'un joueur de quidditch tout court d'ailleurs, mais il s'entraîna jusqu'à combler ses faiblesses. Et il en était là. Il allait devoir montrer ce qu'il valait comme poursuiveur face à un serdaigle qu'il estimait beaucoup.

Une fois ses tours de terrains finis, le gardien se plaça de dos aux anneaux. Il était décoiffé avec l'entraînement. Pourtant il n'y eu nul sourire moqueur de la part d'Henry, il espérait juste le décoiffer un peu plus avant la fin de leur entraînement. Cela montrerait qu'il avait progressé et qu'il arrivait à donner du mal aux gardiens en face de lui. C'était ce qui lui manquait le plus, les tirs. Le Janssen commença à réfléchir sur sa façon de tirer. Il avait une idée, mais cela allait être compliqué à faire. Il pouvait toujours faire la descente en piquet comme il avait fait quelques instants auparavant, mais il avait peur de se blesser avec Ludwig. De plus,  il n'avait plus la tête en bon état pour faire ça. Il allait devoir commencer avec un tir normal, puis il aviserait selon la facilité qu'avait son adversaire-coéquipier à bloquer ses tirs. Ce n'était pas le moment de se dégonfler.


-Prêt à ce que j'essaie de bloquer tes balles ?

Henry acquiesça par un signe de tête. La pression qu'il avait se voyait sur son visage. Lui qui était souriant avait un visage sérieux, presque solennel. Il ne prenait pas à la légère cet entraînement, c'était réellement important pour lui. De plus, même s'il avait fait l'effort de répondre oralement, les mots ne seraient pas sorti à cause d'une boule qui s'était formé au niveau de sa gorge. Le poursuiveur se plaça alors au centre du terrain. Il ne pouvait pas tirer décemment sans prendre de l'élan. Autant donner tout ce qu'il avait du début à la fin de cet entraînement, après tout, l'échauffement de Ludwig était fini. Henry baissa le niveau d'altitude de son balais. Toute la tension qu'il avait ressenti se dissipa. Maintenant, il allait montrer ce qu'il savait faire. Un mince sourire pouvait se lire sur ses lèvres. Il était heureux de vivre ce moment, même si de l'extérieur il n'avait rien de particulier. Alors que pour lui, il avait tout d'unique.

Il accéléra sans prévenir, l'air déterminé. La distance entre son balais et le sol devait être très faible, environ trois mètres, si bien qu'il dût lever la tête afin d'avoir en visu sa cible. Quand il atteint sa vitesse maximale il commença à zigzaguer en faisant basculer tantôt son corps à droite, tantôt son corps à gauche. Ce n'était pas, cette fois-ci, pour éviter d'être tacler par des poursuiveurs fictifs, mais bien pour surprendre le gardien. Il allait être difficile de savoir où Henry allait tirer. A la moitié de la distance parcouru il commença à relever légèrement le manche de son balais afin de s'élever. Alors qu'il entrait dans le demi-cercle de sable, Henri était cinq tête sous les anneaux. Il releva alors d'un coup son manche afin de remonter presque à la verticale. Une fois à deux tête de la hauteur des anneaux, il arma son bras, feinta à gauche, bascula son corps à droite et tira le souafle dans cet anneau.

Quand le souafle se détacha de sa main, Henry su que le tir était cadré, mais peu puissant. C'était pour cela qu'il s'était donné tant de mal. Tout d'abord en tirant sous le gardien, il avait pour objectif de tirer le souafle de tel sorte à ce que son angle soit gênant pour Ludwig à cause de son balais. Il faudrait alors qu'il se baisse pour l'avoir, chose qui n'était pas aisé pour tous les gardiens. De plus, il est très difficile d'anticiper dans quel direction va un tel tir surtout avec une feinte. Il fallait au moins ça pour que le jeune Janssen comble son manque de force. En tout cas, si celui-ci ne passait pas, il comptait bien réserver une surprise au jeune  Beilschmidt. La force n'allait plus être un problème...

It's a Bird...It's a Plane...It's Ravenclaw !

Less flapping, more flying!

Comme le craignait Henry, le souafle n'entra pas dans les anneaux. Ludwig eut le temps de l'attraper. Certes, il l'attrapa de peu, mais il avait été battu sur le bluff... S'il avait été un vrai poursuiveur, le souafle serait rentré sans problème. Comme disait son frère, il avait une très bonne technique, aucun quatrième année ne savait jouer aussi bien que lui, mais aucun quatrième année n'était aussi petit et faible que lui. Il avait presque honte de ce tir. Il était techniquement parfait, on ne pouvait demander plus. Certes si on cherchait dans le détails, la monté n'avait pas été assez raide, il était peut-être trop remonté si bien que Ludwig n'avait pas eu assez de mal à l'avoir. Cependant, ils n'étaient pas à un niveau professionnels et le jeune Janssen n'aspirait pas à le devenir. Toutefois, cela restait rageant. Il était fait pour ce sport. Il avait le cerveau, les instincts, l'agilité pour. Même la mentalité pour le quidditch il l'avait. Il avait tout, sauf la force et à cause de cela il risquait d'être inutile pour son équipe, un poids mort. Alors qu'il était encore dans ses pensées, en train d'enrager intérieurement, Ludwig vint vers lui.

-Tu as une excellente technique de bluff, je te conseil de ne pas l'abandonner

Henry ne put s'empêcher de sourire en entendant le compliment du gardien. Cela le rassura bien plus qu'il ne l'aurait pensé à priori. Surtout qu'il savait que Ludwig n'avait pas le compliment facile. C'était d'autant plus que gratifiant d'entendre cela de sa part.

 - En revanche...Il faudrait t'entraîner à lancer plus fort. Tu ne fais pas de musculation ?

Il avait dit ça tout en prenant son bras, comme pour vérifier l'état de ses muscles qui étaient en piteux état. La réponse allait de soit en réalité. Il était évident que Henry ne faisait pas de musculation. Il en avait fait par le passé avec son frère, lors de la troisième année. Mais après six mois et l'absence totale de résultat, son frère abandonna finalement l'idée, bien trop désespéré. D'après sa mère c'était naturel, il était génétiquement fait pour ne pas avoir une grande force physique. Tel était le prix pour une intelligence et une habilité telle que la sienne. Il avait bien fallu, selon madame Janssen, que la nature équilibre son fils, sinon il serait bien trop parfait. Henry avait alors protestait disant qu'il ne pouvait pas se contenter de cela. Que c'était important pour le quidditch. Cela avait d'ailleurs inquiété sa mère qui, moldue, voyait ce sport comme un sport barbare et dangereux pour le petit derniers de famille. Que Tim en fasse pouvait passer, mais elle estimait ça trop dangereux pour le petit blondinet. Toutefois, se faisant violence, elle lui donna ce conseil : « Si tu n'arrives pas faire quelque chose à cause de ton manque de force, trouve alors un support qui te donne cette force mon chéri. Je ne peux pas te donner meilleur conseil. ». Il grimaça à ce souvenir. Comme si ça allait être aussi simple. Il soupira.

- J'en ai fait, pendant six mois avec Tim en même temps que j'apprenais à bien manier mon balais... Malheureusement cela n'a eu aucun effet. Comme si génétiquement je n'étais pas fait pour être doué d'une force physique.

Puis il repensa à son idée d'avant. Peut être qu'elle n'était pas si idiote. S'il la ratait il se ridiculiserait devant Ludwig, chose qu'il ne voulait pas. Il se mit donc à réfléchir. Quelque chose qui lui donnait la force de tirer plus fort. Il n'avait le droit à rien d'autre que ses mains. Il n'allait pas se doper. Le seul moyen pour être sûr que le gardien soit lent serait de prendre du felix felicis. Il remercia ironiquement sa mère en son fort intérieur. Il l'aimait profondément, mais ses conseils ne le faisait pas avancer. Il avait besoin d'une solution, maintenant. Il n'allait tout de même pas emprunter la batte de son frère tout de même. Puis il s'arrêta sur le mot battes quelques instants. Henry se sentit d'un coup idiot. Son idée de tout à l'air n'était pas si bête que cela après tout. Le jeune poursuiveur devait vérifier ce que ça donnerait en vrai. Après tout, là il était surtout question de faire un mouvement agile afin que le souafle soit envoyé avec force un des anneaux.

- Il faudrait peut-être que tu me montres comment faire, enfin si tu veux bien entendu. Mais avant, je viens d'avoir une idée, ça te gêne si on recommence u ? J'ai besoin de vérifier une théorie... pour être sûr.

Henry n'étais pas du tout sûr de lui.

It's a Bird...It's a Plane...It's Ravenclaw !

Less flapping, more flying!

Henry se souvint de ce jour en troisième année. Il arrivait mieux à gérer ses esquives, mais il n'arrivait pas encore à tirer. Il était réellement énervé, ce qui lui arrivait rarement au point de crier fout de rage. Tim l'avait laissé lui disant qu'il pouvait tout à fait faire un bon poursuiveur, sans savoir tirer. Il pris un souafle et son balais d'entraînement. Il lança le souafle en l'air et le tapa avec son balais. Le souafle s'était envolé plus loin que s'il l'avait frappé lui même. Il avait alors crié : «  Et là c'est assez fort à votre goût ?! » Il comptait bien prendre sa revanche sur ce jour. Et Ludwig allait cette fois ci être incapable de comprendre ce qui allait lui arriver.

- Tu vas refaire un lancé ? Je suis prêt.

Il acquiesça. Cette fois-ci tout irait bien. Cette fois-ci le souafle irait droit vers l'anneau. Il le fallait, pour son avenir de joueur. Pour son équipe, et surtout pour sa fierté. Il n'était pas spécialement fier, ni orgueilleux, mais il aimait pouvoir se regarder en face. Sa fierté ne parlait que très rarement à sa place, mais quand elle le faisait, c'était souvent pour une raison stupide, comme le sport. Il n'aimait pas sa place de derniers en sport. Le seul sport à laquelle Henry avait fait ses preuves était les échecs. Maintenant qu'il avait sa chance de faire ses preuves au quidditch, il n'allait pas laisser sa chance le fuir. Jamais il ne laisserait ça se produire. Il se plaça au centre du terrain, regarde le ciel. Quelques seconde passèrent le temps qu'il se concentre. Il avait besoin de bien visualiser son mouvement. C'était la première fois qu'il allait le faire. Jamais il ne l'avait vu à l'école. S'il réussissait, même Ludwig serait impressionné.

Après ces quelques secondes de concentration il regarda en direction du gardien. Il était déterminé et sûr de lui, du moins autant qu'il pouvait l'être. Il se mit à la hauteur du gardien cette fois-ci. Il avança en zigzaguant comme la première fois, mais cette fois-ci se sera différent. Cette fois-ci le souafle allait entrer dans les anneaux avant même que le gardien bleu et bronze ne puisse bouger. Son corps bougeait avec plus de fluidité entre la gauche et la droite. Sa détermination l'avait amélioré un peu plus dans le maniement de son balais et de son propre corps. Il arriva au demi-cercle de sable. Il avait auparavant attaqué par le bas, maintenant au tour du haut. Un aigle était un oiseau après tout, attaquer par le bas était bon pour les poufsouffle. Il fit un brusque mouvement avec son manche afin de se retrouver au dessus du gardien de 5 têtes. Toujours en mouvement et sans ralentir, il plaça son balais pour tirer à droite, feinta un tir à gauche. Henry vit presque le temps s'arrêter. En temps normal il aurait tiré. Mais là, la distance était trop grand pour qu'un tir, de la part du jeune Janssen ait la moindre chance de rentrer, et Ludwig devait bien s'en douter. Il lança le souafle sur la droite de son balais. Ce lancé était bas, et n'avais que pour but d'aligner le souafle et l'arrière de son balais. Une fois le souafle suffisamment bien retombé, juste un peu en dessous de son balais, le jeune poursuiveur appliqua une violente pression le manche de son balais vers la gauche.

L'arrière de son balais heurta violemment le souafle qui fila vers l'anneau de droite. La précision était bonne, la vitesse excellente et la force bien supérieure à celle d'Henry. Si Ludwig s'était fait avoir par la feinte, il était alors sûr que le souafle allait entré. Et même s'il n'avait pas été dupe, le souafle avec une vitesse suffisante pour le surprendre. Surtout que la hauteur donnait au poursuiveur un certain avantage. Quoi qu'il en était, même si Ludwig pouvait l'arrêter, le jeune Janssen était satisfait d'avoir réussi ce mouvement qui lui semblait dans sa tête bien plus complexe à réaliser. L'entraînement avec Tim durant une année avait porté ses fruits. Non seulement il avait appris à être technique sur son balais, mais en plus il connaissait bien la force qu'il infligé sur son balais. Il n'avait pas de batte comme son frère pour frapper les balles, mais il avait un balais et ça lui suffisait amplement pour l'instant.

Bien sûr, il gardait dans un coin de sa tête l'entraînement physique qu'il pouvait demander à Ludwig, vu que se dernier semblait intéressait par la condition physique du jeune homme, mais avec cette technique, il avait désormais un avantage sur les autres poursuiveurs qui, en général, maîtrisaient moins bien à la fois leur balais et leur force. En effet, un mouvement trop fort, ferait perdre en précision au souafle et rendrait ainsi le tir hasardeux. Henry avait la force, ou du moins la faiblesse idéale, vu que son mouvement permettait un tir puissant et assez rapide. Alliez à feinte il pourrait devenir redoutable, mais il avait encore beaucoup d'entraînement pour arriver à ce niveau et il était très reconnaissant à Ludwig de lui permettre d'atteindre ce niveau en jouant avec lui.

It's a Bird...It's a Plane...It's Ravenclaw !

Less flapping, more flying!

Henry n'était pas du genre à vouloir à tout prix réussir ce qu'il faisait. Du moins, il lui importait peu la manière dont il les réussissait. En réalité il voulait réussir, mais peu lui importait si la méthode qu'il utilisait était bonne ou non aux yeux des autres. Une méthode pouvait se changer. Il ne servait à rien de s’entêter sur une méthode qui ne faisait pas ses preuves. Il pouvait toujours trouver une autre manière d'arriver à ses fins. Il n'y avait donc pas de meilleure façon de résoudre un problème. Il n'y avait que des méthodes qui fonctionnaient et qui ne fonctionnaient pas. Le terme « meilleur » n'entrait donc pas en ligne de compte. Selon le jeune Janssen, n'importe quel sorcier pouvait faire se qu'il voulait. Même un moldu d'ailleurs. Un sorcier et un molde pouvaient tout deux construire un pont. L'un utilisait la magie, l'autre la physique. Les deux procédés fonctionnaient, il n'y avait donc pas de meilleure méthode. La problématique était d'ailleurs la même pour le quidditch. Le but d'un poursuiveur était, entre autre, de marquer. La majorité de joueurs à ce poste comptaient alors sur leur simple force physique, mais ce n'était qu'une manière d'arriver à marquer. Le jeune blondinet n'ayant pas accès à cette façon de faire, devait trouver une autre méthode. Et il semblait l'avoir trouvé.

Du moins c'était ce qu'il pensait. Pourtant, quand Henry regarda les anneaux, il vit Ludwig avec le souafle... Le tir n'avait pas fonctionné. La déception pouvait se lire sur le visage du jeune homme. Il aurait tellement aimé laisser le gardien sur place. Cela aurait tellement été... glorieux. Le gardien était peut-être tout simplement trop bon, mais il se refusait à se dire qu'il était impossible de marquer. Il était normal que le gardien de serdaigle soit talentueux. C'était à lui de le surpasser, c'était la mission du poursuiveur, mais visiblement il était trop mauvais pour l'accomplir. Il allait encore devoir travailler. Ce résultat lui faisait presque se demander s'il avait réellement sa place dans l'équipe comme on le luit avait affirmé... Il chercha alors à comprendre où il avait échoué. Il devait bien y avoir une raison, tout a son explication, sauf l'existence de poufsouffle, ça on cherchait encore.

Il se revit en action. Le zigzagues avaient bien été fait, il avait perdu moins de vitesse qu'avant grâce à une plus grande fluidité de ses mouvementé. La monté aussi. La feinte... Certes il l'avait déjà faite avant, mais il avait besoin de vérifier s'il arrivait à enchaîner feinte et tir avec le balais. Peut-être que Ludwig avait alors anticipé la feinte ce qui lui avait permis de gagner de précieuses secondes et d'arrêter le tir. Henry nota dans sa tête qu'il allait devoir varier les tirs. Néanmoins, même en les variant, un gardien pouvait facilement anticiper à courte porté comme le faisait Henry. Il avait déjà une idée de tir plus longue distance, mais elle était périlleuse et préférait plutôt miser sur un entraînement physique de six mois, même si celui-ci se révélé inutile. Avant de se perdre dans ses pensées il en revint à la scène. Le lancé de souafle avait bien été fait, il n'avait pas été trop haut ou trop bas. L'alignement était parfait et la puissance du balais aussi, bien qu'avec de l'entraînement il arrivera à tirer plus fort et plus vite. Il se demanda où il avait vraiment échoué. Puis il réalisa ce qu'il s'était passé. Le moment où il vit le temps s'arrêter. Ce moment là avait été comme un moment d'hésitation. Du moins, il avait pris le temps de revoir le mouvement dans sa tête pour bien le faire. S'il avait supprimé ce court laps de temps, la direction du tir aurait été moins prévisible, et le tir serait sans doute passé. Il allait vraiment devoir revoir sa fluidité.

Le jeune Janssen n'avait même pas conscience d'être trop dur avec lui-même. En quatrième année il était rare de maîtriser à la perfection son poste. Déjà qu'en septième ce n'était pas toujours le cas... Pourtant cette phrase ne fonctionnait jamais avec lui. Il était toujours animé d'une volonté de faire plus. Non pas dans une optique de perfectionniste. Il n'était pas perfectionniste envers lui-même. C'était une volonté de bien faire envers les autres, que ce soit sa maison ou sa famille. C'était pour cela qu'il travaillait aussi dur et qu'il se donnait à cent pour cent dans ses actions. Il voulait vraiment rendre sa maison et les gens qu'il aimait fier de lui. Chose qui n'était pas prêt d'arriver selon lui au quidditch.

Henry sorti de ses pensées en entendant le souafle tomber sur le sable. Il regarda Ludwig le rejoindre l'air sérieux. Allait-il le réprimander pour son manque de talent ? Allait-il lui conseiller de se concentrer sur un autre sport car le quidditch n'était pas fait pour lui ? Il se faisait déjà des films. Il ne voulait pas être rejeté. Peut-être allait-il même se moquer de sa technique. Après tout il avait été si sûr de lui pour un résultat si pitoyable... Non, Ludwig n'allait pas se moquer de lui. Son air était trop sérieux pour cela. Il arrivait même à déceler une ombre de malice dans ce regard, ou un air de surprise. Il ne savait pas vraiment. Lire en Ludwig aux yeux d'Henry revenait à lire dans le marbre. C'était possible, mais il fallait vraiment avoir l'oeil expert.

-C'était très bon. Mais nous devons discuter de certains points touts les deux.

Il dégluti et rougi à la fois. Il ne savait pas s'il devait être content de se dire qu'il l'avait eté complimenté par le serdaigle le plus sérieux de Poudlard, ou s'il devait s'envoler jusqu'en Sibérie en ayant entendu « nous devons discuter ». Ce qui était rassurant était le fait que Ludwig n'était pas une fille, donc les phrases tel que « il faut qu'on parle » n'étaient pas si inquiétantes que ça. Néanmoins, son air sérieux donnait des frissons mentaux à Henry. Malgré cet état mental critique, il arriva à balbutier quelque chose :

- … Bien s...sûr. De qu-quoi ?

It's a Bird...It's a Plane...It's Ravenclaw !

Less flapping, more flying!

-De tout.

La phrase fit mouche. Le cerveau d'Henry implosa et entra en mode de dysfonctionnement total. C'était méchant de le torturer ainsi. Pourtant, quelques secondes séparaient cette phrase du début de son discours. Mais durant ce laps de temps, Henry ne réussi pas à raccorder ses neurones entre eux. Il voulait juste partir. En Sibérie ou à Victoria aux Seychelles avec Océane. Oui, ça lui semblait un bon plan. Elle arriverait à lui remonter le morale. Chose dont il avait atrocement besoin. S'imaginer sur la place avec elle répara bizarrement son cerveau à l'en faire rougir. Heureusement, il arriva à se concentrer avant que Ludwig reprenne son discours. Il fallait espérer qu'il n'avait pas remarqué ce moment d'égarement qui était rare chez Henry.

-Déjà, commençons par tes techniques. Les deux sont remarquables : je te conseille de n'en abandonner aucune, surtout que varier les approches perturbera le gardien. Je le sais, car tu m'as moi même pris par surprise lorsque tu as soudainement changé de méthode.

Henry sourit à cette remarque et relâcha la prise qu'il avait sur son balais. Il savait pertinemment qu'il y allait avoir un mais. Néanmoins, cela faisait du bien de voir son travail reconnu par quelqu'un comme Ludwig. Surtout qu'il s'était vraiment donné du mal pour la deuxième technique. Elle l'avait épuisé. Elle n'était certes pas physique, mais le jeune serdaigle s'était donné tant de mal pour la réaliser que tout son corps avait été mis à contribution. Il espérait bien impressionner les autres serdaigles à l'entraînement en commun. Après tout , il jouait surtout pour sa maison. Et aussi pour partager quelque chose de plus avec son frère. Tant que son frère était fier de lui, tout allait bien. Cela se voyait depuis sa première année, le jeune Janssen marchait dans les traces de son frère, sans ses travers. Du moins, sans les travers de son frère. Malheureusement Henry connaissait aussi quelque problèmes. Ils étaient souvent dus à l'influence de l'élégant Francis qui, parfois, sans le vouloir, mettait le jeune Janssen dans une situation inconfortable. Mis à part ça, son comportement était exemplaire et n'avait jamais rien fait pouvant faire honte à lui ou à sa maison.


-Tes principaux problèmes sont la force et la feinte. Pour la force, je peux te conseiller ceci : mange beaucoup quand tu décides de faire du sport. C'est comme ceci que tu gagneras des muscles. Manges de tout aussi : viandes, poisson, légumes, féculents, sucré, salé, des oeufs, des lactoses... Il faut quelque chose de gros, mais d'équilibré. Et ensuite, force toi à la musculation. Cela dit, pour ne pas te déformer le corps, entraînes-toi aussi à la course, où ton haut sera plus fort que ton bas.

Il acquiesça afin de montrer qu'il avait bien compris. Il allait devoir manger pour quatre. Ce qui le faisait d'ailleurs pleurer intérieurement s'il devait payer le surplus de nourriture. L'avantage était que sa mère allait être ravi, elle qui se plaignait toujours de l'état de sous-nutrition de son petit garçon... Ludwig allait faire une heureuse. Il fallait avouer que cela pouvait faire du bien à Henry de suivre les conseils de son aîné, mais pourtant quelque chose le gênait. Il ne voulait pas passer trop de temps avec le quidditch et la musculation. Certes il adorait ça, et pour rien au monde il laisserait tomber ce sport, mais il avait peu de temps disponible. S'il suivait ce que Ludwig lui disait, il allait devoir passer moins de temps avec sa meilleure amie, et cette idée lui faisait horreur. Pourtant, le jeune serdaigke ferait comme son aîné lui disait. Après tout ce n'était « que » sa meilleure amie. Elle pouvait survivre de passer moins de temps avec lui. Il n'y avait pas de raison d'angoisser à ce niveau là. Vraiment aucune...

-  Pour les feintes, n'en fait pas tout le temps : varie. Laisse ton adversaire penser que tu vas feindre en le faisant durant les premiers tirs. Ensuite... Ne feinte plus. C'est à cause de ceci que j'ai pu rattraper.

Il avait donc bien analysé. Il aurait pu se justifier en disant que s'était pour s'entraîner, pour voir si sa technique fonctionnait avec les feintes. Cela aurait été justifié de dire cela. Cependant, il n'en fit rien. Il était plus qu'inutile de le préciser. Le conseil de Ludwig était valable, même avec l'excuse d'Henry. Par ailleurs, se justifier voulait dire qu'il le prenait comme un reproche alors qu'il savait pertinemment que ce n'était qu'un conseil. Certes, il était dit de façon un peu brutal, mais il n'en était pas moins pertinent. Il acquiesça à nouveau de la tête. C'était à la fois pour lui dire qu'il avait compris et qu'il le remerciait de ce précieux conseil. Après tout, peu importait que cette phrase soit un reproche ou non, l'important était que grâce à cette remarque, Henry serait meilleur qu'avant.


-Quels sont mes défauts ?


Si Ludwig avait été dans la tête d'Henry il aurait entendu l'expression son désespoir. S'il y avait bien une chose que le jeune Janssen ne savait pas faire c'était dire les défauts de ses aînés. Il pouvait être très bon professeur, mais vis à vis de ses aînés il ne se voyait pas en tant que tel. Il se voyait plus comme un élève, et un élève n'avait pas à critiquer un professeur. C'est pourquoi il disait en général que tout était bon, même si ce n'était pas le cas. Ce n'était pas un mensonge de dire ça. C'était une façon de dire qu'il n'était en mesure de critiquer et que donc ce qui avait été fait été bien pour lui. On flirtait sur le limite du mensonge, mais pourtant cela restait vrai. Là c'était différent. Si Ludwig s'était entraîné avec lui s'était en tant que coéquipier et non en tant qu'aîné. Et bien que ses conseils soient presque digne de conseil un peu paternalistes, ils demeuraient sur un pieds d'égalité en tant que coéquipier. Il fallait donc qu'Henry fasse comme s'il parlait à son égal et non pas comme à un professeur, chose qui était presque impossible à faire avec le jeune Beilschmidt. Chassant ces idées pessimistes il dégluti puis se lança à contre cœur.

- Il m'est difficile de l'expliquer... Comme tu l'as fait remarquer, l'un des problèmes de ma façon réside dans mon manque de force physique, ce qui me pousse à jouer sur une seule de mes capacités ; la technique.

Il laissa un petit temps avant de continuer. Il essayait de reprendre ce que disait Ludwig afin que ce dernier ne prenne pas ce qui allait suivre pour un reproche, mais bien pour un conseil. Ce n'était même pas par peur qu'il prenait cette précaution mais par politesse. Car s'il y avait bien une chose qui caractérisait Henry, c'était bien sa politesse, il n'était que très rarement grossier, ou alors il le gardait pour lui. Cela donnait des situations pouvant être comique où le jeune Janssen répondait à des insultes par des discours polis et respectueux, même envers ceux qui étaient plus jeune que lui. Même dans ses moments de colère ou de prise de haut il restait courtois et on ne pouvait jamais le prendre en défaut sur le forme de son discours... le fond c'était une autre histoire.

- J'ai remarqué le même problème dans ta façon de jouer, ou du moins le même genre de problème. N'hésite pas à me dire si je me trompe, mais ton jeu se base avant tout sur l'analyse de ce qu'il se passe. Le problème est que cela nécessite certaine capacités intellectuelles. Ces capacités tu les as, là n'est pas le problème. Le problème c'est que parfois, tu dois les solliciter en très peu de temps. Il est donc très difficile, même pour quelqu'un ayant une intelligence remarquables, d'analyser ce qui se passe en un quart de seconde... *il crispe un peu le manche de son balais de peur de vexer Ludwig* Par exemple, là j'étais seul. Cependant, en match, il sera possible que tu te retrouves face à trois poursuiveurs en même temps, avec en plus le soucis des batteurs qui seront susceptibles de te viser dès que le souafle entrera dans le zone de tir. Il sera donc très difficile d'analyser à la fois le comportement de cinq joueurs sur une action qui ne va durer que quelque secondes... voire moins. * cela n'était pas sensé arriver souvent, et la poursuite devait empêcher ça , ainsi que la batte, mais l'équipe n'étant pas parfaite, Ludwig pouvait servir de dernier rempart, et Henry se doutait bien que même dans une telle situation, le gardien s'en voudrait de faillir à sa tache* Il faut donc compter sur quelque chose d'autre. Et cette autre chose c'est l'instinct. * espère que Ludwig ne rigole pas en entendant ce mot * Il faut que tu apprennes à te laisser guider par ton instinct dans certaine situation, et ne pas rester camper sur la seule base de ton analyse rationnelle. * surtout que des matchs durant plus d'une heure il était difficile de tout analyser et rester concentré pendant tout ce temps * Ne te méprend pas, ce que j'appelle instinct se rattache plus à quelque chose dû à l'expérience qu'au hasard. Si tu laisses faire ton corps, sans t'imposer une réflexion poussée, alors tes réactions seront plus rapides. Et même si au départ ton instinct se trompe, il se travaille justement avec l'expérience. Du coup, au plus tu feras appel à lui, au plus tu arriveras à anticiper. En réalité tu analyseras juste ce qu'il se passe inconsciemment et donc beaucoup plus rapidement, sans t'en rendre compte. Et vu tes capacités d'analyses actuelle, c'est toi qui surprendras les poursuiveurs. Et non l'inverse.

Henry n'avait jamais autant parlé devant Ludwig. Il en rougissait maintenant qu'il avait fini, alors qu'il était sûr de lui quelques instants auparavant. Certes il était quelqu'un d'ouvert, mais il avait rarement l'occasion d'avoir un raisonnement construit à l'orale et de l'exposer à un camarade. Souvent il se contentait de gratter à la surface d'un problème afin de répondre aux attentes des autres. Cependant, Ludwig ayant des attentes plus poussées, il se devait d'y répondre. Par ailleurs, il doutait qu'il puisse être mauvais publique au vu de son sérieux et de sa volonté apparente de s'améliorer.