Aberthol se tenait face à sa valise, pensif, les poings sur les hanches. L'imposante malle, grande ouverte sur son lit, était prête ; remplie de toutes les affaires nécessaires qu'elle se devait de contenir. Des vêtements légers côtoyaient les gros pulls en laine qu'il affectionnait tout particulièrement, aux côtés des uniformes achetés quelques jours plus tôt, de ses livres de classes, ses affaires de toilette, ses grimoires personnels « empruntés » à son père, son ballon de rugby récemment acquis- qu'il avait conservé précieusement, et gardait bien à l'abri des regards, planqué sous les nombreuses couches de vêtements...
Un ensemble assez disparate, en somme, mais nécessaire. Car le jeune écossais brun partait pour un long voyage... Il ne reviendrait qu'à Noël, après tout...
Un petit soupir lui échappa. Il commençait déjà à ressentir un certain manque... Trois mois, loin de sa famille.
Certes, Poudlard était en Ecosse, ce n'était pas non plus à l'autre bout du monde, mais... Un trimestre restait un trimestre. Le résultat était le même : une durée bien trop longue, à son goût.
Il passa une main dans ses cheveux en faisant la moue. L'angoisse le tiraillait, à une journée à peine du départ. Demain.
Beaucoup trop tôt. Même si il le cachait autant à sa famille qu'à lui-même, il avait énormément appréhendé ce moment, pendant l'été. Ses frères et sa sœur, quant à eux, semblaient pourtant l'envier... Lui, de son côté, il n'arrivait pas à se faire à l'idée que, dans une journée à peine, il ne serait plus là. La voix bourrue de son père ne lui parviendrait plus à ses oreilles, tout comme les disputes de Keith et Arthur, ou les éclats de rire qui les prenaient, parfois...
Un nouveau soupir sortit de sa bouche, cette fois bien plus lourd. Et, pour la troisième fois de la soirée, il se dirigea vers son armoire, l'ouvrit en grand... Et contempla le vide absolu qui régnait désormais à l'intérieur. Evidemment, absolument toutes ses tenues étaient dors et déjà entreposées dans la valise.
Aberthol resta face à l'armoire de bois sombre, pendant un bon moment, figé ; chaque main posée sur les deux ouvertures du meuble. Durant de longues minutes, il scruta jusqu'aux moindres recoins du contenu vide du meuble, uniquement éclairé par la lumière tamisée qui se dégageait de sa vieille lampe de chevet à l'autre bout de la pièce.
L'écossais déglutit, les lèvres pincées. Il avait osé espérer s'être trompé ; qu'il ne partait pas demain, mais dans des mois, des années... Ou qu'il ne partirait pas, tout simplement. Qu'il resterait ici, auprès des siens, à s'occuper de sa famille comme il se le devait. Mais ce n'étaient que des rêveries, des scénarios tous droits sortis de son imagination...
Il fronça les sourcils, et secoua doucement la tête, les dents serrées. Non. Non, il n'avait pas à s'en faire autant, à se torturer pour ça. Tout se passera bien. Les trois mois défileront vite, et avant même qu'il ne s'en rende compte, il sera de retour à la maison... Pour repartir aussitôt.
Argh... Il se mordilla la lèvre inférieure en fermant un instant les yeux, et se retourna vers son lit, sur lequel reposait toujours la malle pleine à craquer.
Il verrouilla les portes de l'armoire, et traversa de nouveau sa chambre, attrapant au passage l'un des rares livres qu'il n'avait pas rangé dans sa valise, pour la simple et bonne raison qu'il comptait sur ce grimoire pour calmer ses esprits et essayer, au moins essayer, de l'aider à s'endormir.
Enième soupir. Il avait beau essayer de se rassurer... Il se sentait patraque. Morose. En somme, il était tout sauf prêt pour la rentrée de demain. Génial.
Il déposa le volume relié sur la portion de son lit qui n'était pas occupée par la malle, et fit un geste pour la fermer...
Rien à faire. Il restait là, à regarder ses affaires. Retour au point de départ.
Aller, Aberthol... Ferme cette valise... Tu verras, tu t'amuseras bien, à Poudlard... Et tu apprendras un tas de choses !...
Meh... Des choses, il pouvait en apprendre avec ses parents, d'abord. Alors pourquoi se traîner là-bas ?
… Peut-être que... Peut-être qu'inconsciemment, il avait une légère, une infime hâte de rejoindre... Poudlard... Mais si il ne parvenait pas à se concentrer ? Et si il faisait des bêtises, là-bas, quelque chose qui lui coûterait d'être ridiculisé pour tout le reste de sa scolarité ? Si il faisait... Honte à sa famille... ?
C'était donc avec des pensées toutes sauf emballantes qu'il se résolut à prendre un vieux pyjama, membre d'honneur du club très fermé des vêtements qu'Aberthol ne comptait pas emporter à l'école des sorciers. Il était nécessaire de dire qu'il était composé d'un pantalon et d'une chemise,tous deux en coton bleus marine...et à motif de moutons blancs à têtes noires ; ceci expliquait cela. Le britannique avait beau aimer les moutons et les trucs chouettes, fallait pas non plus perdre la face devant ses futurs camarades. Un peu de classe, tout de même.

Sa tenue de nuit enfilée, il commençait à réfléchir sur une façon de déplacer la valise ouverte sans avoir à faire tomber les trois quarts des affaires entassées à l'intérieur, quand il entendit toquer. Il haussa un sourcil, et se tourna vers l'entrée de sa chambre, barrée d'une porte en bois, qu'il vint ouvrir, intrigué ; il était plutôt tard dans la nuit. Techniquement, il était censé dormir, comme à peu près tout l'ensemble de la maison. Alors qui pouvait bien venir le voir à une heure pareille ?
… Uh ? Keith ?
Il regarda son petit-frère, plutôt surpris. Que faisait donc le petit rouquin devant sa porte ? Il cligna des yeux, avant de murmurer à son cadet :

 Keith.. ? Qu'est-ce que tu fais là ? 

Il le dévisagea, et reprit, toujours à voix basse :

 Quelque chose ne va pas ? 

L'inquiétude traça bien vite son chemin tout droit jusqu'au cerveau d'Aberthol, qui l'observait toujours d'un regard soucieux.

L'angoisse de l'écossais aux cheveux bruns fut bien loin de reculer aux mots de Keith.

Non, comme tu peux le voir... Et, euh, bah... Je peux entrer..?

Effectivement, la réponse de son petit-frère ne faisait que lui confirmer ce qui sautait aux yeux... Keith n'était pas dans son assiette. Et il n'avait pas l'air d'être prêt à aller mieux...
 
Etait-ce en rapport avec lui ? Avait-il fait quelque chose qu'il ne fallait pas, dans la journée ? Pire encore, avait-il légèrement baissé sa garde en ce dernier jour à la maison avant un bon moment, et fait malencontreusement transparaître la tristesse qu'il ressentait ?
… Stupide Aberthol. Tu ne t'étais pas montré assez attentif, et voilà où tu en étais arrivé : à cause de toi, ton frère n'arrivait même pas à trouver le sommeil...

Tout en continuant de se traiter intérieurement d'imbécile, il sortit la tête de l'encadrement de la porte de sa chambre, et regarda à droite, puis à gauche... Aucun signe d'une figure parentale prête à les gronder et les renvoyer chacun dans leur chambre. Bien.
Il reposa ensuite ses yeux sur le petit rouquin- pas si petit que ça d'ailleurs, même si le brun le dépassait toujours d'une tête – et posa une main sur son épaule en s'écartant du passage, pour le faire doucement entrer.
Cela fait, l'aîné referma la porte, toujours dans un geste bien mesuré pour ne pas se faire entendre, et s'assit sur la petite portion de son lit épargnée par la malle, qui eut droit à un des rares regards noirs d'Aberthol. Il essaya de la pousser doucement, se mettant à genoux sur le matelas... Après tout, ne pas avoir de place pour soi était une chose, mais en manquer pour le petit-frère ? Hors de question. Cette grosse valise de malheur dépassait les bornes.

Il poussa un petit grognement, et força un peu plus, ses deux mains sur le droit de la valise, celui qui était à sa portée... Et finit enfin par faire bouger l'énorme objet  de voyage plein à craquer. Qui se laissa un peu trop emporter par la force du futur élève à Poudlard, pourtant pas si herculéenne que ça. Et fit une rencontre un peu trop intime avec le parquet de sa chambre, glissant de l'autre côté du lit.
Affolé (après tout de même un certain temps de réaction, on ne va pas se mentir) en sentant la valise soudainement être entraîné en arrière, Aberthol écarquilla les yeux, et tenta de la retenir en tendant les mains vers l'une des poignées... Trop tard.
Le pauvre gars contempla, désormais absolument catastrophé, la valise grande ouverte heurter le sol... Dans un bruit tonitruant allant de paire forcément de paire avec.
…
Nom de dieu.
Il grimaça, et soupira en fermant les yeux, se frottant l'arête nasale d'une main... Calme, calme... Rester calme, surtout rester calme....
Il se retourna vers son frère, les lèvres pincées... Et s'efforça d'arborer une parodie de sourire confiant. Pas de problèmes, il maîtrisait la situation ! Ahahaha !
Ahahaha... Aaaah...
Crotte. Pour rester polie.

Faisant fi de la gêne occasionnée par cette... Démonstration de force... Et de discrétion... Il s'assit en tailleurs sur son matelas désormais entièrement vide. C'était déjà ça. Il tapota d'une main l'espace également inoccupé juste à côté de lui, continuant de lui faire un sourire lééégèrement, très légèrement forcé. Non, il n'avait pas besoin d'aide. Non, il n'était pas maladroit. Tout allait parfaitement bien. Ils n'allaient pas se faire engueuler. Nope.
Mais, dans ce lourd silence, la once d'inquiétude se faisait toujours plus forte...
Il prit la parole sans attendre, après s'être raclé la gorge comme si de rien n'était :

...Alors, dis-moi... Qu'est-ce qui ne va pas ? Je suppose que tu n'es pas venu me voir par hasard...

Tout en parlant, Aberthol tendit le bras vers sa table de nuit, et tripota un instant sa lampe... Ah, voilà. Il baissa un petit peu plus la lumière. Le risque de se faire repérer par les parents avait augmenté d'un cran, désormais... On ne savait jamais, ils pourraient faire irruption à tout instant.

Voir son frère aussi mal à l'aise interpella le futur élève de Poudlard. D'abord, il se montrait gêné, et maintenant, il n'osait plus le regarder dans les yeux ? Allons bon, qu'est-ce qui se tramait donc dans la tête du petit rouquin...
Il observa patiemment son petit frère, prêt à attendre... Et retint un soupir de soulagement lorsque son cadet lui lança enfin un regard assuré... Ou plutôt, qui se voulait assuré.
Le brun encouragea Keith d'un petit sourire, tandis que celui-ci se décida à dire :

 J'me d'mandais.. Enfin, ton départ... Tu.. Tu... 

Même si l'écossais plus âgé conservait son air légèrement souriant, il sentit l'inquiétude s'engouffrer de nouveau en lui, d'une manière bien plus brutale. Son départ ?.. Il parlait sans aucun doutes de demain.
A la mention de son départ pour l'académie de sorcellerie, cette inquiétude se mua en angoisse. Emotion qui l'enveloppait lentement mais sûrement dans son étreinte tentaculaire, grimpant doucement en lui, qu'il ne connaissait que trop bien depuis la fin des vacances...
Cependant, ce sentiment bien désagréable ne dura pas. Elle fut supplantée de nouveau par la crainte de ce qui pouvait arriver à son frère pour le rendre dans cet état. Tout tremblant, le petit n'arrivait même pas à aligner trois mots correctement... Il continua de le regarder, l'incitant silencieusement à continuer. Le rouquin finit par se mettre à fixer le plancher, avant de lui dire enfin ce qui le taraudait :

 Tu comptes pas nous laisser définitivement hein... ? 

… Les laisser... Définitivement ? Pour toujours ?… C'était donc ça.
L'aîné de la fratrie Kirkland écarquilla les yeux lorsque l'information finit par parvenir à son cerveau. Il se mit ensuite à papillonner des yeux, à la fois surpris, et... Attristé. Car après tout, cela signifiait que Keith se morfondait comme ça... A cause de lui.
Aberthol se ressaisit aussitôt. Mû par son « instinct », si l'on pouvait dire ça, il se rapprocha de son frère, et vint poser sa main sur le haut de son crâne, lui ébouriffant les cheveux d'un petit geste tout sauf brutal, le faisant doucement relever la tête par la même occasion. Il murmura :

 Hé... 

Et sauta finalement de son lit, atterrissant sur le sol avec un léger bruit sourd, pour se mettre en face de son frère. Il sonda le regard de Keith de ses yeux verts qui ressemblaient tant à ceux de son cadet... Tandis qu'un petit sourire naquit sur ses lèvres :

 Moi, vous laisser ? Pour toujours ? 

Son sourire se fit plus grand, illuminant son visage presque malgré lui.

 Et vous laisser vous entre-tuez, avec Arthur ? Qui pourra veiller sur vous, si je m'en vais définitivement ? 

Il laissa un petit rire franc sortir de sa gorge, et frotta de nouveau les cheveux roux de son petit-frère de la main, avant de reprendre, un peu plus sérieusement, mais toujours souriant :

 T'en fais pas... Je vous laisserai pas tomber. Vous êtes quand même bien plus important que Poudlard, tous... 

L'écossais resta ici, devant le plus jeune, et continua de l'observer... Avant de détourner le regard avec une petite grimace. Il termina sa phrase dans un autre murmure :

 Maintenant explique-moi... Qu'est-ce qui t'as fait pensé à ce genre de choses ? Je me suis montré... Distant, ces derniers jours ? Je suis désolé... Je ne voulais vraiment pas t'inquiéter comme ça... 

Et c'était vrai, bien sûr. Savoir qu'il avait inquiété Keith le touchait quand même beaucoup, et il l'admettait sans problèmes.

L’aîné Kirkland observait le petit d’un air interrogatif… Qui se mua en une certaine appréhension. Sa question avait l’air de gêner son interlocuteur… Whoops. Il fit un geste pour lui dire qu’il n’avait pas à se forcer à répondre, mais le roux le prit de vitesse.

En fait… Je me suis monté la tête tout seul comme un débile dans mon lit.

… A ces paroles, Aberthol retint, non sans peine, un petit sourire. D’un côté, ça l’inquiétait, certes, mais de l’autre… Cette maladresse était quand même adorable, venant de son frère d’ordinaire peu enclin à admettre de telles choses. Il allait doucement s’esclaffer, oubliant momentanément son inquiétude, quand Keith reprit après quelques instants :

Enfin, j’veux dire, tu vois, en fait…

Le brun encourageait désormais le roux à continuer du regard, attendant patiemment que le petit remette ses idées en place. Enfin, encore une fois, si ça le mettait si mal à l’aise que ça, le futur Poufsouffle pouvait comprendre… S’il le désirait, Keith pouvait s’arrêter. Il n’y voyait aucun mal, bien au contraire ; après tout, c’était de sa faute, il n’aurait peut-être pas du poser cette question…

J'aime pas quand quelqu'un de la maison part. Surtout quand... J'sais pas quand il va revenir. Un peu comme daddy, quand il part pour le travail ! Et... Et voilà. 'Me suis d'mandé si toi bah... 'Fin voilà hein. J'vais pas te faire un dessin non plus, t'as compris.

Aby haussa les sourcils, quelque peu surpris par cette réponse. C’était… C’était donc ça ? Il avait… Peur. Peur de ne plus le revoir.
Le Kirkland plus âgé papillonna des yeux, vraiment étonné. Alors ça… Il savait que son frère rouquin cachait bien son jeu derrière un masque de fierté- ce qui le rapprochait d’Arthur de ce côté-là, qu’on le veuille ou non-, mais là…
Son regard croisa de nouveau celui de son frère. Il pinça les lèvres ; contre cette crainte d’être abandonné, l’aîné ne pouvait quand même pas rester indifférent, loin de là. Il écarta lentement les bras, et vint faire un câlin à Keith. Tout en le gardant contre lui, il ébouriffa de nouveau ses mèches rouquines d’une main, avant de dire sur un ton aussi faible que posé :

Keith… Ne t’inquiète pas. Je ne t’abandonnerai jamais. Ni toi, ni notre famille. Je resterai toujours, toujours près de vous.

Il resserra son étreinte, et inspira un bon coup :

Je sais que tu peux te poser des questions comme ça, même si tu me fais confiance. C’est normal, il n’y a aucun mal à ça, au contraire. Mais… Je t’assure que tu n’as pas à avoir peur. Que tout va bien se passer, et que je compterai les jours jusqu’aux vacances de Noël, quand je pourrai enfin revenir vous voir. Je vous enverrai des lettres, plusieurs fois par semaines si il le faut. Chaque fois que je verrai quelque chose d’incroyable à Poudlard, je ne penserai pas à rester dans cette école, mais plutôt à vous, qui verront aussi ce que moi j’ai vu. Et j’aurai hâte que vous veniez, tous, ici. Avec moi. Jamais, jamais, je ne vous laisserai tomber.

Il se sépara à peine de lui, et lui adressa un grand sourire, considérant son cadet d’un air bienveillant. Son pauvre frère qui angoissait comme ça… Meh, il le reprit dans ses bras, le serrant à presque l’en étouffer en fermant les yeux :

Ne t’en fait surtout pas… Vous êtes la chose la plus précieuse à mes yeux. Je vous aime, tous. Je resterai toujours avec vous, à vos côtés.

Il avait du mal à dire quoi que ce soit d’autres que ces paroles. Ce n’était pas les seules qui lui venaient à l’esprit, et pourtant… Elles illustraient simplement, mais d’une si bonne manière, ce qu’il pensait. Il resterait toujours près des siens. Sa famille, c’est… Son trésor. Il y tient énormément, plus qu’à sa propre vie. C’était pour cela qu’il ne bougeait pas. Qu’il gardait Keith près de lui.

Je vous aime… Tellement…

Il soupira doucement. Oui, tous les Kirkland allaient cruellement lui manquer. Néanmoins… Il était presque serein. Certes, ce serait dur, dans un premier-temps ; mais il avait une date fixée de retour chez lui. Peut-être qu’il ne verrait pas le temps passer… Et puis, en plus, il savait que dans quelques années, tous ses frères le rejoindraient.
Enfin, il avait espéré que ces paroles avaient réussi à apaiser Keith. Il le lâcha pour de bon, et scruta son visage sans se départir de son sourire chaleureux.

Tu sais quoi ? Chacun de notre côté, on fera le décompte des jours qui resteront jusqu’aux vacances de Noël.

Il frotta le dos de son frère d’une main, et lui demanda paisiblement, bien qu’une pointe d’inquiétude pouvait toujours se faire sentir dans sa voix :

Ça va mieux…?

Après tout, il était possible que son frère se sente toujours mal… Hmpf. Il finit par proposer à l’Écossais plus jeune que lui, son sourire emblématique aux lèvres :

Si tu veux, on peut dormir ensemble, ce soir. Ça m’embête pas !

Ce qui était vrai. Même si ça faisait un bon bout de temps qu’ils n’avaient plus partagé le même lit, Aby n’en faisait pas grand-cas. Quitte à se réveiller des cernes, il pouvait au moins rassurer le « lil’ bro » jusqu’au bout.