17 mai 1991, autant dire que c'était un jour qui retranscrivait bien sa saison. Ciel bleu d'azur, quelques nuages à l'horizon, une chaleur dite « convenable ». Pour le Russe, la température était parfaite. Elle ressemblait à peu près à celle qu'il y avait en URSS à cette période de l'année, donc il n'avait pas à se plaindre de ce côté-là. Cependant, il avait des examens qui approchaient et il ne risquait pas de sortir de la bibliothèque. Or, ce temps lui disait clairement de sortir et d'aller se promener dehors même si ce n'était pas son genre mais après s'être enfermé dans une salle remplie de livres pendant des mois, il est logique de vouloir se dégourdir les jambes.

Il resta quelques minutes puis l'appel de l'air fut plus fort. Et sans qu'on n'est besoins de lui dire à deux fois, il descendit dans le parc. C'était sans doute la partie de Poudlard qu'il connaissait le moins. Il faut dire qu'il n'était pas beaucoup sorti sauf pour le marché de Noël mais sinon, il connaissait mieux les coins dit « non secret » du château en excluant les salles communes de trois des maisons de Poudlard parce qu'il n'avait pas envie de voir celle des Gryffondors ni celle des Poufsouffles ou celle des Serdaigles. La sienne lui suffisait, elle était suffisamment grande et agréable.

Le jeune Russe commença à se promener dans le parc. Il se repéra facilement dans certains lieux qu'il connaissait un minimum comme le terrain de Quidditch et les alentours de la serre mais pour le reste, son chat devait mieux s'y retrouver. Ce qu'il ne savait pas vu qu'il essayait de garder l'animal dans l'enceinte du dortoir des premières années de la maison Serpentard voire dans la salle commune de celle-ci si on voulait agrandir le périmètre que son chat devait respecter. Sauf qu'il ne fallait pas rêver on ne pouvait pas faire en sorte qu'un ancien chat sauvage respecte une zone de taille défini pour se promener et surtout quand c'était dans le sous-sol d'un château. Mais ça, il l’ignorait.

Aleksey continuait sa promenade quand il passa devant un groupe de jeune fille. Évidemment, il leur passa devant sans prêter vraiment attention aux deux. Mais juste après qu'il les dépassa devant, il entendit le cri d'une de deux Gryffondors. Le genre de cri qui vous brise les tympans quand vous êtes trop proche. Si on devait faire une comparaison, c'était celui qu'on entendait lorsque qu'on ouvrait les portes d'une nouvelle boutique de mode sauf que ce n'était pas une joyeuse hystérie féminine mais une peur presque panique. Il se retourna et regarda dans la direction du banc qu'il venait juste de dépasser.

Devant lui, il aperçut en face trois crapauds violets géants et quelques diablotins avec deux ou trois lutins. Ok, déjà, le coupable de la présence de ces créatures était sans doute l'incapable qui se disait professeur de défense contre les forces du mal, qui avait réussi à laisser s'échapper des lutins et un épouvantard, ou c'était un idiot qui avait voulu faire une mauvaise farce. Les jeunes filles s'enfuirent en vitesse laissant le Russe devenir la cible des diablotins et des lutins pendant que les crapauds avaient d'autres occupations comme allaient gober les mouches.

En temps normal, les diablotins étaient dans les zones humides et dans une autre partie de l'Angleterre, sauf qu'il faut bien montrer aux élèves ces espèces. Or même si on prend ce paramètre en compte, il serait plutôt allé jouer des tours au lac noir. Sauf qu'il avait plu la vieille et que malgré ce beau temps, l'air était humide, la terre boueuse et on pouvait apercevoir çà et là des petites ou grosses flaques d’eau.

C'est pourquoi, le jeune communiste se retrouva à marcher en arrière doucement en espérant que les bestioles ne le remarquent pas. Il, certes, lut au détour d'un livre comment se débarrassait de ces créatures mais la formule n'étant pas sa priorité du moment il avait eu vite fait de l'oublier. Grave erreur. Un des lutins le remarqua et les autres firent rapidement de même. Or même s'il était Russe et que comme avait dit un célébre communiste : « il faut plus de courage à l'Armée Rouge pour fuir que pour partir au combat », il n'était pas fou et avec son niveau autant supplier un chien à trois têtes pour qu'il vienne lui donner la papatte ça serait sans doute plus productif. Il marcha de plus en plus vite avant d'avoir la malchance de rencontrer une pierre et de trébucher. Il n'était pas cuit mais presque.