« Tic tac tic tac »
Un soupire retentit, peu après suivit par un bruit sourd et d'une vive injure, prononcée en allemand.
Dans le bureau du concierge, un élève bien habitué des lieux se tournait les pouces.
Gilbert Beilschmidt attendait la sentence depuis maintenant près d'une heure.
Qu'a-t-il fait pour en arriver là, me direz-vous ? Eh bien…
Tout arriva un peu avant le dîner.
L'allemand était comme à son habitude avec ses deux meilleurs amis, bien que les événements récents n'avaient pas amélioré le moral des troupes : Francis et Antonio n'étaient vraiment pas au mieux de leur forme, bien au contraire.
Gilbert lui, aurait pu aller mieux, c'était sûr, mais son état n'était pas au point du leur, à son plus grand regret. Le stress, l'inquiétude, une situation dont ils n'avaient pas le contrôle.. Cette marque, dans le dos de Francis, et ce serment fait par Antonio… Tout était contre eux, c'était clair.
Ils avaient toutes les raisons pour avoir leur moral au plus bas, et Gilbert se félicitait d'avoir assez de self-control pour trouver le moyen de sourire, sinon les réunions du fameux Bad Friend Trio se seraient transformés en réunions de dépressifs.
Bon, il exagérait peut-être un peu, mais dans tout les cas, cette situation et cette ambiance ne lui plaisaient pas.
Ils avaient passé la journée à se morfondre, et le Serpentard n'en pouvait plus. Il avait besoin de changer d'air, et sans le moindre doute, ses deux meilleurs amis aussi… Et il ne connaissait qu'un seul moyen pour y arriver correctement.
Faire le con.Et Dieu qu'il était bon dans ce domaine.
Alors c'était ce qu'il avait fait, le con. Il s'était armé de son violon et de son archet et dans la totalité des lieux accessibles et occupés de Poudlard, il avait mis le boxon.
Les tableaux s'étaient plaints, les fantômes avaient rit, les élèves s'étaient amusés et certains professeurs s'étaient offusqués. Gilbert, lui dans tout ça s'était vidé la tête : C'était toujours ainsi quand il jouait et faisait l'idiot.
Il faisait ça quand il ne pouvait pas pratiquer de sport ou faire le ménage.
Tant pis pour la punition qu'il se récoltait à chaque fois ! Ça faisait du bien après tout.
Mais comme tout, il fallait bien que cela se termine : La fin de son petit spectacle se fit dans la Grande Salle, quand il sentit l'instrument disparaître de ses mains, et qu'il l'avait retrouvé dans les mains de sa professeure de sortilèges.
Quelques minutes plus tard, il était dans le bureau du concierge, et son fidèle violon avait été enlevé par la mère Kirkland.
Au moins avait-elle eu la décence d'attendre qu'il ait terminé de jouer.Quoi qu'il en soit, on lui avait dit "d'attendre là", alors il attendait.
Il s'était tourné les pouce pendant une longue heure, son estomac criait famine, et plus que tout l'ennui le pesait.
Il avait besoin de s'occuper.
Maintenant.Gilbert se releva alors, et passa sa tête hors du bureau. Rien à droite, rien à gauche.
Il avait quartier libre jusqu'à l'arrivée de quelqu'un.
— Trop cool...~
Un petit ricanement lui échappa alors qu'il referma la porte. Il n'avait jamais pu fouiller cet endroit... Pourtant le blond était persuadé que cette pièce regorgeait de trésors. Alors il commença son inspection minutieuse des lieux.
Un placard, une étagère, un tiroir.
Quelques affaires rerangées pour que le tout soit propre -il n'avait pas pu s'en empêcher.
Il tomba sur quelques objets magiques, mais rien n'attira particulièrement son attention. Rien qu'il n'avait envie d'emprunter sans autorisation.
Alors il était allé se rassoir en soupirant, marmonnant quelques injures. Rien d'intéressant. L'endroit était chiant à en mourir.
Et toujours aucun concierge en vu.
— Putain…
Il se releva, et recommença alors à fouiller. Au moins, ça l'occupait…
Il ne pensait pas trouver quoique ce soit, mais cette fois-ci, un détail attira son attention : Ce vieux parchemin totalement vierge, rangé au fond d'un tiroir. Il semblait plutôt anodin, mais Gilbert était loin d'être le genre de personne qui s'arrêtait devant si peu… Bien au contraire. Sa curiosité en fut même piquée à vif !
Bin, oui ! Pourquoi garder un tel objet ? Quelle était son utilité, s'il en avait une ?
L'allemand retourna s'asseoir, regardant l'objet sous toutes ses coutures, le pliant et le dépliant sans cesse, sans comprendre.
Était-ce une lettre, que le vieux concierge gardait précieusement cachée au fond d'un tiroir de ce vieux bureau poussiéreux ?
Gilbert voulait savoir. Il avait peut être dans les mains une véritable mine à informations gênantes, de quoi faire chanter le concierge ! ….Oui c'était cruel, mais que pouvait-on attendre d'un personne qui possédait si peu de conscience… ?
Quoi qu'il en soit, il ne tarda pas à attraper sur sa baguette, pour lancer un sort de révélation sur la carte.
Mais ce qu'il vit que fut pas du tout ce à quoi il s'attendait.
Quelques mots étaient apparus sur le parchemins. Des mots qui firent se froncer les sourcils de l'allemand.
— Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises… ?
Là encore, il n'aurait jamais pu deviner ce qui se passerait par la suite.
Le parchemin changea du tout au tout, de nombreuses écritures apparurent ici et là.
« Messieurs Lunard, Queudver, Patmol et Cornedrue spécialistes en assistance aux Maniganceurs de Mauvais Coups sont fiers de vous présenter la carte du Maraudeur. »
Gilbert resta sur le cul, littéralement. Il relut les mots encore et encore, sans trop y croire, avant de finalement ouvrir le parchemin d'un geste rapide. Alors que ses yeux parcouraient encore et encore la carte, un couinement lui échappa. Cette carte, il l'a connaissait, enfin, il en avait entendu parler… Cependant, il pensait que ce n'était qu'une vulgaire légende urbaine.
Pourtant elle était là, face à lui,
dans ses mains.
Un nouveau couinement se fit entendre. C'était trop beau.
Il pouvait voir tout l'endroit, de Poudlard à Pré-au-Lard, mais aussi et surtout toutes les personnes se trouvant sur les lieux. Il pouvait voir leurs mouvements, leur position exacte, et même quelques passages secret…
C'était beau, beaucoup trop beau ! Finalement, il avait trouvé un objet de valeur dans cette pièce… Le meilleur de tout ce qu'il aurait pu trouver !
— Oh bordeeeeel ! C'est trop cool ! Je suis tellement génial ! Je dois montrer ça à Franciiis !
Il chercha ce dernier sur le parchemin, le trouvant dans leur dortoir. Il regarda ensuite pour le concierge, qu'il ne vit que loin.
Il pouvait largement fuir.
Un nouveau ricanement se fit entendre, puis il prononça les deux mots qui lui permirent de désactiver la carte -ces derniers ayant été inscrits avec la première incantation- et la rangea précieusement dans la poche intérieure de sa veste. Il rangea rapidement les quelques objets qu'il avait déplacés et quitta l'endroit presque en courant. Il lui fallut quelques bonnes minutes pour atteindre le dortoir, et alors qu'il entrait dans la chambre, il ne fit pas attention à qui pouvait bien s'y trouver d'autre que son meilleur ami.
Pour le coup, il s'en fichait complètement.
— Franny ! Franny ! Franny !
Il sauta sur le lit du concerné, et le regarda en affichant un grand sourire.
— Devine qui est la meilleure personne sur cette Terre ?! Moi ! Moi évidemment !
Il regarda autour de lui, voyant avec satisfaction qu'outre leur deux présences, la pièce était vide. Il pu alors sortir la carte de sa poche. Il ne laissa même pas à Francis le loisir d'en placer une.
— Regarde ! Regarde !
Il sortit sa baguette.
— Admire ! Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises !
Et ainsi sous leurs yeux se révéla de nouveau la précieuse carte….