-39%
Le deal à ne pas rater :
Pack Home Cinéma Magnat Monitor : Ampli DENON AVR-X2800H, Enceinte ...
1190 € 1950 €
Voir le deal

Partagez|

[TERMINÉ][1985] À cours vertigineux, préfère la fuite. [Feat. Kiku Honda]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
MessageSujet: [TERMINÉ][1985] À cours vertigineux, préfère la fuite. [Feat. Kiku Honda] [TERMINÉ][1985] À cours vertigineux, préfère la fuite. [Feat. Kiku Honda] Icon_minitimeMer 2 Déc - 20:59

「À cours vertigineux, préfère la fuite.」


Deux. Deux balais rendus inutiles par deux élèves. Deux uniformes aux couleurs bleues et bronzes se faufilant entre les arbres. Deux voix chuchotant entre les feuilles et les couloirs. Deux serdaigles... ayant fuit le cours de vol.

Bien sur, les deux enfants appartenant à la maison la plus sérieuse de poudlard ne pouvaient pas avoir séché le cours. Impensable quand on est vêtu de bleu. Non non, ils n'étaient en aucun cas en train de commettre une entaille au règlement. Premièrement, les deux première année avaient une bonne raison d'être dispensés : les deux étaient minces, petits, l'un avait le vertige et l'autre n'arrivait pas à rester assis sur le manche de son balai plus de cinq secondes. Il s'agissait là d'un sérieux problème, et il était évident que si aucun d'entre eux ne voulait se blesser durant cette dangereuse heure de vol, la meilleure solution était tout simplement de ne pas voler. Deuxièmement, ils ne séchaient en aucun cas. Ils avaient leur balai en main, et restaient toujours dans la cours de vol. Il n'avait donc pas quitté le cours. Le terme "se faire oublier" était donc, ici, bien plus approprié.

Ludwig Beilschmidt, onze ans, comme tout les autres enfant débutant à l'école des sorciers, bougea sa mèche de cheveux blond avec son index : les pointes dorées qui chatouillaient son menton commençaient à grandir un peu trop, mais pas assez pour être coupé. Une fois la vision éclaircie, il regarda aux alentours : au loin et dans le ciel, les élèves s'agitaient avec leurs destriers de bois et de paille, volant et réalisant quelques pirouettes bien acrobatiques. Au premier plan, des buissons et des arbres. Ils n'étaient pas assez cachés pour être prit pour des déserteurs, mais assez pour qu'on puisse ne pas les remarquer le long du cours. Le jeune allemand tourna sa petite tête d'enfant couverte de blessure et pansements en tout genre vers son ami japonais : Kiku Honda. Les deux avaient fait connaissance à leur dortoir, ayant été placé dans la même chambre. Bien sur, il y avait aussi Berwald, ou bien même Lewis, mais pour une raison tout à fait inconnue, c'étaient ces deux là spécifiquement qui s'étaient attachés pour devenir les meilleurs amis du monde, avec Feliciano, un petit garçon de poufsouffle que Ludwig avait tendance à trouver trop bruyant à son gout. Quand on demandait au futur préfet des serdaigles pourquoi était-ce Kiku qu'il avait choisit comme partenaire amical à vie, il répondait "Nous nous sommes assis l'un à côté de l'autre au premier cours. Je suppose que par peur de se retrouver seul, nous sommes restés ensemble, jusqu'à en devenir meilleurs amis."

Était-il possible de les appeler partenaires dans le crime ?... Non. Cette appellation convenait mieux à un groupe d'ami comme celui de son grand frère Gilbert. Lui et Kiku étaient, la majorité du temps, sage comme des images. Ou du moins Kiku l'était, sachant que Ludwig se retrouvait sans arrêt dans des petites bagarres à force d'avoir une arrogance supérieure à sa force physique. Il fallait avouer que les deux serdaigles n'avaient pas vraiment l'air sportif, l'un aussi pâle que l'autre, l'autre aussi peu musclé que l'un. Une fois la discrétion assurée, Ludwig s'adressa à son camarade chiffe-molle.

-Je pense que personne ne nous verra ici. Ou bien, il faudrait qu'on nous cherche. Ce qui risque d'arriver si le professeur se rend compte de notre absence... Mais profitons au moins du temps libre que nous venons de gagner... Il s'appuya dos au mur, avant de se laisser glisser comme un torchon contre sa surface. Loin du danger...

Il grogna, amenant ses genoux à son visage, l'air grincheux.

-Un cours pareil. C'est stupide : c'est haut, on peut tomber. Au moins, l'histoire de la magie ne blesse personne !

Le roi des loupes
Le roi des loupes
Ludwig Beilschmidt

Mon personnage
Citation: "Les Serdaigle, en particulier, s'imaginent que tous les plus grands sorciers sortent forcément de chez eux." - J.K Rowling
Ludwig Beilschmidt
Les Serdaigle, en particulier, s'imaginent que tous les plus grands sorciers sortent forcément de chez eux.

ϟ Nation représentée : Allemagne
ϟ Parchemins : 1386
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: [TERMINÉ][1985] À cours vertigineux, préfère la fuite. [Feat. Kiku Honda] [TERMINÉ][1985] À cours vertigineux, préfère la fuite. [Feat. Kiku Honda] Icon_minitimeVen 11 Déc - 19:23


&





À cours vertigineux, préfère la fuite


♚ ℱeat Ludwig Beilschmidt
Deux. Deux mètres seulement séparaient les deux élèves du professeur de vol, qui leur tournait le dos. Et pourtant, Kiku se disait déjà que c'était une mauvaise idée, qu'ils allaient être punis. Il emboitait le pas à son camarade d'une démarche hésitante, tiré en avant car il lui tenait le poignet. Il jetait à chaque nouvelle enjambée des coups d'œil anxieux derrière lui pour être sûr que personne ne les voyait -ou qu'au contraire, on les avait repérés,  prévenant Mme Alkaev qu'ils jouaient les filles de l'air, pour ainsi les ramener dans le droit chemin. Mais personne ne sembla remarquer qu'ils s'étaient éclipsés, et la lisière de la forêt se rapprochait de plus en plus. Ils finirent par franchir l'orée des arbres, et le japonais fut presque jeté au sol lorsque Ludwig s'accroupit derrière un arbre, évitant par la même qu'ils ne soient découverts au dernier moment, ce qui aurait été dommage alors qu'ils étaient si près du but. Kiku aurait fini par terre la tête la première si les genoux de son compagnon ne s'était trouvés là. Il aurait voulu protester, mais décida que l'idée était risqué, alors qu'ils n'étaient qu'à une dizaine de mètres du funeste cours.

Il attendirent en silence, guettant la voix tonitruante de leur professeur les rappelant à elle, mais rien ne se fit entendre. Le plus petit serdaigle poussa un soupir de soulagement, puis se releva difficilement, époussetant par réflexe sa robe et ses genoux qui dans son imaginaire, devaient être couverts de terre. Il frictionna aussi son poignet, car son complice l'avait tiré avec une force non négligeable. Aux yeux de Kiku, Ludwig était fort. Ce n'était néanmoins pas l'avis des adversaires de ce dernier, qui lui faisaient ravaler son arrogance presque chaque jour à coups de poings et de tirage de cheveux. Pour preuve les pansements qui marquaient les joues de l'allemand, que Kiku lui avait lui-même appliqués de retour dans leur dortoir, car si les deux enfants se pointaient chaque jour à l'infirmerie à cause des nombreuses bagarres et blessures que devait essuyer Ludwig, Mme Assan finirait par prévenir leurs professeurs, ce qui risquait de faire perdre des points à leur maison. Car bien qu'il se batte en permanence et incite le plus jeune à disparaître lors de la leçon qui leur faisait horreur, Ludwig tenait énormément à la maison Serdaigle, et à l'honneur qu'était le port des couleurs bleu et bronze. L'aigle étincelant sur leur poitrine était pour lui la preuve qu'ils étaient des êtres à part, dotés d'une intelligence au dessus de la normale. Il avait beau lui tenir ce discours presque chaque jour, le japonais se rappelait tout à fait son effarement le soir de la répartition, lorsqu'il avait été placé chez les érudits au lieu des ambitieux, comme il le souhaitait, espérant ainsi rendre son grand frère fier de lui.

Il vit l'allemand lever les yeux dans sa direction, comme s'il voulait que son ami partage avec lui le goût du risque et le plaisir de cette instant de fugue. Avec ses joues couvertes de sparadraps et de bleus encore apparents malgré les nombreuses couches de désinfectant qu'il lui avait lui-même administré, Ludwig ne pouvait être plus éloigné de son acolyte japonais, aussi bien mentalement que physiquement.

Kiku était petit, lui aussi, mais là où Ludwig avait cette petitesse d'envergure, paradoxalement remplie de fierté et d'audace, lui avait plutôt cette taille faible, timide et modeste, qui faisait qu'il se faisait souvent marcher dessus sans pouvoir riposter. Il s'évertuait chaque jour à être le plus silencieux et discret possible, efforts rendus inutiles par son collègue toujours à ses côtés, qui se montrait parfois bruyant et provoquant sans aucune raison, attirant ainsi l'attention sur lui, et sur Kiku par la même occasion, immédiatement désigné comme son complice. Ce toupet chez son ami avait cependant un avantage: il ne laissait jamais les autres blesser Kiku, quitte à recevoir lui-même les coups pour le protéger, voulant montrer à tous qu'il était le plus fort. Et une fois la bataille achevée, c'était au japonais de le ramasser à la petite cuillère et de le traîner jusqu'à leur salle commune pour des soins bien mérités. Et après ça, il osait encore parler de Feliciano qui lui aussi n'arrêtait jamais de sauter dans tous les sens et de brailler! Décidément, le japonais attirait les personnes surexcitées.

Leur apparence était aussi diamétralement opposée. Kiku se coiffait chaque matin avec un soin tout particulier, ne laissant pas le moindre mèche dépasser, coupant lui-même sa frange et ses pointes lorsque c'était nécessaire,  alors que Ludwig avait cette tignasse toujours emmêlée, désordonnée, des épis virevoltant autour de ses pommettes, les mèches rendues irrégulières par l'absence d'occupation à leur égard. Debout l'un à côté de l'autre, on aurait pu croire qu'ils étaient nés pour être l'exact contraire de leur camarade. Les cheveux de Kiku étaient noirs de jais, ceux de l'allemand éclatants comme le soleil. Les yeux du plus jeune était marrons, sombre, vide de toute curiosité, las, là où ceux de son aîné étaient bleus, pétillants, agités comme les vagues les plus grandes.
Pourquoi traînait-il avec cette brute des bacs à sable, alors, me direz-vous?

Et bien car les deux élèves n'avaient qu'une chose en commun, et c'était leur maison qui leur offrait cet atome crochu.

Contre toute attente, au même titre que Kiku, Ludwig se révélait être un élève sérieux, organisé et appliqué dans son travail. Il ne laissait jamais un devoir traîner, le terminant toujours le soir-même. Il n'avait pas volé son titre d'élève à la maison des bosseurs, et le japonais avait chaque jour l'impression de partager son temps entre deux personnes différentes: l'un silencieux et attentif pendant que le professeur dictait le cours, l'autre agité et provocateur face à des gaillards qui faisaient deux fois sa taille.

Assignés au même dortoir, ils n'avaient pas tardé à entamer une discussion, et étonnamment, l'allemand semblait s'être attaché au plus petit, sans aucune explication. De peur qu'il ne veuille lui refaire le portait s'il refusait d'être son ami, car Kiku n'avait pas la force de ceux qui pouvaient riposter face à un garçon si téméraire, il l'avait laissé rester en permanence à ses côtés, commençant petit à petit à l'apprécier lui aussi. Ludwig criait à qui voulait l'entendre qu'ils étaient les meilleurs amis du monde, mais le japonais n'irait pas jusque là. Certes, ils passaient leur temps ensemble, se mettaient toujours en binôme lors des cours à deux, jouaient parfois l'infirmière pour l'autre, mais cela ne voulait pas non plus dire qu'ils étaient inséparables... pas vrai?

Bref. À présent, les deux étaient tellement indissociables l'un de l'autre que son partenaire avait même réussi à le faire fuir la leçon de vol, ce qui n'était pas rien pour un serdaigle nommé Kiku Honda, qui souhaitait toujours bien faire et être bien vu des enseignants. Mais tout comme son ami, le japonais haïssait ce cours, sujet au vertige le plus intense. Il suffisait que ses pieds quittent le sol pour qu'il se sente mal et perde complètement le contrôle de ses mouvements. De plus, il se retrouvait toujours avec une monture rebelle et capricieuse, qui ne lui facilitait pas la tâche. Voilà pourquoi, alors que Mme Alkeav parlait du programme de l'heure, lorsque l'allemand lui avait murmuré à l'oreille "Viens, on s'en va. Il y a la forêt pas très loin...", le garçonnet n'y avait pas réfléchi à deux fois, et ils avaient attendu que la slave soit occupée à aider un élève en difficulté pour se carapater.

Maintenant, les voilà bien tranquilles, cachés derrière des fourrées et un rempart d'arbres verdoyants. Il observa de loin les pauvre hères qui se démenaient sur leurs balais, forcés de pratiquer cette discipline barbare et périlleuse. Son attention fut détournée par son acolyte, qui tenta inutilement de le rassurer:

▬ Je pense que personne ne nous verra ici. Ou bien, il faudrait qu'on nous cherche. Ce qui risque d'arriver si le professeur se rend compte de notre absence...

Il n'osait imaginer la fureur de leur instructrice si elle les découvrait là, à se cacher pour échapper à sa matière. Si cela arrivait, il remercierait Ludwig en versant une de ses nombreuses potions ratées dans son jus de citrouille du matin. On verrait s'il était encore prêt à sécher les cours après ça.

▬ Mais profitons au moins du temps libre que nous venons de gagner...

Il se laissa glisser le long du tronc comme une limace pathétique, poussant un soupir soulagé, avant d'achever:

▬ Loin du danger...

Sur ce point-là, au moins, le plus jeune était bien d'accord. Il songea que recevoir une correction par leur professeur ou se faire retirer quelques points -qu'ils récupèreraient facilement, vu leurs brillantes interventions en classe- n'était pas cher payé, comparé à la menace que représentait les destriers de bois, dotés d'une volonté propre. Kiku avait déjà vu ça dans des films moldus, et savait que donner un cerveau à quelque chose qui n'en avait pas à l'origine finissait toujours mal. C'était la raison principale qui l'avait poussé à suivre son ami. Ce dernier se recroquevilla, l'air ronchon, et se plaignit:

▬ Un cours pareil. C'est stupide : c'est haut, on peut tomber. Au moins, l'histoire de la magie ne blesse personne !

Kiku n'en était pas aussi sûr que lui! Car si son ami avait eu la chance d'être élevé par monsieur le spécialiste d'histoire de la magie en personne, le plus petit, lui, avait vécu chez des Moldus. Il ne connaissait donc rien aux mémoires du monde sorcier. Et si ces leçons ne lui apportaient aucun mal physique, le japonais était en revanche blessé dans son égo. Lorsque le professeur demandait "Que s'est-il passé en 1945?" et que l'enfant répondait tout naturellement "La victoire des Alliés sur l'Axe?", il s'attirait de son ami un regard interloqué, du professeur une mine dépitée, hochant négativement la tête, ainsi que les remarques d'incompréhension des autres serdaigles: "L'Axe? Mais l'Axe de quoi?" ou encore "Les Ailés?... C'est une équipe de Quidditch?". Leur enseignant était affligé de voir le peu de connaissance qu'il avait sur leur monde. Ce n'était pas sa faute! Il avait principalement été élevé avec des livres de botanique, magiques ou non. Ludwig avait donc pour rôle de lui enseigner tout ce qu'il savait sur la matière de son paternel.

Toujours debout après s'être relevé de sa chute, il hocha lentement la tête pour lui donner raison, puis décida de s'asseoir lui aussi, pour profiter d'un peu de repos. Il prit garde à ne pas froisser sa cape sous lui, s'installant à la gauche de son camarade. Après quelques secondes, il commença à apprécier la brise calme du vent qui filait entre les feuilles autour d'eux, les voix de la leçon qu'ils répugnaient tant lui semblant désormais bien lointaines. Mais comme toujours, il faisait mine d'être le plus raisonnable des deux. Son rôle était de tempérer au quotidien les ardeurs de son aîné.

▬ Si jamais on découvre notre disparition, on va se faire passer un sacré sa-

Regardant autour de lui, il fut coupé dans sa phrase en apercevant non loin de lui un bouquet aux fleurs entremêlées, éclatantes et blanches comme neige, et couronnées d'une inflorescence rayée perdu dans les feuilles et les racines houleuses d'un cèdre. Stupéfait, il se leva de nouveau, manquant de s'étaler au sol pour courir observer la plante de plus près.

▬ C-c'est une asphodèle! C'est la première fois que j'en vois!

Il n'en croyait pas sa chance. Il savait presque tout sur cette variété, de son nom latin le plus éloigné à son habitat, en passant par sa signification dans le langage des fleurs. Il se tourna vers son ami, ses yeux brillant d'une lueur enthousiaste.

▬ Tu savais qu'on s'en servait dans la préparation de nombreux antidotes? Comme pour soigner la dragoncelle ou l'éclabouille!

Sans même attendre de réponse, il commença à débiter des informations en vrac, étalant ses moindres connaissances sur la question. Ses joues était rouges et son regard pétillait d'excitation. Il n'aimait peut-être pas l'histoire de la magie ou le vol, mais la botanique était son domaine de prédilection. Élevé depuis son plus jeune âge dans le respect de la nature et des plantes par sa mère, il était outré dès que quelqu'un avait le malheur d'écraser une mauvaise herbe. Il pouvait en parler des heures, mais après coup, avait honte de s'être montré aussi expansif, car ce n'était pas dans son caractère. Ludwig était la seule personne avec qui il se permettait ce genre d'écarts, persuadé qu'il ne l'interromprait pas, et se montrerait même intéressé.
Kikoo, la victime
Kikoo, la victime
Kiku Honda

Mon personnage
Citation: "One is not born a wizard, one becomes one"
Kiku Honda
[TERMINÉ][1985] À cours vertigineux, préfère la fuite. [Feat. Kiku Honda] Giphy

ϟ Nation représentée : Japon
ϟ Parchemins : 1462
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: [TERMINÉ][1985] À cours vertigineux, préfère la fuite. [Feat. Kiku Honda] [TERMINÉ][1985] À cours vertigineux, préfère la fuite. [Feat. Kiku Honda] Icon_minitimeLun 14 Déc - 13:06

「À cours vertigineux, préfère la fuite.」


Quand Kiku se redressa soudainement en interrompant sa propre phrase, le blond décida de le suivre du regard, afin de comprendre ce qui avait, cette fois-ci, attiré son attention. Il ne fut pas surpris d'entendre le japonais nommer avec joie la fleur qu'il venait de trouver. Ca arrivait souvent. Son ami était un véritable passionné de botanique, un des meilleurs de son année, bien que Ludwig connaissait un certain Antonio qui se débrouillait pas mal non plus, d'après son grand frère. Une asphodèle. Comme il était un élève studieux, il connaissait bien évidemment les propriétés de la plante, même si en pratique, il n'avait jamais réussit à la mélanger ou bouillir correctement. Il préférait tout simplement la regarder : c'était une belle fleur après tout. Et puis, l'allemand avait son professeur particulier de botanique. Son camarade parlait avec tant de passion qu'il devenait passionnant de l'écouter.

Ludwig avait toujours été impressionné par la quantité immense de connaissance que possédait Kiku. Venant d'un pays différent du sien, et surtout, ayant vécu chez les moldus, l'enfant aux cheveux noir corbeau avait une façon de voir le monde complètement différente de la sienne, et employait souvent des mots que le blond lui même ne comprenait pas, ce qui le rendait toujours immensément curieux. En cours d'histoire, il lui arrivait même de citer des événements historiques inconnus de la majorité de la classe, et inconnu pour lui aussi. En sortant du cours, Ludwig venait toujours demander plus de détail à son ami : il avait appris ainsi que les guerres moldus se faisait avec des armes nommées "pistolets" et "mitraillettes" (qu'il trouvait incroyablement cool), et s'était même trouvé une passion pour les chapeau militaire, qui avait franchement la classe à ses yeux. Il avait pour petit rêve secret d'en avoir une un jour.

Pour faire simple, Kiku était un enfant très intelligent, et plein de savoir. Le problème était qu'il s'abaissait tout le temps, du fait qu'il vivait maintenant chez les sorciers, et qu'il possédait donc des connaissances qui ne s'appliquaient pas dans son entourage actuel. Là où il admirait Ludwig pour connaître tout ce qu'un professeur lui demander de connaître, Ludwig admirait Kiku pour tout ce qu'il savait en dehors des manuels, livres scolaires dont l'allemand ne pouvait se passer. Le japonais avait, par rapport à eux, cette indépendance qu'il qualifiait d'admirable. De ce fait, les deux enfants étaient égaux l'un par rapport à l'autre, mais n'en avait aucune idée, et passaient leur temps à se rabaisser personnellement.

Quand Kiku eut terminé son flot d'information, Ludwig hocha simplement la tête, certain d'avoir retenu au moins la moitié et voire plus, satisfait d'avoir de la matière supplémentaire à ajouté à ses contrôles de botanique.

-Ce qui est impressionnant chez toi, c'est que tu es parti d'une simple plante, et que tu as réussit à me donner des informations sur au moins trois autres fleurs, et sur les différentes potions qu'elles pouvaient créer.

Kiku n'avait même pas encore ouvert la bouche que Ludwig savait déjà qu'il allait s'excusé pour avoir trop parlé. C'était devenu habituel.

Le roi des loupes
Le roi des loupes
Ludwig Beilschmidt

Mon personnage
Citation: "Les Serdaigle, en particulier, s'imaginent que tous les plus grands sorciers sortent forcément de chez eux." - J.K Rowling
Ludwig Beilschmidt
Les Serdaigle, en particulier, s'imaginent que tous les plus grands sorciers sortent forcément de chez eux.

ϟ Nation représentée : Allemagne
ϟ Parchemins : 1386
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: [TERMINÉ][1985] À cours vertigineux, préfère la fuite. [Feat. Kiku Honda] [TERMINÉ][1985] À cours vertigineux, préfère la fuite. [Feat. Kiku Honda] Icon_minitimeJeu 17 Déc - 19:39


&





À cours vertigineux, préfère la fuite


♚ ℱeat Ludwig Beilschmidt
Une fois le flot de connaissance sur la question tari, il s'arrêta brusquement de parler, essoufflé. Il n'était cependant pas encore sorti de son état de béatitude et dégaina donc son appareil photo, rangé dans la grande poche de sa robe, dans le but d'immortaliser son extraordinaire trouvaille. Peut-être cette fleur poussait-elle partout où elle le souhaitait dans les parcs de l'impressionnante école, mais le japonais en avait une sous les yeux pour la première fois de sa vie, et elle était mille fois plus resplendissante, plus coloré, plus vraie, tout simplement, que les nombreux dessins ou clichés qu'il avait vus d'elle dans les livres de sa mère. Et sans aucun doute sa propre représentation imprimée sur le papier glacé serait bien fade en comparaison de ce qu'il avait sous les yeux.

Il mit l’œil devant l'objectif, tournant autour de la plante pour la prendre sous toutes ses coutures, s'autorisant même à zoomer sur des parties ou des organes théoriquement importants. Mais il sursauta en entendant son acolyte serdaigle se manifester:

▬ Ce qui est impressionnant chez toi, c'est que tu es parti d'une simple plante, et que tu as réussi à me donner des informations sur au moins trois autres fleurs, et sur les différentes potions qu'elles pouvaient créer.

Pour être honnête, le plus jeune avait complètement oublié son existence! Celui qui été parti de l'état de spectateur s'était vite retrouvé à l'écart, éclipsé par la passion que Kiku mettait dans ses mots à mesure que tous les secrets de l'asphodèle se révélaient à lui. Il se releva d'un bond, l'appareil contre son cœur, comme s'il voulait y faire pénétrer pour toujours le souvenir de sa découverte. Il resta silencieux un instant, puis baissa la tête, les genoux en dedans, rougissant. Dans son esprit du parfait petit japonais, les paroles de son ami allemand sonnaient comme des reproches. Le mot impressionnant étaient pour lui appliqué ici pour désigner quelqu'un de pédant, de trop enthousiaste et de nonchalant -ce qu'il n'était pas d'ordinaire. Il adopta immédiatement la solution de repli habituelle chez lui, comme une tortue rentrant dans sa carapace pour se protéger des coups qui pleuvaient sur elle: il s'excusa, employant par habitude sa langue natale.

G-gomenasai... Je ne voulais pas avoir l'air de... -il chercha ses mots- d'en croire plus que toi, ou quoi que ce soit. D'ailleurs, c'est sûr, je ne sais rien du tout, comparé à toi, juste ce que ma mère m'a appris. Toi, Ludwig-san, tu as connaissance de bien d'autres choses, grâce à tous les livres que tu lis. Et tu vis chez les sorciers depuis toujours, alors que moi... -il prononça ce mot comme s'il était un indésirable dans leur monde.

Il n'avait pas l'impression d'en faire trop ou d'exagérer en se rabaissant ainsi. Il avait été élevé comme ça. Son éducation avait été un douloureux mélange où il avait dû choisir entre les enseignements de sa mère et les manières traditionnelles inculquées par son père. Mais la maîtresse de maison trop absente à cause de sa santé fragile, et malgré les bons moments qu'elle avait passés avec son fils, ne laissait la place qu'aux réprimandes constantes d'un chef de famille éternellement insatisfait, qui passait son temps à rabâcher à Kiku que pour être pris au sérieux dans la vie, il suffisait de toujours être sérieux, que la légèreté n'était pas de mise dans leur pays et qu'un japonais devait savoir faire tapisserie lorsqu'il sentait que sa présence devenait indésirable. Rejoindre l'Ecosse et intégrer Poudlard avait été la première décision qu'il avait prise de son propre chef, mais les habitudes avaient la vie dure et chaque fois qu'il avait l'impression de franchir les limites que la bienséance lui imposait, il entendait de nouveau la voix de son paternel le réprimandant, lui criant qu'il était une honte pour la famille ainsi que pour tout le peuple japonais. Se blâmer lui-même était alors une façon d'agir toute naturelle. Dans un sens, il était bien heureux que son père l'ait jeté hors de chez lui, lui refusant l'accès à la maison de son enfance. Car Kiku était sûr que même absent, l'homme au regard dur et froid hanterait ses cauchemars. Autant ne plus jamais l'avoir en face de lui s'il souhaitait conserver un équilibre mental et réussir enfin à se débarrasser de ses mauvais manies.

Pourtant, au fond de lui, une petite voix lui soufflait qu'il ne fallait pas porter ainsi la faute sur l'enfant qu'il était. Que vouloir parler de ce qu'il aimait était normal, et que son ami était sûrement intéressé par ce qu'il avait à dire. Ce changement opérait chez lui depuis quelques temps. Toutes les personnes qu'il fréquentait au quotidien depuis qu'il était au collège de sorcellerie essayaient de lui enseigner une nouvelle manière de voir les choses, de se comporter. Selon eux, les règles instaurées par son père étaient vieux jeu et n'avait pas lieu d'être. Il était bien libre de dénoncer un jour les autres à sa place pour se sortir d'un mauvais pas, au lieu d'être pris en faute même lorsqu'il n'était pas fautif. Il y avait une expression pour cela en Europe: se faire gifler puis tendre l'autre joue. Pour Kiku, cela n'avait aucun sens. À moins d'être masochiste, on en redemandait jamais lorsque quelqu'un vous frappait. Rien à voir avec lui. Lorsque les autres lui faisaient la leçon, il écoutait toujours d'une oreille distraite, hochant la tête pour les contenter, puisque le sentiment d'avoir raison avait l'air de tant leur plaire. Ils pouvaient bien parler, eux qui avaient de moins bonnes notes que lui, et faisaient tant de bêtises qui vidaient chaque jour un peu plus le sablier rempli de saphirs de leur maison. On voyait quel comportement fonctionnait le mieux!

La seule personne qu'il écoutait et dont les conseils étaient pour lui parole d'Evangile était Ludwig. Bien qu'il soit provoquant, orgueilleux, et parfois immature, il avait au moins autant de sagesse que lui et remplissait à merveille son rôle de serdaigle. Il avait aussi la qualité d'être honnête et de ne pas prendre de gants lorsque le japonais disait quelque chose qu'il ne fallait pas -déclenchant immédiatement des excuses inutiles qu'il essayait de faire taire. Et Kiku prêtait oreille à ce qu'il disait car il connaissait, pour les nombreuses fois où l'allemand lui en avait parlé, l'éducation imposée par Mr. Beilschmidt, qui au même titre que le père du plus petit, ne tolérait aucun écart. Il se demandait d'ailleurs comment son camarade s'en sortait avec toutes les bagarres qu'il essuyait. Selon les dires du patriarche Honda "Si tu te bats, très bien. Mais tu dois gagner!", auquel cas ce serait le déshonneur assuré et il faudrait se faire harakiri. Vu les nombreux jours où l'allemand avait échoué dans sa quête du pouvoir, il devait être mort au moins cent fois.

Mais c'était car Ludwig avait été élevé dans la même discipline que lui que Kiku ne comprenait pas pourquoi il le reprenait dès qu'il avait le malheur de s'écraser devant quelqu'un. Qui avait-il de différent? Les buveurs de bière prônaient-ils le rejet de la faute sur les autres plutôt que sur eux-mêmes lorsqu'ils commettaient un erreur? C'était terriblement égoïste, et dans l'esprit du japonais, Ludwig avait certes bien des défauts, mais l'égoïsme n'en faisait pas partie. Combien de fois avait-il partagé son savoir avec lui, lui avait-il prêté ses notes quand le japonais était malade -ce qui lui arrivait très rarement, heureusement-, combien de fois lui avait-il donné quelque chose à manger au milieu de la matinée, lorsque le ventre du plus jeune gargouillait? Car si l'enfant mangeait sur le pouce le matin, il se retrouvait vite affamé lorsque les cours commençaient. Son ami s'éclipsait alors il ne savait où pour lui ramener du ravitaillement, le réprimandant gentiment en souriant. Kiku promettait alors de manger plus le lendemain -ce qu'il ne faisait finalement jamais, ou alors très peu. Bref, ce n'était pas le genre de son collègue.
C'était pour toutes ses raisons que Kiku essayait tant de se montrer à la hauteur, de mériter son amitié, même si parfois Ludwig se montrait agaçant. Le fait qu'il soit aussi téméraire faisait partie de son caractère et contribuait à son tempérament acharné au travail et son assiduité. Sans se l'avouer, Kiku le trouvait en réalité courageux. Alors si son ami lui reprochait de faire le monsieur-je-sais-tout en parlant d'une plante, le japonais devait tout de suite corriger cette erreur. Voilà pourquoi il était là, dans ses petits souliers, à baisser la tête sous le regard inquisiteur du plus grand.


Dernière édition par Kiku Honda le Ven 18 Déc - 0:29, édité 1 fois
Kikoo, la victime
Kikoo, la victime
Kiku Honda

Mon personnage
Citation: "One is not born a wizard, one becomes one"
Kiku Honda
[TERMINÉ][1985] À cours vertigineux, préfère la fuite. [Feat. Kiku Honda] Giphy

ϟ Nation représentée : Japon
ϟ Parchemins : 1462
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: [TERMINÉ][1985] À cours vertigineux, préfère la fuite. [Feat. Kiku Honda] [TERMINÉ][1985] À cours vertigineux, préfère la fuite. [Feat. Kiku Honda] Icon_minitimeJeu 17 Déc - 21:10

「À cours vertigineux, préfère la fuite.」


Alors que Ludwig venait de lui adresser la parole, Kiku ne faisait pas un bruit. Comme si il n'avait même pas écouté : ce qui était probable d'ailleurs. Il avait juste sorti son appareil photo, qu'il gardait toujours sur lui, pour immortaliser la fleur qu'il venait de trouver, et qui semblait apparemment plus qu'incroyable, vu l'excitation qu'elle provoquait chez le japonais. C'était un autre don chez lui : la photographie. Il avait cet appareil amusant qui prenait des photos qui ne bougeaient pas, si bien que quand on clignait des yeux, le cliché était complètement raté. Les photos non mouvantes n'étaient pas inconnues dans le monde des sorciers, mais elles étaient assez rares, et illustraient souvent les petits événements sans importance dans la presse. Le blond n'y avait jamais trouvé grand intérêt : il était pour lui évident qu'une photo mouvante avait bien plus de sensation et de beauté, du moins, jusqu'à ce qu'il découvre celles de Kiku. Ce n'était pas non plus du grand art, du moins, par rapport à ce qu'il ferait les années qui suivent, mais c'était suffisant pour que Ludwig trouve cela beau. L'art du mouvement disparaissant, il fallait trouver d'autre procédés pour rendre une photographie belle : l'angle, la lumière, le flou... Tant de subtiles détails qui étaient parfois complètement oubliés dans l'art de la photographie mouvante, et qui donnaient pourtant une lueur nouvelle aux images.

Ludwig pouvait parfaitement comprendre pourquoi Kiku semblait ailleurs : les deux amis étaient particulièrement rêveurs, et il arrivait souvent que les deux se mettent l'un à côté de l'autre, sans parler, sans pour autant créer un sentiment d'inconfort. Chacun était dans son propre monde, et ils partageaient ceci dans le calme. Calme que le japonais brisa, semblant réaliser qu'on lui avait adressé la parole. Il devint rouge de honte -cela arrivait souvent, et l'allemand devait à chaque fois lui dire que non, il n'avait rien fait de mal- avant de répondre :

-G-gomenasai... Je ne voulais pas avoir l'air de... d'en croire plus que toi, ou quoi que ce soit.

Ludwig n'aurait jamais pensé ça. Leurs savoirs n'étaient pas une compétition : le but était, au contraire, de partager toutes les connaissances entre eux, comme une équipe. Le blond n'avait jamais rien caché à Kiku -mis à part quelques petits détails personnels bien sur-, et il espérait que Kiku ne lui avait jamais rien caché non plus. Mais il en doutait fermement : après tout, le brun venait d'exposer toutes ses connaissances au sujet de cette fleur.

-D'ailleurs, c'est sûr, je ne sais rien du tout, comparé à toi, juste ce que ma mère m'a appris. Toi, Ludwig-san, tu as connaissance de bien d'autres choses, grâce à tous les livres que tu lis. Et tu vis chez les sorciers depuis toujours, alors que moi...

Une petite lueur attristée fit son apparition dans les yeux du blond. Voir son meilleur ami se rabaisser ainsi n'était jamais quelque chose d'amusant à contempler. Il regardait au sol, l'expression de son visage si effrayé, d'avoir dit ou fait quelque chose de mal qu'il en devenait rouge... Il était simple de deviner que Kiku avait envie de disparaître loin d'ici, ou de ses faire oublier. Malheureusement, ce n'était pas le cas, et il semblait mal à l'aise d'avoir toujours Ludwig en face de lui. L'allemand l'approcha, inquiet. A chaque fois, c'était la même chose : il se rabaissait, et lui devait le remonter à la surface. Lui dire d'avoir confiance en lui même. Lui dire de se battre. Malheureusement, il n'avait jamais été doué avec les mots, et ses conseils se transformaient souvent en reproche. Le fait qu'il ne sache pas sourire empirait toujours la situation. Il fronça les sourcils.

-Kiku, bon sang ! Cesse de trembler et reprends toi ! Tu ne vois pas que tu es quelqu'un de génial ? Tu n'es peut être pas du monde des sorciers, ce qui te désavantage dans notre culture, mais tu en es un tout comme nous autre ! Et tu possèdes des connaissances que personne d'autre ne possède ! Alors ressaisis toi, lève la tête ! Et sois fier !

Les derniers mots étaient sortis comme des ordres. A force de dresser ses chiens, il finissait toujours par faire de même avec son entourage : c'est d'ailleurs pour cela que les autres venait lui chercher la bagarre. Il était vrai que parler à quelqu'un comme à un chien pouvait sembler être d'un arrogance et d'une impolitesse la plus totale, mais pour lui, c'était quelque chose de naturel.

Le roi des loupes
Le roi des loupes
Ludwig Beilschmidt

Mon personnage
Citation: "Les Serdaigle, en particulier, s'imaginent que tous les plus grands sorciers sortent forcément de chez eux." - J.K Rowling
Ludwig Beilschmidt
Les Serdaigle, en particulier, s'imaginent que tous les plus grands sorciers sortent forcément de chez eux.

ϟ Nation représentée : Allemagne
ϟ Parchemins : 1386
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: [TERMINÉ][1985] À cours vertigineux, préfère la fuite. [Feat. Kiku Honda] [TERMINÉ][1985] À cours vertigineux, préfère la fuite. [Feat. Kiku Honda] Icon_minitimeVen 18 Déc - 15:51


&





À cours vertigineux, préfère la fuite



♚ ℱeat Ludwig Beilschmidt
Il ne bougeait pas d'un pouce, attendant la morale qui ne tarderait pas à venir. La morale lui rappelant qu'il fallait qu'il cesse de vanter tout son savoir en botanique, et qu'il y avait des gens bien plus cultivés que lui en la matière. Kiku ne croyait pas tout connaître, bien au contraire! Et il avait l'impression de mépriser les autres lorsqu'il parlait du sujet qui le passionnait. Qu'il essayait inconsciemment de faire croire qu'il était plus fort qu'eux, un peu comme Ludwig lors de ses bagarres quotidiennes. Excepté que contrairement à lui, le japonais n'avait aucun droit de le faire. Il n'était ni courageux, ni fort. Il devait garder ses réflexions pour lui, comme un livre que l'on ouvrirait jamais.

Levant un instant les yeux du sol pour guetter la réaction de son ami, il vit quelque chose s'allumer dans son regard de glace. De là où il était, il ne voyait pas très bien, mais il supposait que ce devait être de la déception, ou de la colère. Il ne pourrait pas lui en vouloir d'avoir une telle réaction face au toupet qu'il avait eut, et se persuadait qu'il méritait amplement les réprimandes qu'il allait recevoir. Il sursauta en voyant finalement l'allemand se relever et marcher lentement vers lui, avec précaution, comme s'il avait peur de l'effrayer. malgré cela, il se retint de faire un pas en arrière, évitant par la même de se faire gronder davantage. Il était tendu, comme un chat prêt à bondir en arrière dès que la personne qui s'approchait d'elle ferait un geste trop brusque. Lorsque l'autre se planta face à lui, Kiku put enfin voir la mine mécontente qu'il affichait. Il pinça les lèvres, regrettant déjà d'avoir ouvert la bouche. Baissant de nouveau la tête, il écouta ce que le plus grand avait à lui dire.

▬ Kiku, bon sang! Cesse de trembler et reprends-toi!

Comme il s'y était attendu, le ton du reproche était omniprésent. Il serra les dents, supportant sur ses frêles épaules le poids des jugements de l'allemand. Il comptait s'effacer encore un peu plus en marmonnant un nouveau "Gomenasai", ne lui laissant pas le temps de l'engueuler davantage, lorsqu'il entendit la suite.

▬ Tu ne vois pas que tu es quelqu'un de génial?

...Hé? Il ouvrit de grands yeux et releva la tête vers son aîné. Il lui fallut quelque secondes pour assimiler le mot "génial". "Awesome" en anglais. Le terme que Ludwig n'employait que pour qualifier Gilbert, son grand frère -et dont ce dernier se qualifiait aussi très bien sans l'aide de personne. Gilbert qui était comme un dieu, une idole pour le jeune germanique, pour qui il avait tant souhaité rejoindre Serpentard. Il fallait être fou pour prétendre que Kiku était "génial". Il était faible, silencieux, parfois ennuyeux, et il lui arrivait de sembler vantard, comme cela avait été le cas quelques instants plus tôt. Pourtant, même si il savait que c'était un mensonge, ce mot sonna délicieusement à ses oreilles. On ne l'avait jamais appelé ainsi. Et Ludwig ne s'arrêta pas là, conservant toujours ce ton sec et autoritaire, avec son accent à couper au couteau:

▬ Tu n'es peut-être pas du monde sorcier, ce qui te désavantage dans notre culture, mais tu en es un tout comme nous autre. Et tu possèdes des connaissances que personne d'autre ne possède!

Il n'en croyait pas ses oreilles. Loin de le rabaisser encore plus que le japonais ne le faisait déjà, il essayait de le remettre sur pied en le complimentant. Il envisageait la différence du plus jeune comme un avantage, lui permettant d'avoir une plus grande ouverture d'esprit. Il était vrai que Kiku était amusé lorsque Ludwig l'écoutait parler du monde moldu, car l'allemand avait vécu toute sa vie chez les sorciers, alors si Poudlard ne faisait pas de grande différences pour lui, les objets inventés par les personnes dépourvues de pouvoirs magique lui paraissent tout à fait fascinants. Alors que le japonais, qui avait appris à se servir de la technologie, qui avait étudié toute son enfance les conflits des français -généralement avec l'Angleterre-, était habitué à cette ingéniosité, et était davantage occupé à s'émerveiller un peu plus chaque jour à découvrir la magie et tout ce qu'elle pouvait accomplir. Il avait vu l'école de sorcellerie comme un phare au milieu de la tempête. Ainsi, là où Ludwig s'intéressait de près aux guerres et aux armes moldues -ainsi que les couvre-chefs des soldats- dont le japonais pouvait lui parler, l'aîné lui enseignait tout ce qu'il avait besoin de savoir sur le nouveau monde dans lequel il était entré. Avec son explication qui se voulait rassurante, mais qui sonnait plus comme une leçon faite par un père à son fils, Ludwig essayait de lui faire comprendre qu'il n'y avait aucune rivalité entre eux, qu'ils n'étaient pas amis pour se confronter l'un à l'autre, mais au contraire pour partager ce qu'ils savaient de leur univers respectif. Il le considérait comme son égal.

Pour achever sa tirade, le plus grand lui lança, comme un ordre, ressemblant plus que jamais à ces militaires qui peuplaient les livres d'histoire, prônant discipline et l'organisation:

▬ Alors ressaisis toi, lève la tête ! Et sois fier !

Ses yeux s'agrandirent un peu plus alors qu'il observait son ami avec stupeur. Il le toisait, les poings sur les hanches, avec cet air déterminé qui ne laissait pas de place à la discussion. C'était "Fais comme ça et pas autrement. Tu n'as pas le droit de te dénigrer toi-même de cette façon". C'était toujours ainsi. Dès que le serdaigle se déconsidérait, ou que d'autres élèves plus âgés venaient l'importuner et qu'il était incapable de se défendre, l'allemand s'interposait et le soutenait, lui criant de ne pas se sous-estimer. Qu'il valait mieux que ce ramassis de crétins et qu'il devait se relever et se montrer fier de ce qu'il était. Maintenant qu'il y pensait, presque chaque fois que Ludwig s'était battu, c'était pour lui venir en aide et le pousser à ne pas abandonner. Il lui arrivait de se montrer dur avec le plus petit, mais c'était principalement pour l'obliger à changer. "Regarde, on fait comme ça", "Non, ce calcul est faux, recommence!", "Tu vois, que tu as réussi à tout retenir", "C'était super! Tu es incroyable!". Tant de paroles qui lui réchauffaient le cœur chaque jour et lui faisait un peu plus oublier les instructions de son père.

Il ouvrit la bouche pour répondre quelque chose, mais ne savait que lui dire. "Merci" semblait un bon début, mais était tellement moindre en comparaison de tout ce qu'il voulait extérioriser. Car un autre des gros défauts de Kiku était qu'il se voyait incapable d'exprimer ses sentiments. Il pouvait vous faire une déclaration d'amour enflammée, préparée longuement à l'avance, que vous penseriez qu'il s'agit d'une blague, simplement à cause du ton monocorde et les yeux éteins avec lesquels il vous la fera. Néanmoins, il savait que Ludwig comprendrait qu'il était sincère, car ils se connaissaient bien l'un-l'autre. Il prit une grande inspiration et essaya de rassembler ses pensées:

▬ Je... je sais que cela te met en colère lorsque je parle ainsi de moi. Mais je n'y peux rien, j'ai été éduqué comme ça. J'ai la sensation constante que le monde se porterait bien mieux sans moi.

C'était vrai. Il avait toujours peur d'être là au mauvais moment, de tomber au milieu des conversations comme un cheveu sur la soupe.

▬ Mais... c'est aussi pour ça que cela me fait tant plaisir de passer du temps av-avec toi.

Il ne parlait même pas des autres. Pas de Feliciano, pas d'Arthur. Juste de Ludwig.

▬ Tu me donnes l'impression d'être quelqu'un d'important, même si je passe mon temps à dire que ce n'est pas vrai, et à me rabaisser plus bas que Terre. Je crois que... dans un sens, je me montre comme inférieur car j'ai envie que tu me relève ensuite, que tu m'obliges à avoir une plus haute estime de moi-même...

Il rougit en prononçant ces mots. Il ne savait pas pourquoi il disait cela, alors que ces mots ne lui avaient jamais traversé l'esprit. Sans doute car c'était la stricte vérité et qu'elle se révélait enfin à lui. Il pouvait finalement être honnête. C'était tellement libérateur qu'il n'arrivait plus à s'arrêter de parler.

▬ Peut-être parce que cela m'oblige à laisser de côté l'éducation de mon père... Je n'ai ainsi pas à le faire moi-même et être une honte pour lui... ce que je suis déjà de toute manière.

Il serra les poings. Ces mots le conduisaient à un tout autre raisonnement. Ce n'était plus des excuses ou une déclaration qu'il faisait à Ludwig, mais une réflexion sur lui-même et ce qu'il avait vécu depuis son arrivée à Poudlard.

▬ Peut-être... que j'espère qu'en respectant ainsi ses enseignements, en courbant l'échine devant tout le monde, il me reconnaîtra comme digne d'être son fils et acceptera de me laisser revenir à la maison...

Il ne s'en rendit pas compte tout de suite, mais une légère larme venait de passer sa paupière alors qu'il avait cligné des yeux. En la sentant glisser sur sa joue, il sursauta, et entreprit immédiatement de l'essuyer en y passant sa manche.

G-gomenasai! Il ne faut pas que...

Il se sentait pitoyable et inutile, ce qui n'arrangeait rien. Il avait honte de se montrer aussi fragile devant celui qui lui servait de modèle, celui derrière lequel il courrait chaque jour pour tenter de se montrer à sa hauteur.


Dernière édition par Kiku Honda le Lun 4 Avr - 23:57, édité 3 fois
Kikoo, la victime
Kikoo, la victime
Kiku Honda

Mon personnage
Citation: "One is not born a wizard, one becomes one"
Kiku Honda
[TERMINÉ][1985] À cours vertigineux, préfère la fuite. [Feat. Kiku Honda] Giphy

ϟ Nation représentée : Japon
ϟ Parchemins : 1462
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: [TERMINÉ][1985] À cours vertigineux, préfère la fuite. [Feat. Kiku Honda] [TERMINÉ][1985] À cours vertigineux, préfère la fuite. [Feat. Kiku Honda] Icon_minitimeLun 21 Déc - 11:48

「À cours vertigineux, préfère la fuite.」


Chaque jour de sa vie, Ludwig se demandait pourquoi les japonais étaient aussi cons. S'en était presque offusquant, d'être confronté ainsi à tant de stupidité. Cela faisait maintenant quelques mois que l'allemand vivait avec Kiku, et lorsque que celui ci parlait de son éducation, il était rare d'entendre quelque chose de sensé. De ce qu'il avait retenu, la culture japonaise était ainsi : on baissait tout le temps la tête, on faisait tout pour ne pas déranger les autres, ne pas être une nuisance. Si on faisait une action positive au sein d'une communauté, on n'avait pas le droit de se donner le mérite et les félicitation que l'on méritait : on devait donner le mérite à la communauté entière, même si celle ci n'avait rien foutue, et qu'on était le seul à vraiment travailler. Les japonais rappelait à Ludwig une fourmilière. Une fourmi n'avait pas de "moi", de "personne" à part entière, mais n'était qu'une part d'une grande communauté. Elle devait travailler, ne pas déranger les autres, et ne pensait jamais à elle même, si bien qu'elle même n'existait plus. Son but : "ne pas déshonorer ma communauté". Et le garçon blond trouvait ceci tout à fait méprisable.

Leur notion de l'honneur était démesurée au point d'un être ridicule, si bien que si quelqu'un se noyait devant une foule de japonais, il était sur qu'aucun d'entre eux n'irait le sauver, pour ne pas lui infliger le déshonneur d'avoir été un boulet à la communauté l'espace de quelques secondes. Et le discours de Kiku n'arrangeait rien.

-Je... je sais que cela te met en colère lorsque je parle ainsi de moi. Mais je n'y peux rien, j'ai été éduqué comme ça. J'ai la sensation constante que le monde se porterait bien mieux sans moi.

"Mais quelle superbe idée d'éduquer ses enfants ainsi." Pensa Ludwig avec ironie. Son père l'avait toujours mené vers le haut, puni quand quelque chose n'allait pas, puis encouragé quand quelque chose était accompli. Mais Kiku ? On lui avait dit qu'il n'avait pas le mérite de vivre, ou du moins, le blond l'entendait ainsi. "Fait toi oublier, et tout ira pour le mieux". "Laisse toi marcher dessus, et ne gémit pas lorsqu'on t'écrase : tu pourrais déranger les autres." C'était stupide, idiot, con, merdique, et Ludwig était en colère d'entendre ceci à chaque fois. Il allait ouvrir la bouche pour, une énième fois, lui hurler dessus en lui expliquant à quel point ce qu'il disait était affreux, mais le japonais semblait ne pas avoir terminé.

-Mais... c'est aussi pour ça que cela me fait tant plaisir de passer du temps av-avec toi.

Oh ? Cela devenait intéressant. Ainsi, peut être Kiku comprenait-il l'idiotie de l'éducation de son père, et prenait la société européenne (bien meilleure à l'avis du blond, mais que voulez vous : le petit a toujours été fermé d'esprit) comme exemple ? Il l'espérait fermement.

-Tu me donnes l'impression d'être quelqu'un d'important, même si je passe mon temps à dire que ce n'est pas vrai, et à me rabaisser plus bas que Terre. Je crois que... dans un sens, je me montre comme inférieur car j'ai envie que tu me relève ensuite, que tu m'obliges à avoir une plus haute estime de moi-même...

Ludwig était à la fois fier d'être aussi "addictif" au point que le japonais se rabaisse juste pour que l'allemand lui hurle dessus mais- ... Non. Non, ça n'avait aucun sens, ça aussi, c'était idiot. Comment pouvait-on ainsi vouloir se mettre au sol et se couvrir de boue juste pour le plaisir de pouvoir se faire relever ensuite ? Son meilleur ami se faisait du mal, et lui, ça lui rajoutait du travail très clairement. Il fronça les sourcils. Cela dit, le japonais comprenait l'idée principale, qui était : "Tu vas tout de suite te tenir droit et penser que tu es la meilleure personne de ce monde, ou je te frappe". Bien que Ludwig n'aurait jamais frappé Kiku pour ceci : ça l'aurait rabaissé encore une fois, et tout aurait été à refaire. Bien que rien n'était fait : le blond savait parfaitement qu'on ne changeait pas les gens ainsi, surtout quand leur éducation les a forgé ainsi.

-Peut-être parce que cela m'oblige à laisser de côté l'éducation de mon père... Je n'ai ainsi pas à le faire moi-même et être une honte pour lui... ce que je suis déjà de toute manière.

Mais en voilà une belle solution : laisser l'éducation de cet imbécile de paternel semblait être la parfaite idée. Après tout, si le fils lui faisait si honte que cela, il n'avait cas l'ignorer, et tout le monde en serait heureux.

Mais Ludwig réalisa. Il n'aurait, lui même, rien pu faire sans son père, qu'il aimait énormément. Il serait devenu un moins que rien, il n'aurait pas eu ni les connaissance, ni la curiosité, ni la fierté. L'allemand comprenait la sensation grisante que d'être aimé par ses parents, son rêve étant d'ailleurs de rencontrer sa mère et de lui montrer une personnalité dont elle pourrait elle même être fière. Ce fut au tour de la tristesse de l'envahir, au même titre que la colère. Kiku devait se sentir extrêmement seul avec un pareil père, et sa mère n'était même plus en vie pour lui donner espoir de la voir. Le japonais n'avait plus la possibilité de rendre fier aucun de ses parents, son père étant trop enfoncé dans son éducation affreuse : on aurait dit que l'homme donnait des coups de fouet à son fils, sauf que le fouet était remplacé par une promesse de honte constante. Son meilleur ami méritait mieux qu'une pareille punition pour quelque chose dont il devait être fier : être lui même, tout simplement.

-Peut-être... que j'espère qu'en respectant ainsi ses enseignements, en courbant l'échine devant tout le monde, il me reconnaîtra comme digne d'être son fils et acceptera de me laisser revenir à la maison... G-gomenasai! Il ne faut pas que...

C'en était trop. Ce que disait Kiku était affreux. Il se rabaissait pour faire plaisir à un homme qui n'allait jamais être satisfait. Cela se voyait rien que dans l'excuse de la fin : il avait l'impression que son ami se préparait à recevoir un énième coup de fouet invisible dans le dos. Et cette façon de se pencher vers l'avant pour s'excuser, comme si il le lui présentait en disant "Tenez, mon père : voici mon dos, je l'ai mérité." Cela lui semblait insupportable. Ludwig ne contrôla pas ses mots.

-Avec toute la politesse dont je peux faire part, Kiku, un pareil connard ne mérite pas que tu t'agenouille devant lui. Et ce n'est pas en faisant ainsi que tu obtiendras son attention. Si il y a encore une chance qu'il puisse être fier de toi, il faut lui donner une raison de l'être, et te soumettre ainsi n'est surement pas quelque chose qui peut rendre fier. En effet, Ludwig ne connaissait aucun paternel qui puisse montrer son fils sur un trône d'or en disant avec joie "Regardez ! Voici mon fils, et c'est un soumis !". Devient quelqu'un de grand, Kiku, peu importe ton art : maîtrise le. Ensuite peut être tu piquera son intérêt. Et si tu ne le fait pas pour lui, ou pour même toutes les personnes que tu aimes, fait le au moins pour toi.

Le roi des loupes
Le roi des loupes
Ludwig Beilschmidt

Mon personnage
Citation: "Les Serdaigle, en particulier, s'imaginent que tous les plus grands sorciers sortent forcément de chez eux." - J.K Rowling
Ludwig Beilschmidt
Les Serdaigle, en particulier, s'imaginent que tous les plus grands sorciers sortent forcément de chez eux.

ϟ Nation représentée : Allemagne
ϟ Parchemins : 1386
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: [TERMINÉ][1985] À cours vertigineux, préfère la fuite. [Feat. Kiku Honda] [TERMINÉ][1985] À cours vertigineux, préfère la fuite. [Feat. Kiku Honda] Icon_minitimeLun 4 Jan - 19:41


&





À cours vertigineux, préfère la fuite


♚ ℱeat Ludwig Beilschmidt
La honte s'empara de lui. Voilà qu'il se montrait faible face à un de ses premiers amis, l'une des seules personnes à lui avoir tendu la main lors de son arrivée à Poudlard, là où d'autres avaient été incapable de déceler le peu de qualités dont le japonais puisse être fier. À tous les coups, il allait le trouver ridicule, il allait le dénigrer et ne voudrait plus se montrer en sa présence. Ludwig avait toujours eut un tempérament fort, une âme de vainqueur, toujours persuadé d'être le point autour duquel le monde tournait, le héros de sa propre histoire. Il ne supportait pas ceux qui se pensaient inférieur, ceux qui croyaient n'avoir aucune importance, n'avoir reçu aucun don à la naissance leur permettant de se montrer égal à tous les autres. Et Kiku était tout à fait ce genre de personne. À penser que le second rôle était sa seule issue, qu'il avait aussi peu d'importance que les personnages d'arrière plan dans un roman ou un manga. Tous ces défauts venaient d'être exposés par les mots qu'il avait prononcés. Il était pessimiste, soumis aux attentes éternellement insatisfaites de son père, dépendant de l'attention que les autres lui portaient et de l'estime qu'ils lui donnaient, au risque de tomber d'encore plus haut lorsque la réalité lui revenait en pleine face.
Une fois de plus, il s'attendit au jugement qui marquerait le fin de son amitié avec l'allemand. Mais les mots qu'il entendit furent tout autres.

▬ Avec toute la politesse dont je peux faire part, Kiku, un pareil connard ne mérite pas que tu t'agenouilles devant lui.

Ces paroles le frappèrent avec la violence d'un train lancé à pleine vitesse. Jamais son ami ne s'était exprimé de manière aussi vulgaire, de surcroît pour évoquer un adulte. Et quel adulte! Peut-être était-il indigne du rôle de chef de famille qui lui avait été offert, peut-être avait-il donné une éducation plus que discutable à son fils, mais cela restait tout de même le père de Kiku! Et son ami allemand le qualifiait de ce juron affreux, juste bon à désigner une personne particulièrement grossière, violente, rien à voir avec l'homme humble et attaché aux bonnes manières qu'il connaissait. Il tenta de protester, amorçant:

▬ N-ne parle pas de...

Mais il fut coupé dans son élan par la suite de la tirade de l'allemand. Ce dernier ne l'avait sans doute même pas entendu, la réplique trop faible pour constituer une réelle défense. C'était comme si le japonais n'avait pas vraiment l'intention de démentir les dires de son ami. Au fond de lui, une petite voix lui chuchotait que Ludwig n'avait pas entièrement tord et que cette insulte constituait une partie de la réalité.

▬ Et ce n'est pas en faisant ainsi que tu obtiendras son attention. S'il y a encore une chance qu'il puisse être fier de toi, il faut lui donner une raison de l'être, et te soumettre ainsi n'est sûrement pas quelque chose qui puisse rendre fier.

Tout était confus dans sa tête, soudainement. Il regardait son ami, effaré, ne bougeant plus de nouveau, comme si ce flot d'informations s'insinuait lentement en lui, le paralysant des pieds à la tête. Ces mots avaient du sens, et Dieu savait qu'il faisait confiance à Ludwig lorsqu'il s'agissait de recevoir des conseils. Mais s'il avait raison, qu'avait-il fait de travers tout ce temps? Il se remémorait ces heures interminables à travailler avec acharnement pour  rendre le samouraï fier, les nuits blanches passées à étudier, éclairé par la seule lueur d'une bougie. Toutes ces journées après l'école où il s'était privé d'aller s'amuser avec Senka, pour jouer au ballon ou simplement rencontrer d'autres enfants de son âge, pour rentrer plus tôt et se replonger dans les livres de mathématiques ou d'histoire. À quoi cela avait-il servi? Il avait fait tant d'efforts pour que l'homme ait un mot de félicitation à son égard, qu'il le récompense, mais cela n'avait jamais porté ses fruits. Alors il en faisait toujours plus. Travailler n'était pas suffisant, il fallait aussi qu'il soit au plus proche de la tradition de son pays natal, quitte à ce que ce soit exagéré, étouffant pour lui-même. Il devait suivre à la lettre les enseignements qu'on lui avait inculqués dans son enfance, fussent-ils insensés, tant que cela pouvait contenter son géniteur . Et qu'avait-il eu en retour? Pas un sourire, pas un mot de remerciement, ou d'encouragement. Seulement des ordres. "Travaille davantage", "Continue", "Baisse les yeux lorsque tu t'adresses à tes aînés". Seulement des paroles qui le poussaient à aller toujours plus loin dans cette folie exténuante qu'était devenu son quotidien. Il avait gâché tant de bons moments de sa vie, et tout cela pour rien. Il n'était utile à personne, au final.

Ludwig disait que se soumettre ne rendrait personne fier, mais alors pourquoi cela lui avait-il été enseigné? Pourquoi son père l'avait-il élevé comme un être persuadé de son infériorité, au lieu de le pousser à croire en lui pour devenir quelqu'un de fort et de confiant? Qu'avait-il contre Kiku?...

Qu'avait-il fait de mal?

Sa poitrine se fit de plus en plus douloureuse. Si la reconnaissance de son père lui était inaccessible, il n'avait plus aucun but désormais. Il avait quitté sa maison, il avait joué l'indépendant, avait pris une décision par lui-même, et pour quoi, au final? Il se retrouvait maintenant désarmé, sans marche à suivre.

Seule la silhouette imposante de son ami subsistait encore devant lui, baignée dans la lumière de la matinée, qui s'infiltrait entre les arbres. Kiku avait besoin de lui. S'il cessait de faire des efforts pour son père, il lui fallait autre chose à quoi se raccrocher. Un autre modèle à suivre. Oui, c'était sans doute la meilleure chose à faire, sinon il ne serait plus rien.

Encore une fois, Ludwig répondit à ses interrogations avant même qu'il ne formule sa pensée, comme s'il lisait en lui, balayant les illusions ridicules qui lui servaient de bouées de sauvetage.

▬ Devient quelqu'un de grand, Kiku, peu importe ton art: maîtrise-le. Ensuite peut-être tu piqueras son intérêt. Et si tu ne le fais pas pour lui, ou pour même toutes les personnes que tu aimes, fais-le au moins pour toi.

Pour lui-même. Cette phrase résonna en lui, brisant petit à petit ce qu'il restait de ses convictions. Un tel discours était égoïste. Parler de lui était égoïste. Dire son propre nom était égoïste. Il fallait tout faire pour les autres, pas pour soi-même, être utile à ceux qui nous entouraient. Et pourtant, l'idée de déroger à cette règle semblait libératrice. Il pensait à Ludwig, à Gilbert, à Arthur, qui n'avaient jamais peur de montrer leurs talents, de prouver qu'ils étaient doués, sans vraiment chercher la reconnaissance. Si on les félicitait, tant mieux, mais ce n'était pas un passage obligé. Car le plus important...

▬ Je dois avant tout être fier de moi-même... Pas chercher à ce que les autres le soient pour moi... c'est ça?

Tout lui apparaissait clairement, à présent. Il devait cesser de courir après la gloire et profiter lui-même des fruits de son travail. Il baissa les yeux et observa le bouquet d'asphodèles toujours à ses pieds. Elle étaient encore jeunes, et pourtant, elles faisaient de leur mieux pour grandir, devenir de belles fleurs, qui posséderont plus tard toutes les vertus curatives qu'il avait énumérées. Il avait le sentiment d'être lui-même ces pousses, excepté qu'il ne se battait pas assez. Il devait trouver la force de grandir par lui-même, sans chercher à ce que l'on fasse tout à sa place, comme les plantes désiraient l'engrais qui ne leur est pas indispensable. Il sentit un doux souffle de vent passer entre les branches, semblant emporter avec lui les derniers doutes qui enserraient son cœur. Il se détendit, levant de nouveaux ses prunelles noisette vers son ami.

▬ Je vais suivre tes conseils. Je vais essayer de ne plus penser à mon père. Après tout, je n'ai pas quitté la maison pour vivre encore sous sa conduite. Mais cela prendra du temps. J'ai besoin que tu m'accompagnes encore un peu, et que tu me relèves encore si je montre des signes de faiblesse. Est-ce que... ça te convient? Tu veux bien traîner encore un peu le boulet que je suis pour l'aider à s'envoler?

Drôle de métaphore pour quelqu'un incapable de rester sur un balai plus de dix secondes.
Kikoo, la victime
Kikoo, la victime
Kiku Honda

Mon personnage
Citation: "One is not born a wizard, one becomes one"
Kiku Honda
[TERMINÉ][1985] À cours vertigineux, préfère la fuite. [Feat. Kiku Honda] Giphy

ϟ Nation représentée : Japon
ϟ Parchemins : 1462
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: [TERMINÉ][1985] À cours vertigineux, préfère la fuite. [Feat. Kiku Honda] [TERMINÉ][1985] À cours vertigineux, préfère la fuite. [Feat. Kiku Honda] Icon_minitimeDim 24 Jan - 11:25

「À cours vertigineux, préfère la fuite.」


-Je vais suivre tes conseils. Je vais essayer de ne plus penser à mon père. Après tout, je n'ai pas quitté la maison pour vivre encore sous sa conduite. Mais cela prendra du temps. J'ai besoin que tu m'accompagnes encore un peu, et que tu me relèves encore si je montre des signes de faiblesse. Est-ce que... ça te convient? Tu veux bien traîner encore un peu le boulet que je suis pour l'aider à s'envoler?

Bien sur qu'il allait l'aider. Ca lui semblait tellement évident. Il fit un léger sourire, ouvrant la bouche pour lui donner sa promesse, lorsqu'une voix l’interrompit. Une ombre s'était dressée derrière eux, mains sur les hanches, et l'air visiblement mécontent sur le visage. C'était bien simple : les deux enfants allait passer un bien mauvais moment. Le coeur du Ludwig rata un battement, de panique, quand la professeur de vol parla enfin.

-C'est bien joli de vouloir s'envoler, mais sans vos balais et quelques leçons, ça va être compliqué.

Le blond avala sa salive bruyamment. Et oui : c'était pourtant couru d'avance. Quand on disparaît d'un cours trop longtemps, on finit forcément par se faire repérer. Le professeur vérifiant les progrès de tout le monde, elle avait du finir par voir que deux individus, pourtant présent au début du cours, s'étaient complètement volatiliser. Et vu leur niveau en vol, il était simple de conclure qu'ils n'étaient surement pas en train de faire des cabrioles dans le ciel. Il fallait chercher à la terre ferme, et quoi de mieux, pour deux gamins enracinés au sol, que de se cacher derrière quelques arbres et buissons ? C'est ainsi qu'elle les avait trouvé, discutant ensemble. Bien sur, elle n'avait pas écouté : et clairement, elle n'en avait rien à faire de leur conversation. C'est juste que leur voix l'avaient guidé ici, et qu'elle avait tout simplement profité de la superbe transition qui s'offrait à elle pour "paraître un peu cool".

-Maintenant, retournez dans la cours, et je veux vous voir balai en main, à, minimum, quatre mètre du sol !
-Ah ! Oui madame !!

Ludwig se tendit, se mettant bien droit, avant de regarder le professeur s'éloigner à nouveau, leur faisant signe qu'elle les avait à l’œil. L'allemand se tourna vers Kiku, l'air désolé au visage. Il savait que son ami avait horreur des réprimande, dans le sens où il s'en sentait honteux après. En général, il passait le reste de la journée à se rabaisser, puis ça passé le lendemain. Ça tombait bien mal, au final : lui qui venait de lui remonter les bretelles pour qu'il se prenne en main... Ce n'était pas gagné, si ce genre d’événement arrivait juste après.

-Désolé, c'est moi qui t'ais entraîné là dedans. D'accord ? Ce n'est pas toi qui a décidé de sécher, alors tu n'as pas à t'en vouloir ! Lança t'il au brun, sur de lui, avant de se retourner. Tu viens ? Je n'ai pas envie qu'on perde des points de maison à cause de ça !

Les deux retournèrent sur le terrain de vol, prenant leur balais en mains avec appréhension. La hauteur... Quelle horreur, Kiku allait encore en être malade pendant quelques heures. Jamais Ludwig n'avait vu quelqu'un avoir autant de vertige. Quand à lui même, il n'arrivait pas à avoir l'équilibre, et tombait sans arrêt. Surement après ceci, un autre pansement viendrait rejoindre ses bras, ses genoux ou son visage : et il en avait déjà tellement. Les deux amis devaient se donner du courage l'un l'autre, ou bien aucun des deux n'arriveraient à décoller à plus d'un mètre. Alors Ludwig regarda Kiku, et, avec un pouce levé et le visage toujours aussi neutre, il encouragea.

-Je t'aiderais à devenir toi même. Et pas ce que ton père aimerais que tu sois. Je ne suis pas ami avec une marionnette, mais avec Kiku Honda.

Deux. Deux balais utilisé par deux élèves. Deux robes de sorciers bleus et bronzes volant dans les airs.
Deux amis prêt à se soutenir l'un l'autre.

Le roi des loupes
Le roi des loupes
Ludwig Beilschmidt

Mon personnage
Citation: "Les Serdaigle, en particulier, s'imaginent que tous les plus grands sorciers sortent forcément de chez eux." - J.K Rowling
Ludwig Beilschmidt
Les Serdaigle, en particulier, s'imaginent que tous les plus grands sorciers sortent forcément de chez eux.

ϟ Nation représentée : Allemagne
ϟ Parchemins : 1386
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: [TERMINÉ][1985] À cours vertigineux, préfère la fuite. [Feat. Kiku Honda] [TERMINÉ][1985] À cours vertigineux, préfère la fuite. [Feat. Kiku Honda] Icon_minitime

Contenu sponsorisé
Revenir en haut Aller en bas

[TERMINÉ][1985] À cours vertigineux, préfère la fuite. [Feat. Kiku Honda]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut

Sujets similaires

-
» [Janvier 1992] Earth laughs in flowers | Feat. Kiku Honda » [1er septembre 1985] À photo envolée, ami trouvé • Feat Feliciano Vargas» "A friend is someone who knows all about you and still loves you"║Kiku Honda» [TERMINÉ][Janvier 1988] Tu m'es rentré dedans comme le choc des cultures ! || ft. Kiku H.» [Octobre 1990] Un vol de toute envergure. [Ft. Kiku Honda]
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
 :: Section spéciale :: Pensine-
Sauter vers: