Le rire de Sakari, qui observait son petit monde de ses immenses yeux brillants. L’odeur de son café. Celle, plus âcre, des cigarettes de Matthew. Cette atmosphère familière fit soupirer la jeune femme de contentement, alors qu’elle parcourait sa famille d’un regard maternel. Mia croisa un instant le regard de Matt, lui souriant doucement alors que son mari s’avançait vers leur petite fille, la prenant dans ses bras, protecteur. Elle voyait bien que la situation le travaillait. Cela ne les dérangeait ni l’un ni l’autre, mais il était normal qu’ils s’inquiètent pour l’avenir de leur enfant. Un véritable petit ovni.

Beaucoup de choses ne s’étaient pas passées comme prévu, après tout, depuis le commencement de leur histoire. Sans même parler de leurs premières années –quel duo ils formaient !, rien que la naissance de Sacha, leur aîné, avait été… une surprise. Ni l’un ni l’autre n’avait anticipé la chose, mais au final, il faut croire qu’ils s’étaient accommodé des évènements, Sakari étant la troisième. Et cette petite… non, elle était réellement quelque chose. Cela avait fait un choc à Mia de ne pas se reconnaitre dans les traits de son enfant, à sa naissance, puis ce hasard génétique les avait amusé. Puis était venue une autre surprise. Celle-ci aurait sur la vie de l’enfant beaucoup plus d’impact que de simples traits typés.

Les yeux bleus de la scandinaves croisèrent une fois de plus ceux de Matt. Elle se leva de la chaise dans laquelle elle était installée, son attention se posant sur la petite tête brune qui les observait avec curiosité. Que Sakari soit cracmol n’avait pas d’importance. Mia était certaine que, sinon deux grands frères encore plus protecteurs, cela ne changerait rien au quotidien de sa fille. Elle avait été élevée par un père sorcier, et des grands parents moldus. Si elle s’était mariée à un sorcier, se reconnecter avec ce monde ne lui faisait pas peur.

« Les garçons comprendront. Je suis même sûre qu’ils ne trouveront pas ça important. »

Elle eut un sourire, posant ses lèvres contre celles du canadien, se détachant ensuite pour le regarder. Ils allaient vivre ça ensemble, mais elle n’était pas vraiment inquiète. Bien sûr que Sakari, en grandissant, serait certainement frustrée de ne pas pouvoir user de magie comme ses frères ; mais elle savait ses fils assez bienveillants pour ne pas rendre cela plus dur pour elle. Et puis. Sorcière ou cracmol, elle resterait toujours sa petite fille. Le reste n’était que détails.